5-2 Enchâssement

Dans la typologie des relatives, les linguistes envisagent les constructions où la relative, subordonnée, est enchâssée dans le constituant nominal pivot d’une autre unité phrastique, principale, avec laquelle elle se combine comme le cas le plus banal du mécanisme de relativisation. De ce cas relèvent les relatives de nombreuses langues, dont le français (Ex 17) et le coréen (Ex 18) font partie, alors qu’en sont exclues d’autres comme le bambara (mendé; Niger-Congo) où la relative n’est pas enchâssée dans la principale (ex.19a) 118.

La relativisation de la langue bambara se caractérise par la présence d’un morphème spécial (min) postposé immédiatement au substantif relativisé (ce : homme) dans la relative. La relativisation, dans un enchaînement des deux unités phrastiques de la phrase de l’ex. (19a) [ce min ye muru san] et [n ye o ye], se reconnaît par l’identité référentielle de deux constituants nominaux (ce/o) appartenant respectivement à chacune de ces deux unités phrastiques : ce (homme), appartenant à la relative, est un nom-pivot qui a pour rôle de délimiter le domaine de relativisation, tandis que o, appartenant à la principale, est un morphème anaphorique qui est coréférentiel avec ce (homme) de la relative. La phrase bambara de l’ex. (19a) montre que les deux unités phrastiques comportant ces deux constituants nominaux référentiellement identiques ne sont pas construites par enchâssement, à la différence de la relative de la phrase française et de celle de la phrase coréenne qui sont enchâssées chacune dans la principale avec laquelle elle se combine.

Notes
118.

C’est un exemple emprunté à T. Givón (1990, pp.653-654), qui le présente comme une des constructions possibles de relativisation dans cette langue.