Chapitre IV : Voiture particulière – transports collectifs : théorie et dialectique du choix

4.1. Phénomène du choix

Ce qui est un choix ? Le petit Robert donne la définition suivante : “ Action de choisir, décision par laquelle on donne la préférence à une chose, une possibilité en écartant les autres ” (1989).

On remarquera, en premier lieu, qu’une théorie de l’évaluation qui s’appuie sur des concepts tels que les désirs et les besoins humains, ou le choix, la décision ou la volonté de l’individu, est appelée une théorie du sujet humain. Quelqu’un peut-il foncièrement choisir, par exemple, que tous ses désirs soient frustrés ? Ou bien est-on limité dans ses choix par les désirs que l’on éprouve ? L’individu est-il censé être toujours conscient de ses intentions, de ses décisions, de ses désirs, de ses vœux et de ses raisons ? … Faut-il, pour que l’idée même d’un choix ou d’un désir ne perde pas tout son sens, que le choix ou le désir soient motivés par une raison généralement reconnaissable comme telles ? 49

Dans tout problème de décision, l’analyse de la situation concrète suit toujours les mêmes étapes pour aboutir à la construction d’un modèle représentatif qui se prête au moins à une réflexion méthodologique, et si possible à une étude mathématique.

Afin de guider son choix, chaque individu doit établir un ordre de préférence sur l’ensemble des conséquences, certaines ou aléatoires, mises en évidence par le schéma de causalité. Mais, il doit aussi chercher à se faire une idée précise des ordres de préférence des autres individus sur le même ensemble de conséquences. C’est ce que l’on appelle établir le schéma de finalité du jeu, et cela revient le plus souvent à construire un indicateur de préférence – ou indicateur d’utilité – pour chacun des individus. Cette tâche est en général délicate, car les conséquences à comparer peuvent être très complexes et elles sont souvent aléatoires.

On suppose en général, que les préférences des individus peuvent être traduites par des indicateurs d’utilité linéaire, c’est-à-dire des indicateurs numériques dont les valeurs puissent être calculées par des opérations de moyenne en probabilité 50

Dans la recherche de l’optimum dans la "théorie du choix" on considère une notion bien définie du comportement raisonnable, permettant de faire un choix entre les variantes possibles des actions, ou, au moins, écarter certaines d’eux comme peu raisonnables.

La nature n’a pas donné à l’homme un critère du bien fondé dans une forme évidente, mais seulement l’ouvre dans le processus d’évolution. Marc Aurélie a dit : “ Pour une créature pensante, une action qui correspond à sa nature, est, en même temps, une action raisonnable ”.

Notes
49.

Encyclopédie Universelle, V. 23, p. 298.

50.

Encyclopédie Universelle, V. 13, p. 79.