3. R. Feuerstein et la pensée juive.

S’agissant de R. Feuerstein, celui-ci indique : ’‘Chaque fois que je fais une conférence dans une université, il y a quelqu’un qui vient me dire : ’Monsieur Feuerstein, votre théorie n’est-elle pas tout simplement celle de la pensée juive ?’’. C’est vrai ; en premier lieu, il existe une foi dans la modifiabilité de l’individu, sa capacité à se modifier en fonction de ses besoins, de devenir autre. Cette autoplasticité, R. Feuerstein l’a trouvée au fond de ses racines juïves. Il disait que l’intelligence ne doit plus exister seulement pour une élite et que c’est un devoir actuel que de créer une qualité de vie au-delà des conditions très simples qui peuvent être remplies, ’Il faut avoir une qualité spirituelle.18’. L’importance de la transmission intergénérationnelle est extrêmement forte dans le Judaïsme. Le devoir de l’être humain est de s’approcher le plus près possible de l’image de Dieu, de l’intelligence divine, par le développement d’une spiritualité à la fois collective et individuelle.

De fait, la Bible, en ses préceptes, valorise l’intelligence, qui est définie comme sagesse, et connaitre la sagesse, c’est connaitre Dieu. Dès lors l’intelligence comme sagesse est savoir précieux.

‘’(..)L’intelligence c’est la science du saint(..)’ (Le livre des proverbes chap IX, 1-12.)
’(..) celui qui est sage de coeur est appelé intelligent et la douceur des lèvres augmente le savoir(..)’ ( le livre des proverbes, chap XVI, 21-23)
’(..)L’homme intelligent connaîtra les conseils prudents, il comprendra les proverbes et les sens mystérieux, les maximes des sages et leurs égnimes(..)’ (Le livre des proverbes (Chap I, 5-6)
’(..) Mon fils (..) si tu élèves ta voix vers l’intelligence, si tu la cherches comme l’argent, et si tu la creuses comme pour découvrir un trésor (..) tu trouveras la connaissance de Dieu..’ (Le livre des proverbes, chap II, 1-22).’

Et cette intelligence de la sagesse, c’est-à-dire cette intelligence de l’intelligence, est à transmettre en héritage :

‘’(..) Ces commandements que je te donne aujourd’hui, seront dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les attacheras sur ta main pour te servir de signe, et ils seront comme un frontal entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.’ ( Le livre des proverbes, chap II, 1-22).’

Le commandement d’attention est particulier envers les plus démunis :

‘’(..) Prenez soin des enfants du pauvre, car d’eux sortira la Torah : L’eau coulera de ses eaux, cela signifie que la Torah s’épanouira grâce aux plus pauvres d’entre eux.’ (Nombres 24-7).’
Notes
18.

R. Feuerstein, Apprendre à être intelligent ? pp. 12-17.