5.1 Une cohérence globale

L’évocation de la notion de globalisation nécessite que l’on en précise au préalable le contenu, car ce terme, « très tendance », est passablement fourre-tout. Ce caractère fourre-tout est largement alimenté par la complexité des mutations dont la notion de globalisation est censée rendre compte, la multiplicité des dimensions selon lesquelles ces mutations se déploient, ainsi que par leur ambivalence (Mongin, 1996). Le contenu de la globalisation est en effet très évolutif. La dangerosité de l’expression est encore accentuée par le contenu idéologique important qu’elle a acquis auprès de ceux qui y voient « l’expression même de la « modernité » [...] en ce qu’elle marquerait la victoire des « forces du marché » (Chesnais, 1998). Instabilité du contenu, confusion du sens, « globalisation » ne saurait désigner cet état stable du monde auquel il aspire peut-être depuis que les limites du fordisme paraissent irrémédiablement dépassées.