Annexe 3 : QUELQUES PIECES D’HENRIK IBSEN 

Les Prétendants à la couronne (1863)

La Norvège au XIIIe siècle n’est encore qu’un amoncellement de petits royaumes. Parmi ceux-ci, le territoire du roi Inge qui vient de mourir sans héritiers. Deux prétendants au trône s’affrontent, le comte Skule, frère du défunt roi, guerrier valeureux et homme d’état averti, et le jeune Håkon Håkonsson, soutenu par le clan des Birkebeiner. L’ordalie subie victorieusement par sa mère constitue la preuve qu’il est bien le fils naturel du roi, et Håkon est proclamé roi par le Grand conseil. Il tente de s’assurer la loyauté de Skule en épousant sa fille Margrete, en lui octroyant le titre de duc et en lui cédant le tiers du royaume. Mais l’évêque félon Nikolas intrigue pour forcer les deux hommes à s’affronter, et attise la rancoeur de Skule en mettant en doute la légitimité d’Håkon. Skule se proclame alors roi, et la guerre civile éclate. Les conflits s’avèrent dans un premier temps à l’avantage du duc expérimenté. Mais celui-ci se découvre une faiblesse fatale : celle d’être assailli de doutes constants, tandis que son adversaire bénéficie d’une chance insolente due à sa conviction d’être « celui que Dieu a choisi » pour unifier la nation, et justifie son ambition par une réelle vocation de souverain. C’est le destin de Skule d’avoir sa vie durant vacillé à l’instant de la victoire, et c’est encore une fois le cas, lorsqu’il est vaincu par les troupes royales et tué par la populace. Håkon devient le roi d’une Norvège unie pour la première fois.