4.1. Problèmes de classification

Il n’est pas facile de dresser des critères et des typologies exhaustives pour les actes d’accord et de désaccord, dans la mesure où ils n’ont pas le même statut, et où ceux-ci sont en général plus complexes et variables que ceux-là. Ces actes de langage peuvent alors être classés par des critères hétérogènes, selon qu’on les aborde d’un point de vue logico-sémantique (surtout dans le rapport avec la négation) ou du point de vue de la pragmatique interactionnelle (l’atténuation de la force illocutoire, l’objet visé, l’organisation séquentielle, etc.) qui est l’intérêt principal de notre travail.

On s’en tiendra dans ce paragraphe à énumérer certains types de ces deux actes de langage avec les critères correspondants : d’une part, la distinction porte sur l’élément de l’acte initiatif sur lequel portent l’accord et le désaccord : accord total / partiel, et désaccord total / partiel. En ce sens, le désaccord se divise d’ailleurs, comme le montre le travail de Moeschler (1979, 1981, 1982), selon l’élément sur lequel repose la négation : rectification, réfutation propositionnelle, et réfutation présuppositionnelle.

D’autre part, les actes de langage peuvent se classer en fonction du degré de transparence de la force illocutoire des actes en question : accord direct (explicite) / indirect (implicite), et désaccord direct (explicite) / indirect (implicite). Ce critère semble efficace dans la mesure où il est possible d’établir une connexion avec la notion de face et le degré de sa menace. Autrement dit, la nature explicite et implicite se reconstitue dans la notion de ’fort’ et ’faible’ selon l’accompagnement d’adoucisseurs ou de durcisseurs : accord renforcé (’upgraded’) / baissé (’dwongraded’), et désaccord renforcé / atténué.