2.11. Carburants

Concernant la question des carburants comme la matière première nécessaire pour le fonctionnement des transports, on peut révéler ici trois problèmes : le problème du coût (les prix), le problème de l’accessibilité aux différents types de carburants, c’est-à-dire la possibilité de s'en procurer pendant les périodes de déficit, et le problème de la correspondance du niveau de qualité d’essence vendue avec celle indiquée sur les panneaux.

Le problème de manque des carburants a presque disparu depuis 1992, mais seulement depuis, puisque de temps en temps, il a resurgi et on peut observer un manque d’essence, de gazol, de propane-butane aux postes à essence officiels. Le déficit d’essence était très sensible à l’époque du "déficit global" - à la fin des années 80 et au début des années 90. Maintenant, les causes du déficit ne peuvent pas être expliquées de manière économique. Il s’agit plutôt de raisons politiques. Pendant les crises de manque de l’essence aux postes à essence officiels, le commerce et la spéculation illégale s’épanouissent. Il est très difficile d’estimer le volume véritable de ce commerce non officiel. Pendant les périodes de déficit, on rencontre des vendeurs d’essence avec des jerricans qui font le commerce le long des rues dans les villes et le long des routes périphériques. Souvent la qualité d’essence est plus basse que celle déclarée, mais quand les automobilistes ne trouvent pas d’autre possibilité, ils sont obligés d’utiliser celle-ci. Les voies de contrebande sont connues : la frontière avec la Russie et les autres Etats de la CEI, mais aussi le système de la corruption généralisée crée les conditions stimulant le développement de cette situation.

La tendance de la dynamique des prix des combustibles est celle de l’approche graduelle des prix existants en Europe. Par rapport au US dollar, jusqu’à 1990, le prix d’un litre d’essence était au niveau de $0,1 - 0,2 conformément aux différentes estimations du cours du rouble relativement au $ 30 . Actuellement le prix d’un litre d’essence est au niveau de $0,4 - 0,6.

On peut observer une liaison très étroite entre les périodes de hausse considérable des prix de l’essence et le chaos de la situation financière dans l’économie. Voici la traduction d’un article ("Kharkov de soir") sur la situation pendant la dernière crise des carburants en juillet - août 1999, définissant cette situation comme à la guerre. “ Aujourd’hui, à cause de la hausse impétueuse des prix de l’essence et du gazol, la plupart des parcs d’autobus est simplement “ tombés ” économiquement, des autres, qui essayent de se tenir, bougent plutôt machinalement. Le carburant représente une très large partie des charges financières des entreprises de transport routier, ne laissant rien pour les salaires ni pour les pièces de réparation, ni pour les pneus. Et tout cela en dépit que les parcs d’autobus réussissent à acheter l’essence de marque A-76 à un prix “ comparativement ” bas - 2 hryvnas pour un litre ($0,5). En plus il y a des aides par des subventions du budget de la région de Kharkov : le carburant acheté pour ces moyens est distribué entre les lignes de transport en commun à Kharkov et dans les grandes villes de la région - Koupyansk, Izume, Lozovaya.

L’impossibilité d’acheter de l’essence et du diesel à un volume suffisant nécessite la suppression du fonctionnement de beaucoup de lignes d’autobus entre les villes. La situation est partout la même en Ukraine. Les tarifs actuels des lignes entre les villes ne couvrent que le quart des dépenses réelles. Les calculs montrent qu’il faudrait augmenter les prix des tickets en quatre fois.

En ce qui concerne les lignes d’autobus dans la ville, sur la base de ce prix d’essence, le ticket doit coûter une hryvna ($0,25). Les prix n’ont pas encore augmenté jusqu’à ce niveau, mais dans la plupart des lignes, ils ont augmenté de 0,5 à 0,6 hryvna ou de 0,3 à 0,5 hryvna. Certains parcs d’autobus ont augmenté de même que les tarifs sur les lignes entre les villes.

La crise de carburant, accompagnée de la hausse des prix de l’essence et son déficit, de la limitation de la circulation des automobiles, des énormes queues aux postes à essence et aux arrêts d’autobus, du blocage de fonctionnement des services de la police routière, des pompiers, des ambulances et des toutes entreprises de l’industrie pétrolière, se prolonge. Selon l’information du “ Kharkov de soir ”, cette semaine (août 1999) le prix d’essence de marque A-95 a augmenté de 2 à 4,5 hryvnas ($1,1) pour un litre, ce qui est égal au prix en Suisse. Les marques A-80 et A-76 ont disparu de la vente. En rapport avec le déficit des carburants le transport électrique de surface est surchargé, les ordures ne sont pas enlevées pendant quelques jours.

Face à cette situation, les passagers, pour se déplacer de villes en villes, commencent, de plus en plus, à choisir le chemin de fer. Avec la hausse des prix de l’essence, on observe une augmentation sensible, par rapport à l’été précédant, du nombre de passagers en direction de la Crimée. Mais les flux des passagers se forment spontanément : si, avant, des trains partaient complets en fin de la semaine (avant le week-end), maintenant c'est le cas de n’importe quel jour. Pendant les dernières deux semaines, selon l’horaire, de Kharkov pour Simféropol sont partis quatre trains supplémentaires, et avec cela la longueur d’un train atteint 22 wagons. En plus on attache des wagons aux trains en transit.

La crise de carburants en Ukraine a provoqué l’augmentation considérable de l’essence de contrebande en provenance de la Russie.

Au propos, la crise en Ukraine donne la possibilité aux propriétaires des postes à essence de la région de Belgorod de spéculer. Ils vendent l’essence pour des automobilistes ukrainiens à des prix existant en Ukraine (5 - 6 fois supérieures à ceux pratiqués en Russie à cette date). Mais cette situation est aussi utilisée par des vendeurs illégaux qui vendent l’essence importée, par exemple, de la région de Koursk (bien plus loin par rapport à la frontière avec l’Ukraine), pour les automobilistes ukrainiens, pour des prix deux fois inférieurs à ceux indiqués sur les panneaux des postes à essence. Outre cela il y a, bien sûr, d’autres variantes d'utilisations de cette situation, avec des buts de spéculation sur la différence énorme des prix, ou, aux niveaux du pouvoir public - des spéculations politiques. ”

Notes
30.

Selon le cours officiel dans les années 80, le $ était presque stable et changeait relativement le rouble comme $1 contre 0,6 rouble en moyen. Le cours réel du marché noir était beaucoup plus haut, notamment jusqu’à la fin des années 80, le dollar est évalué à 3 - 6 roubles, et vers 1991 à 10 - 18 roubles au début de l’année et prés de 40 -50 roubles vers la fin. Dans les années suivantes le cours officiel était établi directement par la Banque Nationale d’Ukraine. Dans certaines périodes il était quelques fois moins que le cours du marché noir, qui définissait la demande réelle pour le dollar. Cette situation est restée jusqu’à l’organisation du marché des changes où se passaient des opérations avec les devises. Depuis sa création (du marché des changes) en 1993, le cours officiel se défini par des opérations au marché des changes. Le contrôle du cours se réalise par organisation d'un “ corridor d’échange ” par la Banque Nationale. Mais il y avait des périodes, pendant desquelles le cours réel était bien supérieur au cours officiel, par exemple, du septembre 1998 au février 1999 le cours de la bourse était limité de 3,5 hryvnas pour $1, et en même temps, le cours réel des transactions d’achat et de vente était au niveau de 3,8 - 4,2 hryvnas pour $1.