1. C. Freinet et la pédagogie.

C. Freinet est reçu au concours de l’école normale d’instituteurs en 1912 ; il a alors seize ans ; il est mobilisé en 1915, après avoir obtenu le Certificat de fin d’Etudes normales. C’est de retour de guerre qu’il mûrit sa réflexion. Il s’affligeait de ne pouvoir trouver une ’filiation de pensée’ entre ses recherches et à sa pratique. Ce serait-là, dit-il, ’un livre neuf à écrire. ¹⁹ ’. On le qualifie volontiers d’autodidacte et l’on insiste sur l’originalité de son oeuvre, tout en reconnaissant qu’il fut un lecteur attentif des maîtres pionniers de la pédagogie. Certes, il reconnaît qu’une lecture décisive fut celle d’ A. Ferrière notamment ses ouvrages L’école active et Transformons l’école ; d’ailleurs, il ne manquera jamais ’de rendre hommage au génial initiateur qui fut, à l’écart de toute mystique, un père spirituel, un guide. ²⁰ ’. 1920-1924 c’est l’époque où il découvre de nombreuses expériences d’éducation nouvelle dans le monde entier, qui seront tout aussi décisives. En 1922, il se rend en Allemagne, à l’école de Hambourg et, en 1923, en Suisse, à Montreux, où il assiste au congrès de la Ligue Internationale pour l’Education Nouvelle ; il y rencontre alors le Dr Decroly et R. Cousinet. C’est en 1925 qu’il constate, en U.R.S.S, les acquis pédagogiques de la révolution ; il écrira à son retour : ‘’(..)La pédagogie d’avant-garde occidentale est dans la bonne voie et elle nous encourage à continuer nos efforts pour préparer, en régime capitaliste, l’avènement de l’école du peuple.²¹ ’ ’. On notera, en filigrane, que c’est à cette époque que Freinet développa la technique du ’Journal mural’, favorisant l’expression publique des souhaits, critiques ou félicitations des enfants.