1.1.3 Une politique de crédits dirigée

Dans le but de développer certains secteurs jugés prioritaires ou stratégiques, les autorités monétaires, sous l’impulsion de décisions ministérielles (ministère du plan, ministère de l’industrie, de l’agriculture, etc.), contraignaient les banques à allouer des crédits à certaines entreprises ou à certains secteurs.

Pour simplifier, supposons que les banques sont contraintes d’allouer toute leur richesse en crédits. Cette situation correspond au point D de la figure 6 situé sur la frontière des prêts mais non optimal pour la banque. L’élimination de cette mesure entraîne une hausse de la détention de Bons du Trésor par les banques. Comme ces actifs ne sont pas risqués, le risque moyen du portefeuille des banques va donc diminuer. Toutefois, le résultat global dépendra des caractéristiques des réglementations et en particulier de la rémunération des Bons du Trésor.

Le niveau de richesse initial des banques est aussi un facteur déterminant l’ampleur de la réallocation du portefeuille des banques vers des actifs non risqués.

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Figure 6 Choix de portefeuille de la banque et crédits dirigés

L’article de Diaz-Alejandro (1985) au titre évocateur ’Good-bye financial repression, hello financial crash’ a montré les limites des libéralisations financières, entendues comme l’élimination des contrôles directs à l’activité bancaire. La nécessité d’une réglementation prudentielle est aussi le résultat des crises de solvabilité auxquelles ont fait face les banques dans les années quatre-vingt. Aujourd’hui l’élimination des contrôles directs de l’activité bancaire (taux et quantités des crédits et dépôts) s’accompagne généralement, lors du processus de libéralisation financière, de la mise en place de règles visant à mieux surveiller le système bancaire.