Les limites de l’approche désagrégée

Les modèles désagrégés semblent, parce qu’ils sont causaux et non uniquement corrélatifs, capables de mieux représenter le comportement des individus que les modèles conventionnels.

Dans leur domaine d’application (chaque modèle traduit un aspect de la demande de transport, le choix modal, par exemple), ils semblent donc supérieurs à leurs aines agrégés : le pouvoir explicatif est plus grand et les prévisions, qu'il fournisse, sont plus fiables.

Cependant :

L’avantage majeur que cette approche a apporté, est d’avoir facilité le calibrage des modèles en réduisant le nombre de données, et ce par l’apport d’une meilleure structuration du processus d’estimation de la demande.

Recourir à l’unité décisionnelle semble donc être une condition quasiment nécessaire mais pas suffisante pour qu’un modèle représente effectivement le comportement des individus en matière de transport.

Les modèles désagrégés souffrent des mêmes défauts que les modèles conventionnels en ce qui concerne la causalité (reproduction d'une situation existante) et la séquentialité du processus de décision.

Le fait que la théorie de l’utilité soit applicable dans notre contexte et que le processus de choix soit compensatoire et maximisant est une hypothèse simplificatrice nécessaire à la formalisation des modèles désagrégés existants, mais ne semble pas forcement entièrement conforme à la réalité.

Les modèles désagrégés ne le sont que jusqu’à leur phase de calibrage. Le but étant d’obtenir des quantités agrégées, on a ensuite recours à des techniques de réagrégation des modèles, ce qui peut introduire des erreurs non négligeables.