Section 2 : Structure du secteur bancaire et limites des réformes

La section précédente a montré l’importance des réformes entreprises au Maroc au courant des années 90. Cependant, malgré la libéralisation du secteur bancaire, les mesures prises pour le développement de la SBVC (Société de la Bourse des Valeurs de Casablanca), et une amélioration annoncée du cadre juridique et institutionnel, l’accès et le coût des ressources financières sont encore des contraintes qui limitent le développement du secteur privé au Maroc. Ce constat établi dans un rapport de la Banque Mondiale (World Bank, 1998) montre les limites des réformes financières. Hattab-Christmann (1999) remarque en effet que ’bien que la réforme financière ait bien été mise en place au niveau des textes, il semble qu’elle rencontre un certain nombre de résistances15 quant à son application effective’ (page 109).

Il nous semble que divers obstacles peuvent limiter l’efficacité de ces réformes. Nous en soulevons trois qui nous paraissent importants: le manque de pratique concurrentiel du système bancaire marocain, le mode de financement du déficit budgétaire et son impact sur le comportement des banques et enfin les limites du cadre juridique et informationnel. Comme nous le verrons plus en détail dans la dernière section, ces trois éléments qui peuvent limiter l’efficacité des réformes financières ont guidé la structure de cette thèse.

Notes
15.

Avec ’les révoltes -FMI’ (Clément, 1992), le Maroc a une longue et douloureuse histoire de réticences aux réformes structurelles.