4.2.2. Le chevauchement à la fin du tour

Ce type de chevauchement a lieu lorsque la prévision sur la place transitionnelle est prise en défaut. Il se produit brièvement juste avant la fin de tour :

(1) (Répliques 7 : 014-015)

  • 014 D : mais je suis d’accord le le problème essentiel c’était justement le problème et on on l’abordera tout à l’heure de la démocratie en Afrique, les Hutus rappelons-le qu’on le veuille ou non certains disent qu’il n’y a pas de différence mais les Hutus représentaient au recensement de 1991 au Rwanda 91,1% de la population 6.400.000 habitants, et les Tutsis ne représentaient que 560.000 habitants et la la l’erreur vraisemblable des pays occidentaux a été de dire notre sens de la démocratie c’est la démocratie du plus grand nombre donc c’est l’ethnie majoritaire qui doit gouverner, et c’est de là vraisemblablement qu’arrivent une partie

  • des maux //de la région.

  • 015 F : //Bon alors Jean-Pierre Chrétien je vous pose maintenant la même question, comment vous réagissez à cette déclaration de Michel Rocard, pensez-vous comme lui de là où vous êtes c’est-à-dire vous n’êtes pas vous êtes chercheur historien observateur vous n’êtes pas engagé politiquement au même titre que Michel Rocard mais pensez-vous que la France à ce moment là a choisi le mauvais camp ou la mauvaise cause.

L’extrait ci-dessus montre dans l’échange d’interview, que l’animateur (re)prend la parole au titre de ’provocateur’, c’est-à-dire qu’avant que le débatteur (Debré) termine son tour, l’animateur (Finkielkraut) l’interrompt. Dans ce cas, l’interruption se produit souvent avec un chevauchement à la fin du tour.

D’autre part, le chevauchement se produit après la nomination et/ou le pronom personnel ’vous’, ou la question de l’animateur, ce qui annonce le changement du droit à parole (’floor’), et le locuteur suivant commence tout de suite son tour. Mais l’animateur n’a en réalité pas terminé son intervention, ce qui occasionne le chevauchement. Dans ce cas, l’animateur, interrompu, se dépêche de finir son tour, comme le montre l’exemple suivant :

(2) (Répliques 7 : 268-269)

  • 268 F : Jean-Pierre Chrétien //j’imagine que votre interprétation diffère

  • 269 C : //bon comme d’habitude c’est plus, c’est, c’est plus compliqué, les les Mousseveni euh a - s’est lancé dans la lutte armée, euh non pas quand il était ministre de la défense mais quand il s’est trouvé marginalisé par les élections

(3) (Répliques 7 : 38-39)

  • 038 F : Alors, est-ce que vous parta vous partagez //ce point de vue

  • 039 C : //moi je je trouve que c’est extraordinairement simplifié et (...),

Il nous semble que ce type de chevauchement qui repose sur l’appréciation erronée de la complétude possible, se produit souvent dans l’échange d’interview, d’une part, par la sélection du locuteur suivant par le meneur, et d’autre part, par l’autosélection de l’animateur, dans la mesure où au cours du débat à la radio, c’est toujours lui qui reprend la parole après le tour d’un invité, si la parole n’est pas prise par l’autre invité.