6. Conclusion

Nous avons essayé de montrer l’importance vitale pour un acteur économique et notamment pour les centres de recherche et développement de la prise en compte du contexte, de l’évolution de l’environnement dans une science qui se fait en permanence, dans une certaine complexité [MORI99].

Un investissement en R&D représentant un capital de connaissances, il existe un lien fort entre une bonne gestion de l’information scientifique et technique et la capacité d’innovation de l’organisation [ACHA98]. Ce qui différencie veille stratégique et intelligence technique, c’est que la seconde fonction est vraiment à la convergence de la gestion des connaissances et utilise l’information déjà injectée dans l’organisation plutôt que d’aller la chercher de manière systématique à l’extérieur. La phase de collecte est plus ou moins substituée par celle de sélection. En d’autres termes, la veille stratégique confronte l’entreprise à son environnement en allant directement chercher l’information ’extravertie’, alors que l’intelligence technique cherche plus à capitaliser l’information ’introvertie’. De plus l’intelligence économique se centre sur la phase de création de sens, produisant analyses et recommandations.

Il faut bien prendre conscience du fait qu’au-delà de l’information, ce dont les décideurs ont besoin, c’est l’intelligence, c’est-à-dire l’information mise en perspective avec la connaissance pour produire une analyse concrète. Les organisations qui auront su transformer l’information en intelligence prendront une longueur d’avance sur les autres. Elles ne subiront pas mais participeront pleinement aux évolutions de l’environnement complexe dont elles font partie.

Ce contexte à la fois conceptuel, théorique et organisationnel décrit, nous nous attacherons dans le chapitre suivant à étudier les spécificités des activités d’intelligence technique et stratégique dans les centre de R&D.