5.4. Les formes humbles

Lorsque l’on considère la déférence comme une action lexico-grammaticalisée qui hausse l’interlocuteur en abaissant le locuteur lui-même, à travers des formes humbles, dans une interaction verbale. Ces humiliatifs sont définis comme un élément de la politesse par Lakoff (1972 : 911) :

‘«I think we can assume that there is a universal definition of what constitutes linguistic politeness : part of this involves the speaker’s acting as though his status were lower than that of the addressee»114. ’

Les formes humbles révèlent une attitude modeste, c’est-à-dire qu’elles servent à manifester la modestie du locuteur. En effet, la modestie est une des bases et un des axes principaux de la politesse coréenne, au point que l’abaissement du locuteur par lui-même a pour résultat d’élever son allocutaire. Les formes humbles constituent donc un appareil linguistique à l’aide duquel le locuteur exprime la déférence et la modestie envers l’allocutaire ou le délocuté. Pour mieux cerner le phénomène de modestie, il convient d’examiner les humiliatifs

dont la langue coréenne dispose au niveau de la grammaire.

Notes
114.

Cité par Cho C.-H., A study of Korean Pragmatics : Deixis and politeness, Séoul, Hanshin Publishing Co., 1982, p. 127.