1.2. La définition séquentielle

1.2.1. Remarque préliminaire

Comme nous le remarquions ci-dessus, les actes d’accord et de désaccord sont dès lors des actes illocutoires de nature réactive à l’énonciation d’un allocutaire, qui présupposent donc toujours l’acte d’assertion initiative d’un locuteur. Il s’agit d’un point de vue interactif, où l’acte réactif, le désaccord, fonctionne à nouveau comme acte initiatif qui peut entraîner une autre action du partenaire. D’où la nature rétroactive et proactive des actes initiatifs et réactifs. Le premier détermine en général le deuxième qui constitue selon sa nature divers types de réactions40 qui peuvent s’exprimer en gros soit dans l’accord, soit

dans le désaccord. Autrement dit, l’acte réactif est largement fonction de l’acte initiatif. Ainsi, quand la réponse à l’assertion préalable est l’évaluation, l’accord peut être une confirmation, et le désaccord, une infirmation ou une réplique (désaccord ’métacommunicatif’) au sens de Moeschler (1982 : 116-117). La confirmation de la vérité d’une proposition du locuteur traduit donc une évaluation positive, alors que l’infirmation manifeste une évaluation négative qui porte sur le contenu propositionnel (énoncé), et sur les présupposés de l’assertion ou sur le fait énonciatif (énonciation) dans le cas du désaccord métalinguistique.

Notes
40.

Sur la typologie des réactions, voir Moeschler, Dire et contredire, Pragmatique de la négation et acte de réfutation dans la conversation, Berne/Francfort, Per Lang., 1982, p. 117.