5.1. Les formes d’honorifiques

On sait que l’énonciation suppose en général un «cadre participatif» : celui qui parle, celui à qui l’on s’adresse, et le délocuté qui est mis en scène comme le sujet et/ou l’objet dans l’énoncé d’un locuteur. Or, dans l’interaction verbale coréenne, le locuteur choisit tout d’abord le degré d’honorifique à la fois pour son partenaire et pour le délocuté, en rapport avec la relation interpersonnelle établie entre eux, et avec la relation triangulaire entre locuteur et allocutaire, entre locuteur et délocuté, et entre allocutaire et délocuté. Les honorifiques se classent selon leurs cibles en deux grandes catégories : honorifiques envers l’allocutaire et honorifiques envers le délocuté (ou le référent). De même, la dimension honorifique en coréen se réalise respectivement par les propres appareils linguistiques, tels que des mots (noms et adjectifs) particuliers, irréguliers, les termes d’adresse suivis par le suffixe déférentiel (’-nim’), les marqueurs de cas (’-kkesô’ ou ’-kke’), la pré-terminaison (’-shi’) entre le radical et la terminaison, certains verbaux (kyeshida (’rester’), japssushida (’manger’), jumushida (’dormir’), pyontchanushida (’être malade’), dolakashida (’mourir’)), et des conjugaisons verbales qui expriment le degré d’honorifique dans la terminaison conclusive. Ce sont ces appareils grammaticaux des formes d’honorifiques que nous allons examiner maintenant.