3-3-3 Quelques cas de traduction du syntagme nominal complexe [N1 rel. N2] français par des constructions contenant des formes déterminatives de verbes en coréen

3-3-3-1 Le cas du syntagme nominal complexe dont N2 est introduit par une préposition autre que ‘de

Comme nous venons de le dire, il est fréquent que le nom déterminatif introduit par des prépositions autres que ‘de’ du français soit rendu sous la forme d’une subordonnée déterminative en coréen. Voici quelques exemples de traduction.

  • (1)un vide sans écho[Im. 25]

  • meali-(ka) / O ps-n I n / koNhO /[Trad.Im. 21]

  • écho-(p.nom.) / il n’y a pas-SD / vide /

  • →(lit) le vide qui n’a pas d’écho / n’ayant pas d’écho

  • (2)une villa avec jardin[Im. 28]

  • c ON w O n-i / iss-n I n / pilla /[Trad. Im. 27]

  • jardin-p.nom / il y a -SD / villa /

  • →(lit) une villa qui a un jardin / ayant un jardin

  • (3) une école pour les fils du chef[Ling et Colon. 70]

  • suca N -t I l- I i / cace-t I l- I l / wiha-n / hakkyo /[Trad. Ling et Colon. 148]

  • chef-pl-de / fils-pl.-p.accus. / être pour (?) -SD / école /

  • →(lit) une école qui est pour les fils des chefs

  • (4) le débat postmarrien sur le thème du marxisme en linguistique [Ling et Colon. 62]

  • O n O hak-es O - I i / mal I kh I s I cu I i- I i / cuce-e / kwanha-n / malIhuki-Ii / noncEN /[Trad. 140]

  • linguistique-en-de / marxisme-de / thème-à / avoir rapport-SD / post marre-de / débat /

Comme le montrent ces exemples, lorsque le français emploie les prépositions ‘sans’, ‘avec’, ‘pour’ et ‘sur’ avec leur sens respectif “ absence ou manque ”, “ existence, accompagnement ”, “ but ” et “ thème ” pour introduire le nom déterminatif dans la construction de détermination nominale, il est obligatoire de leur substituer en coréen les formes déterminatives des verbes qui ont un rapport de correspondance sémantique avec ces prépositions françaises. Ainsi le coréen ordonne avec ces formes verbales, en position d’argument comme sujet ou objet ou encore objet indirect, le nom qui en français occupe la position de déterminant dans la construction de détermination.

Même dans des cas où une telle substitution n’est pas obligatoire et que le traducteur coréen a le choix entre nom déterminatif et subordonnée déterminative, cette dernière n’en reste pas moins plus fréquente que la première.

  • (5) un type en jeans et blouson de cuir[Im. 56]

  • chONpaci-e / kacukcampa-lIl / cOlchi-n / wen-nyOsOk /[Trad. Im. 46]

  • jean-avec / blouson de cuir-p.accus / porter-SD / certain-type /

  • →(litt) un type qui portait un blouson de cuir avec le jean

  • (6) les Nordiques aux joues blêmes, aux cheveux jaune[Im. 38]

  • nolaNmOli-e / ppyam-tIl-i / chaNpEkh-n / pukkuin-tIl / [Trad. Im. 33]

  • cheveux jaunes-à / joue-pl-p.nom / être blême-SD / Nordique-pl /

  • →→(litt) les Nordiques, dont les joues sont blêmes, aux cheveux jaunes.

  • → les Nordiques qui ont les joues blêmes et des cheveux jaunes.

Le traducteur aurait pu rendre les noms déterminatifs français introduits par ‘en’ et ‘à’ au moyen du nom déterminatif coréen marqué par la particule génitivale [Ii], et ceci au détriment du sens exprimé à la fois par chacune de ces prépositions françaises et par le rapport entre les deux constituants nominaux posés : ‘en’ la manière et ‘à’ la caractéristique. Mais dans sa traduction, le traducteur coréen rend explicite ce sens exprimé d’une façon implicite par ces prépositions françaises, en utilisant les constructions à subordonnées déterminatives. Celles-ci seraient plus proches, structurellement et sémantiquement, des constructions à relatives du français qu’on pourrait considérer comme les formes paraphrastiques des exemples (5) et (6).

On peut dire que le nom déterminatif introduit par une préposition au sens spécifié, comme ce que nous venons de voir dans les exemples précédents, est, outre l’adjectif, un autre moyen économique et concis, par rapport à la relative, dont le français dispose pour caractériser une entité. Etant donné que le coréen connaît moins de possibilité à ce niveau syntagmatique que le français pour exploiter les noms en tant que modificateurs du nom, on voit apparaître ainsi des subordonnées déterminatives dans la traduction coréenne, là où le français emploie des syntagmes prépositionnels.