Hedda Gabler (1891)

Hedda, fille du Général Gabler, récemment mariée à l’historien Jørgen Tesman, revient de son voyage de noces. Elle s’intègre difficilement dans le foyer de son nouvel époux, qui l’exaspère déjà par sa médiocrité petite-bourgeoise. Furieuse d’être enceinte et refusant de l’annoncer, elle ne peut tromper son ennui qu’en jouant avec les pistolets hérités de son père, et en flirtant avec le juge Brack, qui sait conjuguer avec brio une totale immoralité et un grand souci des convenances.

Hedda apprend le retour d’Eilert Løvborg, écrivain brillant mais détruit par l’alcool. Cet homme passionné a autrefois entretenu avec elle une histoire d’amour platonique, nourrie par leur soif commune d’absolu. Cette histoire s’est brutalement rompue, Løvborg ayant selon Hedda trahi leurs idéaux en cherchant à consommer cet amour. Arrivé en ville avec une ancienne amie d’Hedda, la fragile Théa Elvsted, il veut commencer une nouvelle vie et se retrouve involontairement en compétition avec Tesman.

Le juge Brack invite les deux hommes à une soirée, au cours de laquelle Løvborg perd le manuscrit de son nouveau livre, dans lequel Théa et lui avaient placé tous leurs espoirs d’une renaissance morale. Tesman a trouvé le manuscrit et le confie à Hedda qui, autant par jalousie que par un besoin morbide de pouvoir sur les autres, le brûle. Lorsque Løvborg revient, désespéré, et confie à Hedda son intention de se supprimer, elle lui donne un de ses pistolets, le conjurant d’en finir « en beauté ».

Mais Løvborg la déçoit même dans son suicide. Théa a retrouvé des notes, et commence avec Tesman à reconstituer le livre. Le juge Brack, quant à lui, a deviné l’origine de l’arme et croit pouvoir user de chantage envers Hedda pour en faire sa maîtresse. Tesman trop occupé ne voit pas le désespoir de sa femme – jusqu’à ce qu’elle utilise son second pistolet.