3.5. Coûts

On désigne les coûts suivants pour les usagers d’une voiture particulière.

Coûts supportés par les usagers de la route :

D'autres coûts sont partiellement supportés par les utilisateurs :

Nous ajoutons aussi les coûts qui ne sont pas liés directement à ceux d’un usager d’une voiture particulière. Ce sont les coûts du gestionnaire de l’infrastructure (administration ou sociétés d’autoroutes) :

Par rapport aux coûts supportés par les usagers des voitures particulières on désigne ceux-ci supportés par les usagers des transports publics :

Et comme plus haut nous ajoutons aussi les coûts qui ne sont pas liés directement à ceux d’un déplacement d’un usager des transports collectifs, c’est à dire les coûts du gestionnaire de l’infrastructure (autorité organisatrice ou exploitant des transports en communs) :

Coûts des modes de déplacements non motorisés (ici ce sont le vélo et la marche à pied) :

Il nous semble indispensable pour le déroulement de la recherche de faire une tentative de la classification hiérarchique des coûts désignés. Si classer les coûts des déplacements (nous n’envisageons que le cas des déplacements urbains) pour un individu dans une hiérarchie selon l’évidence de la possibilité de les mesurer en terme financier ou monétaire (on peut dire de la rationalité à l’irrationalité), on obtient une hiérarchie suivante :

Tableau 3.1 : Dépenses des usagers des voitures particulières et des motos en 1992 (Source : RAUX C. DESS Transports Urbains et Régionaux de Personnes 1998-1999)
  Milliards de francs %
Achat de véhicules
Carburant
Assurance
Péages autoroute
Réparation
Flux divers
Dépenses salariales
Total hors taxes
148
33
16
11
148
9
71
436
23,95
5,34
2,59
1,78
23,95
1,45
11,49
70,55
Taxe sur assurance
Taxe sur carburant
Dont TVA
Fiscalité Spécifique
TVA
Dont sur achats
Total taxes
16
91
19
13
62
29
182
2,59
14,73
3,07
2,10
10,03
4,69
29,45
Total TTC 618 100

A la base de ce tableau nous proposerons un petit "modèle" très simplifié et arrondi (avec l’omission de beaucoup d’autres facteurs) des dépenses annuelles des usagers de l’automobile ( D ) avec une variable - le prix d’achat d’une voiture ( P ) :

D = (P * 100 %) / 23,95.

Nous ajouterons encore une simplification - l'hypothèse qu’une personne (un ménage) achète une voiture particulière une fois tous les 10 ans. La formule prend une forme (les dépenses pour 10 ans) :

D = 10 * (P * 100 %) / 23,95 %.

Soit, par exemple, le prix d’achat d’une voiture 50 000 francs soit 5000 francs distribués par an. Les dépenses pour 10 ans d’achat et d’utilisation de cette voiture seront :

D = 10 * (5000 * 100 %) / 23,95 % = 208 768 francs.

Bien sûr, qu’il ne faut pas interpréter sérieusement ce chiffre, nous n’avons fait ce calcul que pour comparer le niveau des dépenses des déplacements par l’automobile dans la ville avec ce niveau pour les transports en commun. Les dépenses pour les transports collectifs sur la période de 10 ans pour une personne seront (pour Lyon) :

282 francs * 12 * 10 = 33 840 francs,

où 282 francs est le prix de base d’un abonnement mensuel pour se déplacer par les transports collectifs (le bus et le métro) pour une personne en 1999. Et même si l'on fait ce calcul, par exemple, pour trois personnes d’un ménage (dans le cas si une voiture est bien utile simultanément pour tous les membres d’un ménage), les dépenses augmentent jusqu’à :

33840 * 3 = 101 520 francs.

Il est évident que, même avec une grosse simplification, le niveau des dépenses des usagers d’une voiture particulière est bien supérieur (plus de deux fois pour un ménage et plus de six fois pour une personne) aux dépenses des transports en commun. Il est clair que même dans le cas extrême comme celui-ci, la rationalité comme le rôle-moteur du choix entre les modes de déplacements ne peut être utilisée qu’avec beaucoup de prudence ;

Après l’analyse de la hiérarchie des coûts nous ferrons un résumé général : les trois premières positions sont plutôt préférables pour l’utilisation des transports en commun par rapport à une automobile. Mais la dernière position est tellement défavorable à l’usage des transports collectifs qu’elle a, pour la raison de sa puissance irrationnelle actuelle, un poids, souvent plus important que la somme des poids des trois premières positions.

Le principal est que les attitudes des usagers des automobiles ne sont pas seulement - et peut-être pas principalement - liées à une rationalité, à une évaluation des coûts, à une identification forte à celle-ci.

Notes
45.

Bonnafous A., Puel H., "Physionomie de la ville", Paris, Les Editions Ouvrières, 1983, 165 p.

46.

Tauveron A., "Pratiques et imaginaires des urbains face à la gestion du stationnement. L’exemple de Genève et de Saint-Etienne", Grenoble, Université des sciences sociales, 1989, 181 p.