Le capital physique

Sassenou (1994) note que la mesure du capital physique des banques pose un problème d’évaluation. En effet, contrairement aux entreprises industrielles, les immeubles constituent la part la plus importante des immobilisations. On ne peut donc utiliser les techniques d’évaluation du capital physique où un indicateur d’âge moyen des équipements (essentiellement des machines dans le cas des entreprises industrielles) intervient pour le calcul du stock du capital. Pour ces raisons, il évalue le capital physique simplement par:

K = immobilisations nettes + stock de capital amorti + opérations de crédits bail

Cette même mesure est utilisée par de nombreux auteurs (Wheelock et Wilson, 1999 et Elyasiani et Mehdian, 1995), avec quelques variantes notamment la non prise en compte de l’amortissement du stock de capital (Grabowski, Rangan et Rezvanian, 1994 et Aly, Grabowski, Pasurka et Rangan, 1990). Chaffai et Dietsch (1998, 1999) mesurent le capital physique par les immobilisations.

Berg, Forsund et Jansen (1992) estiment que les immobilisations nettes et les amortissements ne donnent pas une bonne représentation de la valeur du capital physique des banques. Ils proposent d’évaluer indirectement le capital de la banque par ses dépenses opératoires (machines, transport, télécommunications, autres charges). Ils estiment en effet que les immeubles représentent une faible part dans la valeur ajoutée de la banque (en moyenne moins de 10%) et que d’autre part, la valeur comptable des immobilisations et des amortissements est peu variable à court terme. Grifell-Tatjé et Lovell (1996) utilisent aussi une appréciation du capital en terme de dépenses (matériel et immobilier) tout en y incluant l’amortissement du capital. Leightner et Lovell (1998) font de même mais sans prendre en compte les amortissements.

Worthington (1999) utilise le nombre d’agences parmi les inputs. En effet, il considère que c’est une variable importante dans le processus d’intermédiation financière.

Nous utiliserons deux mesures différentes du capital physique des banques: les charges d’exploitation non bancaires à la suite de Berg, Forsund et Jansen (1992) et les immobilisations comme dans les travaux de Chaffai et Dietsch (1998, 1999).