5.3 La grande vitesse : une vitesse globale ?

Autour de la notion de globalisation se dégage ainsi une image plutôt cohérente des évolutions contemporaines de notre société qui n’avaient été abordées jusqu’ici que de manière isolée. Elle permet en particulier d’établir un lien entre des aspects proprement économiques touchant à l’organisation du système productif, des préoccupations davantage sociales tenant à la montée des inégalités et des questions identitaires de nature plus « sociétales ». Cette mise en cohérence présente l’intérêt d’éclairer à son tour – après les aspects plus spécifiques de « l’épuisement du fordisme » et de la « montée de l’information » – quelques dimensions de la grande vitesse ferroviaire. Il s’agit toujours de permettre la réinterprétation de certaines analyses avancées autour du TGV dans le cadre d’évolutions de beaucoup plus grande portée. C’est donc en référence à la globalisation telle qu’elle vient d’être envisagée que seront successivement abordés l’usage socialement sélectif de la vitesse, l’affirmation des dessertes à grande vitesse parmi les standards des « villes d’affaires », et enfin l’approfondissement de la socialisation de la distance à travers la gestion marchande du temps qui demeure nécessaire à son franchissement.