1.2.2 L’analyse de Gale (1991)

Le modèle utilisé par Gale (1991) pour analyser les effets des programmes fédéraux sur l’allocation du crédit est basé sur le modèle de Stiglitz et Weiss (1981). Il existe plusieurs types d’emprunteurs (étudiants, agriculteurs, etc.), l’appartenance au groupe est une information publique, et l’information cachée (dont ne dispose que l’emprunteur) porte sur le rendement futur de l’investissement. Il y a donc une asymétrie d’information entre les emprunteurs et les prêteurs. La banque va offrir un taux d’intérêt différent selon le groupe. L’effet de sélection contraire va entraîner une relation non monotone entre taux d’intérêt et rendement de la banque. Cette relation sera la cause d’un équilibre de rationnement du crédit. L’intervention du gouvernement va consister à garantir des crédits ou à en subventionner. Ces programmes sont financés par emprunt, qui sont remboursés par les revenus des programmes et par des taxes sur les dépôts. Gale suppose que le gouvernement a les mêmes informations et les mêmes coûts que les banques.

Gale utilise ce modèle pour des simulations de politiques économiques. Il montre que l’effet des subventions de crédits sur l’allocation du crédit dépend du niveau de l’élasticité de l’offre de dépôt. L’offre de dépôts bancaires S étant défini par la relation message URL FORM60.gif, avec a une constante, p le rendement des dépôts et α l’élasticité de l’offre.

Dans le cas d’une forte élasticité (α = 5), l’emprunt privé augmente de même que l’investissement total. En revanche, dans l’hypothèse d’une offre de dépôts inélastique (α = 0,5), les programmes publics n’ont aucun effet sur le niveau des crédits alloués; il n’y a qu’un effet d’éviction des emprunteurs ’normaux’ vers les emprunteurs cible.