Les emplois obligatoires autres que la réserve monétaire

Les réserves obligatoires (autres que la réserve monétaire) représentent des obligations d’emploi qui étaient destinées à canaliser une partie des ressources bancaires vers les titres de l’Etat (Bons du Trésor) et vers certaines institutions financières spécialisées.

La création d’organismes financiers spécialisés se justifiait par les crédits à moyen et long terme qu’ils devaient accorder dans des conditions favorables au secteur de l’industrie (Banque Nationale pour le développement Economique), de l’agriculture (Caisse Nationale de Crédit Agricole), de l’immobilier et de l’hôtellerie (Crédit Immobilier et Hôtelier)9.

Les emplois obligatoires10 auxquels les banques étaient soumises sont nombreux, il s’agit notamment: du plancher d’effets publics (Bons du Trésor), du portefeuille des bons CNCA à un an (agriculture), du portefeuille minimum des effets représentatifs des crédits à moyen terme réescomptables (investissement), du coefficient d’emploi en crédits immobiliers et enfin du coefficient de retenue pour la créance née sur l’étranger.

Le caractère obligatoire de la détention de Bons du Trésor n’était pas contraignant pour les banques. Ainsi, le Centre Marocain de Conjoncture (1991) remarque qu’en 1988, le portefeuille de titres publics souscrits par les banques en ’hors plancher’ (souscriptions volontaires) est quasiment le double de celui souscrit dans le cadre du plancher (20,2% du total actif contre 12,9% respectivement). Deux raisons expliquent cela: le caractère défiscalisé des titres publics et d’autre part l’absence de risque encouru.

Notes
9.

Voir Chiguer (1988) pour une étude détaillée du rôle ’historique’ du secteur financier public marocain.

10.

La base de calcul des emplois obligatoires était constituée des dépôts de chaque établissement bancaire, souvent exception faite des comptes en devises. Voir Berrada (1998) pour plus de précisions.