Conclusion

L’analyse du comportement de la banque, évalué en terme de performance, est un préliminaire à la compréhension des liens entre libéralisation financière et croissance. En effet, le passage d’une économie administrée à un fonctionnement par les mécanismes de marché, suppose pour que la libéralisation financière soit favorable au développement, que les banques, principaux agents financiers au Maroc, deviennent plus efficaces dans l’allocation des fonds prétables. Les analyses théoriques présentées en début de chapitre, fondées sur l’approche industrielle de la banque ou sur sa fonction de gestion de portefeuille, ne permettent pas de conclure de manière univoque sur l’impact des réformes du marché des capitaux. C’est pourquoi nous avons proposé d’utiliser la méthode d’enveloppement des données, et discuté des questions de sa mise en oeuvre dans le cas des banques, afin d’analyser l’évolution de l’efficacité et de la productivité des banques marocaines. Nous avons montré, tant d’un point de vue méthodologique que pour l’analyse des résultats obtenus, l’importance de la distinction entre efficacité technique et progrès technologique dans l’analyse de l’évolution de la productivité.

Dans le cas du Maroc, l’évolution du cadre macro-économique semble plus influencer le niveau de productivité des banques que l’amélioration de leur efficacité. Les effets souhaités de la libéralisation financière sur la performance des banques n’ont pas eu lieu au Maroc. Les banques marocaines ne semblent pas avoir profité du nouvel environnement de marché pour améliorer leur efficacité technique. En effet, l’évolution de leur productivité est avant tout expliquée par le progrès technologique existant dans le secteur bancaire et non pas par l’évolution de leur efficacité technique. La décomposition de l’indice de productivité globale de Malmquist a en effet permis de mettre en avant le rôle de ce progrès technologique dans l’évolution de la productivité. Cette conclusion rejoint celle du chapitre précédent qui montre que la libéralisation financière n’a pas entraîné une concurrence au sein du système bancaire marocain. Cette absence de concurrence n’a pas motivé les banques à améliorer leur efficacité. Toutefois, il est permis de s’interroger sur une possible modification du comportement des banques quant à l’allocation du crédit. Le chapitre suivant tente de répondre à cette question.