2.8. Concurrence : quels motifs et quels moyens

Actuellement, dans les villes ukrainiennes, comme nous l'avons déjà mentionné, la confrontation de tels modes de transport typiquement concurrentiels dans les pays développés comme les transports collectifs et les voitures particulières, ne pose pas encore des problèmes considérables. Cela sera, selon toute probabilité, un gros problème dans les années à venir. Mais un autre type de concurrence, inconnue pour l’Europe, est apparu au moment de la déréglementation des sociétés de bus : la concurrence entre le transport collectif public et le transport collectif privé pour des usagers. Outre cela, les sociétés de bus se concurrencent entre elles et même entre une ligne de bus de la même société, on observe une "lutte" pour des passagers. Plus motivés, les bus réagissent vite aux changements des flux des passagers en fonction de l’heure journalière et de la distance. Les lignes de flux principaux des déplacements avec le changement du mode de transport (trolleybus - métro, par exemple, coûtant 30+30=60 kopecks pour un usager), sont doublées par une ligne de bus (tarif : 40-50 kopecks). Habituellement, les bus ne prennent pas de passagers non payants (surtout de retraités), c’est pourquoi ils sont plus rapides, donc plus attractifs pour les usagers payant. Le constat est qu’une part sensible de marché des déplacements payant est occupée par les transports collectifs privés. La progression du nombre de passagers déplacés quotidiennement par ce mode de transport à Kharkov (transport commercial) - passage de 11 000 en 1995 jusqu’à 197 200 en 1998 - confirme bien ce constat.

Ici, on retrouve une idée dite précédemment. Une "lutte" pour l’usager, qui est considéré souvent comme une source des revenus non officiels des conducteurs et receveurs (les recettes allant dans leur poche), continue même au sens des lignes de bus de la même société. Une bagarre entre deux conducteurs de bus desservant la même ligne, observée par l’auteur, prouve ce fait. La raison de cette bagarre était le non-respect de l’horaire de départ de la gare terminale (pour trois minutes seulement), ce qui donnait un gain au nombre de passagers pour son bus et, en conséquence, des recettes et une perte de passagers pour l’autre bus et, évidemment, une perte de recettes potentielles. Il est évident, donc, que les motifs de la concurrence consistent traditionnellement en intérêts financiers, mais une manière "vulgaire" – la redistribution des recettes en faveur de la poche propre – ne permet pas de l’appeler la "concurrence pure".

Concernant la société publique du transport électrique de surface, le problème de base, souvent présenté aux pouvoirs de la ville, est celui de la limitation de l’espace pour les trolleybus aux arrêts. Ce problème est bien irritant pour des conducteurs des trolleybus. Il semble sans issue sans la coopération réelle entre tous les modes de transports urbains.