2.1.2.1.La politique de l’emploi :

La politique de l’emploi est considérée comme une variable stratégique de la politique économique. Les mécanismes et les actions de relance de la croissance économique d’un pays ne sont pas nécessairement porteurs de plein emploi « ‘l’évolution positive de la croissance économique est, aujourd’hui, accompagnée d’une évolution régressive de l’emploi’ » ¹¹⁹

En effet, l’emploi en plus de sa dimension quantitative renferme une dimension qualitative. Cette situation s’explique par le fait que la relation entre l’éducation et la croissance est complexe. La relation formation-emploi est une équation très complexe et très difficile à résoudre.

La relation formation-emploi montre que la création d’emploi – facteur économique est aussi fonction de la disponibilité d’un profil de formation correspondant, fait qualitatif.

Face aux transformations importantes que connaît l’environnement économique et social, il s’agit de connaître les capacités d’adaptation du système d’éducation. Dans quelle mesure, la croissance économique permettra-t-elle de faire face à la demande d’emploi des jeunes diplômés sur le marché du travail «‘sans être une simple conséquence de la croissance, l’éducation peut en être une condition sans en être en plus, un déterminant’ » ¹²⁰

Aujourd’hui, il est beaucoup question de réfléchir à un rapprochement entre les besoins de l’école et les sortants du système de formation, pour cerner les dysfonctionnements de l’appareil de formation et de l’appareil productif afin de concevoir et réaliser les actions correctives nécessaires.

Cependant, «‘si le développement du système éducatif et de formation répond aux exigences du système productif et ses besoins d’une main d’oeuvre dotée de connaissances de plus grandes, il ne peut se cantonner dans ce seul cadre. La formation transforme l’être humain dans sa totalité et pas seulement dans sa dimension de producteur ’» ¹²¹

Dans sa note introductive le projet de stratégie d’emploi, développé par le ministère en charge de l’emploi au Maroc explique les déséquilibres qui caractérisent le marché du travail et montre que la montée et la persistance du chômage peuvent être reliée à trois formes de chômage : chômage de déséquilibre, chômage d’inadéquation et chômage de dysfonctionnement du marché de l’emploi.

Le chômage de déséquilibre résulte du trop faible niveau de création d’emploi par rapport à la forte régression de la demande. L’un des facteurs explicatifs de l’accroissement du chômage d’équilibre est la faiblesse de la croissance depuis la fin des années soixante dix. La faiblesse de l’investissement réduit la croissance potentielle de l’économie. Donc une seule croissance forte et durable peut infléchir cette tendance à la baisse.

- Le chômage d’inadéquation est dû à l’inadaptation qualitative de l’offre et de la demande de travail. Cette situation s’explique par le fait que le profil de compétence des jeunes lauréats issus du système éducatif et de formation est en déphasage par rapport aux possibilités d’emploi et aux exigences d’entreprise.

- Le chômage de dysfonctionnement, quant à lui découle directement des dysfonctionnements liés aux mécanismes d’intermédiation et des difficultés à mettre en relation les offres et les demandes d’emploi.

Si la première forme de chômage est liée au faible rythme d’activité économique, les deux dernières formes de chômage dites d’insertion, renvoient à des déficiences des mécanismes d’adaptation et de régulation de l’offre et de la demande d’emploi.