4.3.2.2 Les niveaux de pilotage du système de formation

Nous avons déjà signalé que le pilotage peut être appliqué au niveau macroscopique ou au niveau microscopique.

Ainsi au niveau d’un Etat on considère le niveau national qui concerne l’administration centrale en charge de la gestion du système d’enseignement et de formation, le niveau intermédiaire qui concerne les décideurs régionaux, le niveau local qui cible les dispositifs de formation mis en place et les établissements de formation et le niveau opérationnel (classe).

message URL FIG24.gif
Figure n°.2.9 : Les niveaux de pilotage

Cette répartition des niveaux de pilotage permet de renseigner sur les niveaux de prise de décision dans les systèmes éducatifs et de formation.

Il s’agit de connaître si le niveau de performance d’un système est lié à son niveau de déconcentration et de  décentralisation. Il s’agit également de définir la zone de responsabilité de chaque niveau et de définir les liaisons établies entre les différents niveaux lorsqu’une décision est à prendre.

‘« Les autorités d’éducation et de formation veilleront, en coordination avec les autres autorités compétentes, à accélérer la concrétisation de la politique de décentralisation et déconcentration dans ce secteur, en tant que choix décisif, stratégie irréversible et responsabilité urgente » 219

Il est clair que les orientations fixées par la charte sont importantes et pertinentes. Elles définissent en matière de gouvernance du système les responsabilités aux différents niveaux :

Toutefois et quelle que soit la sophistication du système mis en place, il faudra signaler que « ‘l’un des problèmes fondamentaux qui se posera dans les prochaines années aux autorités et aux services académiques sera donc, à mon avis, en dehors des actes de gestion concernant les personnels et de l’affichage des objectifs celui de leur capacité à dynamiser les établissements, celui de leur participation à la réalisation de ces objectifs et à assurer ensuite la cohérence de l’ensemble des propositions’ » 220

En effet et même si on met en place des structures à tous les niveaux de pilotage, sans agir sur le comportement des différents acteurs intervenant dans les différents niveaux hiérarchiques ; les résultats seront certainement en deçà des aspirations et des objectifs fixés.

Au Maroc le pilotage du système de formation professionnelle, dans son ensemble, pose énormément de problèmes liés à la coordination de la formation professionnelle. Les conclusions d’une étude lancée en 1987 221 par le ministère de la formation professionnelle font état de l’existence de trois séries d’obstacles structurels matérialisés par :

Le chevauchement des compétences et l’existence des conflits d’autorité, surtout au niveau régional et local, dus à un parallélisme des structures ;

Une administration de formation professionnelle sans prise réelle sur les éléments stratégiques de pilotage du système, particulièrement l’allocution des ressources et le contrôle -évaluation ;

L’absence de données essentielles ( effectif à former, besoins du marché de l’emploi), de normalisation des formations, de codification et d’organisation des métiers.

Le système de formation est donc condamné à réussir des liens étroits et concertés entre les différents niveaux et à assurer une interaction permanente entre les structures mises en place et les comportements des différents acteurs.

Notes
219.

Royaume du Maroc (COSEF) «charte nationale d’éducation et de formation » janvier 2000 (page 66)

220.

D. Bancel et C. Ponsol « Le tableau de bord d’une Académie » In outils de pilotage dans les systèmes éducatifs ; op cité page 71.

221.

Ministère de la formation professionnelle « Synthèse des études menées dans le secteur de la formation professionnelle » 1987. 94 pages, pages 34-35