Section 1 : Réformes du marché des capitaux et comportements bancaires

Comme nous l’avons vu plus haut, les réformes du marché des capitaux ont avant tout un impact sur les intermédiaires financiers. Ainsi, il convient d’analyser le comportement de la banque comme agent économique et d’évaluer l’impact des réformes sur l’efficacité de l’intermédiation assurée par les banques. Les deux paragraphes de cette section se distinguent dans l’approche du comportement de la banque: la première considère la banque comme gérant un portefeuille d’actifs, la seconde est consacrée à l’approche industrielle de la banque.

Dans le premier paragraphe, la banque gère un portefeuille d’actifs composé de crédits (actifs risqués) et de Bons du Trésor (actifs non risqués). L’analyse se focalise sur l’évolution du montant de crédits alloué et du risque moyen du portefeuille de la banque en fonction de quatre types de mesures contraignant son activité: le plafonnement des taux sur les crédits, l’obligation de détention de Bons du Trésor, l’octroi d’un montant minimum de crédits et enfin la détention d’un niveau de capital minimum.

Dans le second paragraphe, nous étudions l’impact d’un plafonnement du taux débiteur sur la productivité de la banque. En effet, l’efficacité d’intermédiation de la banque est appréhendée par le concept de productivité, à savoir le rapport de la production aux inputs, en supposant que la banque ’produit’ des crédits à partir des dépôts. Cette approche industrielle assimile la banque à une entreprise de services.

Ces deux approches complémentaires permettent de mettre en évidence les conditions sous lesquelles les réformes du marché des capitaux et particulièrement la libéralisation des taux d’intérêt peuvent entraîner une augmentation des crédits alloués.