5.3.2. Le suffixe honorifique ’shi’ et certains verbes

Lorsque le locuteur parle du délocuté et de son action, il arrive qu’il manifeste sa déférence à l’aide d’un autre type d’honorifiques qui consiste à ajouter le suffixe honorifique (’-shi’), pré-terminaison entre le radical et la terminaison (ex. kada (’aller’) : ka- shi -da). Certains verbes ont leur forme honorifique, comme suit :

Equivalents français Formes neutres Formes honorifiques
Être Issda Kyeshida
Manger Môkda Japssushida
Dormir Jada Jumushida
Avoir mal Appûda Pyontchanûshida
Mourir Zukda Dolakashida

Le suffixe (’-shi’) est aussi employé avec certains adjectifs dérivés des verbes d’action (ex. : janûn vs jumu- shi nûn (’dormant’)), de qualité ou d’état (ex. : olhûn vs olhû- shi n (’raisonnable’)). Ces adjectifs étant irréguliers, il serait difficile, comme dans le cas de noms communs, d’en faire l’inventaire.

Les appareils grammaticaux que nous avons présentés jusqu’à présent ne sont pas exhaustifs, mais il est évident qu’ils sont indispensables pour exprimer le respect envers l’allocutaire et/ou le délocuté. En ce sens, on peut admettre la thèse de Nam et Ko113 qui affirme que les honorifiques ne fonctionnent pas seulement comme une condition pour une communication harmonieuse, ou comme une norme sociale grammaticalisée, mais aussi comme un marqueur de solidarité ou d’intimité dans la relation hiérarchique.

Notes
113.

Nam et Ko, Pyojun Kukô Munbôplon [La grammaire standard coréenne], Séoul, Tap Tchul Pan Sa, 1993, p. 328.