Conclusion

L’analyse conduite dans ce chapitre permet de mettre en évidence l’importance des contraintes endogènes existant sur le marché des capitaux, aux côtés des contraintes exogènes entraînées par l’intervention des pouvoirs publics. Ainsi, un marché financier libéralisé ne garantit pas aux entreprises l’accès non contraint à des financements externes. En effet, nous avons montré que l’existence d’asymétries d’information entre la banque et l’emprunteur potentiel entraîne des contraintes de crédit, même en l’absence d’interventions publiques.

Pour analyser l’effet de la libéralisation financière sur les contraintes de financement des entreprises manufacturières marocaines, ce chapitre développe un modèle d’investissement dans lequel des variables d’endettement renseignent sur la présence de contraintes financières. L’analyse empirique, menée sur des données d’entreprises, parvient à mettre en lumière deux résultats. Premièrement, cette analyse montre qu’avant la libéralisation financière, les banques financent en priorité les grandes entreprises déjà endettées. Ce comportement n’apparaît plus significatif par la suite. Deuxièmement, l’existence d’une prime à l’accès à un financement externe paraît caractériser la période post-libéralisation et cela quelle que soit la taille de l’entreprise. Ce coût supplémentaire résulte de l’existence de problèmes d’asymétrie d’information entre banquiers et entrepreneurs.

A plus long terme, pour pallier l’augmentation du coût du financement lié à la présence d’information asymétrique, il faudrait encourager les banques à mettre en place et à utiliser des procédures permettant de mieux connaître les entreprises et d’analyser les projets d’investissement à financer. Ici, le rôle des pouvoirs publics est important, en particulier par la mise en place de législations offrant un recours en cas de non-respect de contrats, ainsi que le développement de structures permettant une meilleure circulation de l’information.