INTRODUCTION GENERALE

1. Problématique :

Le système de formation professionnelle, au Maroc, connaît ces dernières années un développement quantitatif très important et un effort d’orientation qualitative et d’organisation de plus en plus marqué.

Globalement, le sous-système de formation professionnelle qui fait partie du système éducatif national apparaît comme un sous-secteur en pleine mutation surtout depuis la réforme de 1984.

Toutefois, l’évolution que connaît ce secteur au niveau de ses structures et de son organisation ne semble pas avoir fondamentalement rejailli sur les contours de l’image que ce secteur donne de lui.

En effet, l’évaluation du produit formation professionnelle par les partenaires évoque encore des défaillances non pas en matière de connaissances techniques mais en matière de « ‘connaissances de l’environnement professionnel et de la capacité à dynamiser des équipes de travail de gestion, de sécurité...’ ».

On évoque aussi des “problèmes d’opérationnalité ” des lauréats de la formation professionnelle et partant une inadéquation entre la formation et l’emploi.

Le contexte particulièrement contraignant dans lequel se retrouvent les organismes de formation professionnelle et les défis auxquels ils doivent faire face aujourd’hui les obligent à fournir, entre autre, un effort constant d’organisation et systématisation. Les responsables des établissements de formation devront ainsi manager leur(s)unité(s) d’une manière plus rigoureuse et orientée sur la performance et l’efficacité de leur système en améliorant leur processus de gestion et en réalisant un meilleur suivi des activités et une meilleure évaluation des résultats.

La formation professionnelle doit répondre aux motivations des demandeurs de la formation mais elle doit être aussi adaptée aux besoins des employeurs et aux possibilités réelles et potentielles d’insertion offertes aux lauréats de la formation.

Cette nécessité pourrait s’expliquer, entre autres, par le phénomène de chômage des jeunes diplômés dont l’émergence correspond aux mutations importantes et profondes ayant marqué, surtout à partir des années 80, la société et l’économie marocaines. Devant une telle situation, il devenait impératif aussi bien pour les opérateurs publics de la formation que pour les opérateurs privés de rechercher une certaine articulation entre le système éducatif et le système productif.

En effet, la dynamique de la relation formation - emploi est fonction donc, non seulement des mécanismes de croissance ou de relance économique (phénomène quantitatif) mais aussi fonction de la disponibilité d’un profil de formés dont les compétences correspondent aux besoins du monde productif (phénomène qualitatif) 1

La recherche de cette adéquation formation – emploi constitue donc un enjeu national fondamental tant sur le plan économique que sur le plan socio – politique.

Dans ce cadre notre recherche portera sur la problématique de l’inadéquation entre les emplois et les formations dans des filières de tertiaire et son impact sur l’offre de formation professionnelle et s’attachera, dans le contexte socio-économique actuel, de savoir comment peut-on améliorer l’efficacité globale des organismes de formation et en particulier des établissements privés de formation professionnelle et assurer une meilleure articulation entre les formations et les emplois par le biais d’un système de pilotage et un management plus adéquat ?

Notes
1.

Conseil National de la Jeunesse et l’Avenir « Quelle éducation-formation, quel emploi pour le Maroc de demain ? Vers une meilleure articulation entre le système éducatif et le système productif ». Troisième session du Conseil ; Février 1993