1.1.3 Garanties et dépôts minimums

Les garanties demandées aux emprunteurs lors de l’octroi d’un prêt sont une technique de management courante pour les banques. En effet, ces garanties permettent aux banques de diminuer les conséquences de la sélection contraire car cela minimise les pertes de la banque en cas de défaut de remboursement de la part de l’emprunteur. Si l’emprunteur ne peut rembourser, la banque peut vendre les actifs mis en garantie et récupérer une partie de l’emprunt non remboursé.

Une forme particulière de garantie consiste à obliger l’emprunteur à déposer une partie minimum du crédit octroyé dans un compte de la banque. Cette méthode permet à la banque d’une part de récupérer cette somme en cas de défaut de remboursement, et d’autre part d’avoir des informations précieuses sur l’emprunteur, à partir des mouvements du compte de celui-ci. Bester (1985) introduit les garanties dans un modèle à la Stiglitz-Weiss (1981). Il montre que les banques peuvent alors distinguer entre les différents emprunteurs et ainsi, le crédit n’est plus rationné. Le passage à un équilibre séparateur est permis grâce à l’information tirée des emprunteurs à partir du montant des garanties qu’ils sont prêts à souscrire. Toutefois, comme l’indiquent Bhattacharya et Thakor (1993), l’analyse de Bester (1985) est statique. Or, en pratique, les types d’emprunteurs varient et donc la banque aura des coûts supplémentaires pour mettre en place de nouvelles variables de contrat, et ainsi, un classement complet n’est pas toujours possible.