4.3.1. L’interruption coopérative

Il n’est pas fréquent de trouver ce type d’interruption dans un contexte de discussion, destiné souvent à la production des aspects conflictuels. Même s’il n’en existe que quelques illustrations, elles ne se situent dans bien des cas qu’au niveau des régulateurs ou de l’amorce pour la mise en désaccord. Malgré tout, il n’est pas impossible de trouver dans notre corpus certaines interruptions qui ont une valeur de soutien comme dans la manifestation d’un accord et d’une adhésion.

(1) (Répliques 7 : 117-118)

  • 117 C : ça reste un mystère, Dominique Franche s’étend beaucoup

  • //sur ce problème d’utilisation de (...)

  • 118 D : //c’est c’est ... je crois que vous avez tout à fait raison là dans ce domaine là c’est assez complexe mais c’est pour ça que je l’ai un petit peu simplifié, et je dirai simplement que quand on voit la lutte populaire n’oubliez pas, qu’il y avait le monde c’est-à-dire qu’il y avait Mao qu’il y avait tout cette volonté de lutte populaire, (...)

Dans l’extrait ci-dessus, l’interruption en 118 produite par le débatteur (Debré) manifeste à un moment donné la perspective accordante ou l’adhésion entre les deux invités. Autrement dit, elle ne constitue pas un acte menaçant pour la face de son partenaire (Chrétien), mais au contraire une anti-menace (’FFA’). Dans ce cas-là, il nous semble que c’est une stratégie pour récupérer la parole en flattant l’autre. Ainsi, il ne fait pas de doute que ce type d’interruption permet d’occuper le terrain dans une forme de tour imbriqué par la coopération du débatteur (Chrétien).