7-1-3-1-3 Les complétives du nom à l’infinitif et leurs équivalents en coréen

Pour comparer les complétives à l’infinitif du français avec les constructions correspondantes en coréen, nous n’allons pas procéder à une telle discrimination fine des constructions infinitives régies par un nom [N de INF]. Nous présenterons de comme la marque de subordination des complétives à l’infinitif, en considérant simplement, dans le cadre de détermination, ces constructions infinitives comme déterminant le nom régissant qu’elles suivent.

En effet, il convient de rappeler que dans le système coréen on ne trouve pas de structures phrastiques particulières comparables aux complétives à l’infinitif en français, qui se distingueraient morphologiquement et syntaxiquement d’un autre type de complétives, comparable à celui des complétives à verbe fini en français. Ceci ne veut pas dire qu’on ne puisse avoir en coréen de constructions fonctionnellement équivalentes aux constructions infinitives du français. Mais si la construction infinitive du français peut être caractérisée par la présence d’une forme verbale particulière liée à l’absence du sujet, son équivalente du coréen n’a pas de forme verbale qui serait différente de celle de la construction complétive pourvue de sujet. Dans une complétive du nom, que le sujet soit présent ou absent, la forme verbale déterminative reste identique, comme en témoignent la traduction coréenne de la complétive à l’infinitif du français d’une part et celle de la complétive à verbe fini de l’autre dans les exemples suivants  (nous ne reprenons que la traduction coréenne de la partie des complétives du français mises en gras) :

Dans la construction infinitive de l’ex. (21a), absent est le sujet de l’infinitif qui est considéré comme identique au complément Agnès appartenant à la principale. Il en va de même pour la construction coréenne équivalente où le sujet est absent pour la même raison. En revanche, le sujet (hanInim : Dieu) est présent dans la complétive du nom coréenne de l’ex. (21d) comme dans la complétive introduite par que de l’ex. (21c). En ce qui concerne les formes verbales subordonnées, si dans les deux constructions du français sont mises en oeuvre deux formes verbales morphologiquement différentes, l’une, forme non-finie et l’autre, forme verbale finie, dans les deux constructions du coréen, les formes verbales se construisent de la même manière avec le même suffixe déterminatif [nIn] : [ V-STdécl (ta) –SD (nIn) + N ] (21b)→[tIlOyaha-n-ta-nIn / sENkak] (devoir entendre-inacc-STdécl-SD + idée) / (21d)→ [palapo-koiss-ta-nIn / sENkak] (voir-progressif-STdécl-SD + idée ).

D’ailleurs, même si le sujet absent peut être traduit par un sujet indéterminé, la forme verbale subordonnée se trouve toujours marquée par un suffixe déterminatif dans une complétive du nom en coréen, comme on le voit dans l’ex. (22b)

Dans cette subordonnée coréenne déterminant le terme nominal [kI kwaNcIN] (cette manie) on constate que les deux verbes subordonnées [chitali-myO] (courir-SC (et) ) et [kancuha-nIn] (considérer-SD :inacc) sont démunis de sujet ou, autrement dit, ont un sujet indéterminé, et que la seconde forme verbale, placée immédiatement devant le terme nominal déterminé, est marquée par le suffixe déterminatif [nIn].

Abstraction faite de leur différence lexicale, la seule différence morphologique qui distingue la forme verbale coréenne de l’exemple précédent (21b) ([tIlOyaha-n-ta-nIn] : devoir entendre-inacc-STdécl-SD) de la dernière forme verbale déterminative ([kancuha-nIn] : considérer-SD ) est que la première contient un suffixe d’aspect inaccompli [-n] et un suffixe dit terminatif déclaratif [ta], placé juste devant le suffixe déterminatif [nIn], tandis que dans la seconde le même suffixe déterminatif est attaché immédiatement à la racine du verbe [kancuha-] (considérer) dépourvu du suffixe terminatif. Mais, comme nous allons le voir dans la section suivante, cette différence morphologique n’a aucun rapport avec le caractère défini ou indéfini du sujet absent dans la subordonnée en question, mais plutôt avec les types de noms régissant cette subordonnée.

En ce qui concerne les équivalentes coréennes des complétives du nom à l’infinitif du français, nous avons déjà proposé de les considérer comme des « complétives du nom elliptiques » dépourvues de sujet. Celles-ci n’ont aucune particularité morphologique par rapport aux complétives du nom elliptiques dépourvues d’objet ou d’autre complément.