Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons montré que le comportement de la banque en termes d’allocation du crédit pouvait ne pas suivre les mêmes déterminants que ceux imposés par les pouvoirs publics. Au Maroc, les résultats des estimations montrent que les pouvoirs publics sont plus intéressés par diriger les crédits vers des secteurs jugés prioritaires, ou vers des entreprises exportatrices. A la suite du désengagement de l’Etat, l’allocation du crédit ne semble pas encore suivre une logique de marché. Les banques n’utilisent pas encore des critères basés sur des caractéristiques observables des entreprises pour discerner entre leurs clients potentiels. Nous voyons là l’influence du cadre macro-économique fortement instable. L’efficience allocative des banques marocaines n’est pas encore satisfaisante. Les entreprises efficaces techniquement avaient plus de facilité d’accès au crédit avant la déréglementation financière. L’adaptation du comportement des banques face à ce nouvel environnement nécessite un apprentissage. L’expérience du Maroc le montre.

L’analyse menée dans ce chapitre concerne l’efficience de l’allocation du crédit. Les fonds prétables étaient-ils utilisés par les entreprises les plus efficaces? Il est nécessaire de s’interroger maintenant sur l’accès au crédit. En effet, un marché imparfait peut être caractérisé par des entreprises n’ayant pas accès au crédit. Le chapitre suivant montre que cette question est liée à celle de l’efficience informationnelle des banques.