4.3.2 Evolution de la technologie et décomposition de l’indice de Malmquist

La prise en compte du progrès technologique suppose que la frontière des possibilités de production soit déterminée à partir des entreprises pour chaque année. Une modification de cette frontière indiquera une évolution dans la technologie, tandis qu’un mouvement de la banque par rapport à la frontière indiquera une modification de son efficacité. Nous utilisons l’indice de Malmquist, pour déterminer la productivité des banques et décomposer cette productivité en efficacité et en progrès technologique.

Chaffaï et Dietsch (1998) concluaient à une amélioration de l’efficacité des banques marocaines, en fait, il s’agit d’une amélioration de leur productivité, résultant de l’utilisation d’une technologie plus avancée et d’un environnement économique plus favorable. En effet, l’évolution annuelle moyenne de l’efficacité technique est négative de l’ordre de -0,9%, -1,3% et -0,5% selon les modèles 1, 2 et 3 respectivement (voir tableau 18). C’est l’amélioration de la technologie qui permet à la croissance de la productivité d’être positive, sauf dans le modèle 2, où l’amélioration de la technologie n’est pas suffisante pour contrebalancer la chute de l’efficacité technique.

Tableau 18. Evolution annuelle moyenne de l’efficacité, de la technologie et de la productivité sur la période 1990 à 1996
Efficacité Technologie Productivité
Modèle 1 -0,9% 1,5% 0,6%
Modèle 2 -1,3% 0,6% -0,7%
Modèle 3 -0,5% 0,7% 0,2%

En fait, ces niveaux en moyenne cachent une évolution chaotique pendant cette période. L’évolution annuelle moyenne de la productivité totale, de l’efficacité et de la technologie sur la période 1990 à 1996 est présentée dans les figures ci-dessous (voir annexe 5 pour les données exactes). On constate que l’évolution de la productivité est avant tout la résultante de la modification de la technologie, et que le changement du niveau de l’efficacité technique n’est que de faible ampleur.

L’efficacité technique connaît une évolution contracyclique par rapport à la productivité (figure 18 à figure 20). Cela peut s’expliquer par le comportement des banques: face à une chute de la productivité, des efforts plus importants sont entrepris pour compenser cette baisse.

message URL FIG18.gif
Figure 18. Efficacité, technologie et productivité: résultats du modèle 1
message URL FIG19.gif
Figure 19. Efficacité, technologie et productivité: résultats du modèle 2
message URL FIG20.gif
Figure 20. Efficacité, technologie et productivité: résultats du modèle 3