Quatrième partie : Métropolisation de l’espace productif : concentration et diffusion

La troisième partie était celle du temps. Elle abordait les évolutions du système productif sous l’angle organisationnel avant d’évoquer explicitement la dimension temporelle de l’organisation sociale. Or, le transport est fondamentalement l’activité consistant à déplacer un bien ou une personne dans l’espace géographique. Toute tentative visant à donner un fondement, à travers l’analyse des dynamiques de la société, à un moyen de transport et à ses usages se doit donc de prendre en compte l’inscription spatiale – puisqu’elles en ont une – de ces dynamiques. La quatrième partie est donc celle de l’espace.

Pourtant, il serait vain d’attendre que, selon le mot de Fernand Braudel, l’épaisseur du territoire s’efface. On ne peut pas déduire de manière simple à partir des deux évolutions du système productif qui ont pu être mises en évidence – taylorisme flexible d’une part, intégration organisationnelle/autonomie des structures de l’autre – une structuration spatiale qui pourrait se lire directement sur les deux dimensions de la surface terrestre, ou mieux encore, se représenter sur celles de la feuille de papier sur laquelle est imprimée une carte. Faut-il rappeler que le territoire est une construction sociale ? Que, de la même manière, la production est une activité sociale, et que leur rencontre ne peut pas être réduite à de simples coordonnées géographiques ?

Pour débuter cette dernière partie, l’introduction du chapitre 8 insistera donc sur la multiplicité des dynamiques qui structurent l’espace. On abordera ensuite quelques approches théoriques, qui, au plan économique, permettent de donner une représentation de ces phénomènes diversifiés qui agitent la répartition des activités à la surface du sol. De la description des mécanismes de marché à la compréhension des processus sociaux de coordination des activités, les apports pertinents pour l’analyse spatiale sont nombreux.

Sur ces bases, le chapitre 9 pourra alors entreprendre de donner un sens à ces phénomènes en reliant à un niveau très global les évolutions du système productif à une tendance essentielle et repérable spatialement : le processus de métropolisation. Cette recherche conduira à donner une lecture duale de la structuration spatiale de l’espace productif contemporain. C’est dans ce cadre, enfin, que l’on pourra illustrer la manière dont le système de transport s’inscrit dans cette structure spatiale.