1.2.3 L’évolution du rapport crédits sur dépôts

Si l’on suppose que le plafonnement du taux sur les crédits est effectif, l’élimination de ce plafonnement va entraîner une hausse du taux. Comme la fonction de demande de crédits C(rC) est décroissante par rapport à rC, la libéralisation va entraîner une baisse du niveau des crédits alloués. L’évolution du rapport volume des crédits sur volume des dépôts dépendra de l’hypothèse faite sur les économies d’envergure. Deux situations sont possibles:

S’il existe des déséconomies d’envergure ou s’il y a séparabilité, i.e. message URL FORM21.gif, alors message URL FORM22.gif La hausse de rC va entraîner une hausse ou une stagnation de rD et donc le niveau des dépôts va augmenter ou rester au même niveau (en effet, la fonction d’offre de dépôts D(rD) est croissante). Cette évolution du niveau des dépôts, concomitante à la baisse du niveau des crédits alloués va donc entraîner une baisse de la productivité des banques, mesurée par le rapport crédits sur dépôts.

Si au contraire il existe des économies d’envergure, un même raisonnement montre que le niveau des dépôts va baisser. Ainsi, l’évolution du rapport crédits sur dépôts sera ambiguë et dépendra des élasticités d’offre de dépôts et de demande de crédits (avec l’hypothèse qu’une augmentation de rC entraîne une baisse équivalente de rD).

Le modèle de Monti-Klein permet donc de montrer que la libéralisation financière, caractérisée par la libéralisation des taux sur les crédits, entraîne une baisse de la productivité des banques sous l’hypothèse de déséconomies d’envergure ou une amélioration s’il existe des économies d’envergure et si l’élasticité d’offre de dépôts est plus élevée que l’élasticité de demande des crédits.

L’analyse du comportement de la banque en tant que gestionnaire de portefeuille, menée dans le premier paragraphe de cette section, a introduit la notion de frontière des prêts comme le montant de prêts maximum que la banque est prête à accorder en fonction d’un niveau donné de risque. Dans les sections qui suivent, nous utilisons toujours cette notion de frontière de prêts mais en référence maintenant à une frontière de production, c’est à dire que la frontière sera déterminée par le montant maximum de crédits qu’alloue la banque (les crédits étant considérés comme son output) à partir d’un niveau d’inputs donné (la détermination des inputs et outputs bancaires sera discutée dans la troisième section).

Encadré 1. Version oligopolistique du modèle de Monti-Klein (Freixas et Rochet, 1997)