Y a-t-il eu une réallocation du crédit après la libéralisation financière? Si oui, quels types d’entreprises ont profité de cette réallocation? Le tableau 19 permet d’analyser l’évolution des parts de valeur ajoutée et d’endettement par catégories d’entreprises, sur la période 1986 à 1996.
Si l’on distingue les entreprises par leur nombre d’employés, seules les grandes entreprises ont une part de nouvelles dettes qui augmente entre les deux périodes, passant de 68% à près de 90% (colonne 2), tandis que cette même part baisse pour les autres entreprises. La particularité des très petites entreprises est à noter: sur la période totale, allant de 1986 à 1996, ces entreprises n’ont pas connu d’augmentation du niveau de leur endettement, mais au contraire une faible baisse de 0,1%. Toutefois, la période n’est pas homogène, puisque de 1986 à 1991, la variation du niveau d’endettement est positive, en revanche entre 1992 et 1996, période post libéralisation, les très petites entreprises ont une contribution négative à l’évolution globale de l’endettement de l’ordre de 3%.
Période | Part de la valeur ajoutée sur la valeur ajoutée totale Colonne 1 |
Part des nouvelles dettes sur les nouvelles dettes totales(a) Colonne 2 |
Part relative des nouvelles dettes sur la part relative de la valeur ajoutée Colonne 3 |
Nombre d’observations(b) Colonne 4 |
|
Exportatrices | Totale | 0,437 | 0,866 | 1,983 | 1357/1221 |
1986-91 | 0,411 | 0,910 | 2,215 | 736/600 | |
1992-96 | 0,457 | 0,815 | 1,783 | 621 | |
Non-exportatrices | Totale | 0,563 | 0,134 | 0,238 | 4200/3723 |
1986-91 | 0,589 | 0,090 | 0,153 | 2421/1944 | |
1992-96 | 0,543 | 0,185 | 0,340 | 1779 | |
Très petites | Totale | 0,009 | -0,001 | -0,058 | 1456/1276 |
1986-91 | 0,011 | 0,027 | 2,478 | 863/683 | |
1992-96 | 0,008 | -0,032 | -4,228 | 593 | |
Petites | Totale | 0,022 | 0,028 | 1,315 | 1284/1133 |
1986-91 | 0,026 | 0,049 | 1,865 | 767/616 | |
1992-96 | 0,018 | 0,004 | 0,239 | 517 | |
Moyennes | Totale | 0,086 | 0,190 | 2,215 | 1395/1242 |
1986-91 | 0,103 | 0,241 | 2,341 | 782/629 | |
1992-96 | 0,072 | 0,131 | 1,819 | 613 | |
Grandes | Totale | 0,884 | 0,782 | 0,885 | 1422/1293 |
1986-91 | 0,860 | 0,683 | 0,795 | 745/616 | |
1992-96 | 0,903 | 0,897 | 0,993 | 677 |
variable en différence.
La part relative des nouvelles dettes comparée à la part relative de la valeur ajoutée (colonne 3), permet de constater que sur l’ensemble de la période l’allocation du crédit est en faveur des entreprises de taille moyenne (2,215), et dans une moindre mesure des petites (1,315)42. Toutefois, la situation n’est pas homogène sur la période: les très petites entreprises semblent être fortement avantagées durant la première période (2,48) et très désavantagées après la libéralisation financière (-4,23).
La distinction par niveau des exportations indique que les entreprises exportatrices sont favorisées dans l’accès à de nouveaux financements, mais cet avantage décline entre les deux périodes.
Un ratio égal à un indique que la part relative de nouvelle dette est en rapport avec la part de la valeur ajoutée.