2.3.2 LES NOUVELLES FORMES DE GESTION DU TRAVAIL

La turbulence de l’environnement dans lequel opèrent les entreprises d’aujourd’hui impose à celles-ci un ensemble de changements quantitatifs et qualitatifs et par conséquent une modification de leur structure de fonctionnement et de nouvelles formes de gestion du travail.

Les organisations doivent prendre les mesures nécessaires pour maintenir, pour assurer ainsi leur survie.

La mondialisation de l’économie, et l’apparition de nouveaux paramètres de concurrence basés sur la qualité etc. ont transformé les règles de jeu et les conditions de production.

L’entreprise, dans le cadre de cet environnement, doit désormais opérer les changements nécessaires par une utilisation plus rationnelle et plus efficace de l’ensemble de ses ressources productives et en priorité ses ressources humaines.

Avec l’épuisement des modèles traditionnels en gestion de la main d’oeuvre, débuté depuis le début des années 70, (Tylorisme), les entreprises doivent repenser leurs structures de fonctionnement pour répondre aux exigences du marché par l’adoption de nouvelles formes d’organisation du travail : L’organisation flexible du travail

L’entreprise d’aujourd’hui doit pouvoir répondre d’une manière rapide et efficiente à l’instabilité constante de son environnement. Dans ce contexte, la survie économique de l’entreprise dépend de sa capacité à changer et de la sensibilité de son appareil productif aux exigences du marché. Cette flexibilité se traduit, comme le disait Pollert, en termes «d’adaptabilité à l’expansion, à la contraction ou aux changements du marché des produits ». 141

Pour atteindre cette qualité de fonctionnement il convient de repenser en profondeur l’organisation de ses ateliers afin d’avoir un appareil productif (équipement et main-d’oeuvre) «multiproduits ». C’est ce qu’on appelle l’atelier flexible. Il faut aussi opérer « ‘La modification du contenu du travail, sur la base d’une responsabilisation technique et économique du collectif de travail par de nouvelles formes de gestion du personnel, devient une condition de la viabilité de l’entreprise sur le marché ’» 142

 Notons de prime abord, qu’il n’y a pas d’unanimité au sujet de différentes approches de changements organisationnels mises en oeuvre dans un grand nombre d’entreprises à travers le monde.

Les programmes de qualité totale, gestion stratégique des ressources humaines, de qualité de vie au travail etc. ne sont, au fond, comme le disait Meddab, 143 que des schémas organisationnels similaires visant une meilleure performance par la «fléxibilisation » du travail dans les entreprises.

Ainsi diverses pratiques ont vu le jour dans les organisations visant à remédier aux dysfonctionnements des modèles classiques.

On peut, à cet égard, citer la philosophie de gestion humaniste, la participation des travailleurs, les cercles de qualité et la restructuration des tâches.

Notes
141.

A.Pollert «l’entreprise flexible  :réalité ou obsession » in sociologie du travail vol 31,1989 ; page 77

142.

LE Bas, C «  changements techniques, sortie de crise et réformation du rapport salarial », in BOUCHUT, J.H Jacot et S.lat chiannian (1986), « nouvelles technologies et enjeux sociaux » Presses universitaires de Lyon. p. 108.

143.

B.Meddeb « Les nouvelles formes de gestion flexible du travail » in Revue Organisation volume 1, numéro 2 de 1992.