Thème n° 3 : La Liberté.

PEI FREINET GM
La Liberté 8/10 10/10 5/10 = 23/30
Sous-Thèmes :
1.La Responsabilité et L’autonomie. 8/10 10/10 5/10 = 23/30

Ce thème fait apparaître une finalité éducative estimée par 23 enseignants, celle de la liberté à éduquer. C’est très caractéristique en pédagogie Freinet (10/10), c’est est également significatif dans le cadre du PEI (8/10) ; en Gestion Mentale, ce thème est abordé par 5 praticiens sur 10. En l’occurence, la définition de la liberté est originale, elle est celle de la responsabilité et de l’autonomie.

Dans les trois pédagogies, on est préoccupé par l’idée éducative de la responsabilité à encourager. En PEI : ‘Je travaille pour faire d’eux des adolescents responsables dans leur vie d’adulte.’ ; ’les valeurs de liberté, de responsabilité, j’aime bien le mot vertu aussi.’ ; ’c’est dire, je suis responsable de ce que je fais’ .’. Chez Freinet ‘:’Il y la responsabilisation, tout un tas de responsabités à partager’ ’expérimenter les attitudes d’un citoyen responsable’ ; ’l’apprentissage de la responsabilité.’ ; ’chacun est amené à choisir une responsabilité qui lui permet de sentir qu’il a en charge une partie du groupe.’ ; ’A travers ces petites responsabilités ils auront à prendre leur espace de liberté’ . En Gestion Mentale : ’‘Quand on est responsable, on est libre.’ ; ’qu’ils deviennent responsables.’ ; ’Etre responsable dans la société de quelque chose.’ ; ’Etre responsable, il a une place dans la société, un rôle à jouer de développement dans la société. Le service de liberté ça suppose que cette responsabilité on l’assume, on l’exerce et qu’on apporte sa part’ .’.

Quelques enseignants, notamment en PEI et chez Freinet, défendent le service de responsabilité vis-à-vis de l’humanité : ’Faire des gens engagés, actifs, partie prenante au quotidien, qui se batte contre les injustices.’ ; ’Permettre aux enfants dès l’école, d’expérimenter les attitudes d’un citoyen responsable, pour travailler au développement de la fraternité et du respect de l’homme, qu’il s’oriente vers le militantisme pour bouger la société au service de l’homme.’.

2. Mais qu’est-ce qu’être responsable ? On s’accorde unanimement à parler de responsabilité en terme de choix effectués, de décisions prises, de principes personnels que l’on se donne. En ce sens, l’’autonomie’ est évoquée 18 fois sur trente, 5 fois en PEI, 8 fois chez Freinet et 5 fois en Gestion Mentale. On l’exprime ainsi en PEI : ‘La liberté, c’est une adhésion ou un refus à certaines valeurs.’ ; ’La liberté c’est une fois que je sais quel est mon héritage, eh bien c’est de dire oui ou non, donc c’est là que je situe bien la foi, c’est l’adhésion ou un refus à certaines valeurs.’ ; ’c’est la part de possibilité de décider que j’ai’ ; C’est le choix de soi, ’c’est les remettre en route dans une démarche de construction de leur vie, être agent acteur de leur propre développement.’. C’est le discernement des principes :’l’aspiration à devenir un citoyen libre, donc avoir son libre arbitre, pouvoir déterminer dans les droits et les devoirs.’ ; C’est l’expression de la différence :’la première liberté, c’est la liberté d’aimer ou de ne pas aimer.’.

Chez Freinet : ’Former une personne autonome, qui soit capable d’avoir un jugement, pouvoir prendre des décisions.’ ; ’Un peu plus libres du choix, qu’ils choisissent eux-mêmes.’ . La liberté, c’est la responsabilité de soi, c’est, là encore, le choix de soi ; on se porte, on se conduit : ’autonomie et responsabilité, pour moi c’est très lié, on se prend en charge.’ ; ’responsabilisation et apprentissage de l’autonomie, les moments de prise de décisions, un enfant qui prend en charge son travail.’ ; ’être autonome, se prendre en charge’ ; ’à travers ces petites responsabilités, c’est soi-même qu’on construit’. C’est le refus de la résignation :’sortir de l’état de victime subissant.’ ; ’L’idée de ne pas subir.’ ; ’un peu moins mouton blanc ’. On sort d’une forme d’expectative infantile, pour ne pas rester’dépendant de l’entourage.’ ; ’Consommateur lié aux médias’ ; ’passif’ ; ’je veux qu’ils aient leur libre arbitre, la maturité c’est l’autonomie, c’est être moins demandeur, ils ont une maturité qui se gagne’. C’est les mettre en situation d’être ’acteur’ ; ’agent de leur propre développement.’ ; ’partie prenante’ ; ’pouvoir se mouvoir.’ ; ’dans une démarche de construction de leur vie’. Ainsi, dans le discours littéral, la responsabilité est souvent accompagnée de l’autonomie ; par exemple : ’permettre aux enfants d’expérimenter des attitudes d’un citoyen responsable, former une personne autonome.’ ; ’Former des individus autonome, responsables, adultes.’ ; ’la liberté et l’apprentissage de la responsabilité, donner l’autonomie aux enfants pour enseuite devenir des adultes responsables, où ils auront à prendre leur espace de liberté’. Etre responsable, c’est pouvoir se libérer, ’il faut qu’il se méfie’ ; on évoque à plusieurs reprises la formation de l’oeil ’critique’ ; ’solliciter l’esprit critique.’ ; ’qu’il réfléchisse.’.

En Gestion Mentale, on consacre également nettement ce lien entre liberté, responsabilité et choix : ’La liberté de ses choix, l’amener à être responsable de ses choix.’ ; ’l’individu est libre si on lui a donné les moyens de faire des choix, pour mieux gérer ses choix, pour mieux les construire.’ ; ’quand on est responsable on est libre et avoir une certaine liberté c’est ne pas être dépendant pour pouvoir prendre sa décision, en fait c’est un service de liberté.’ ; ’L’autonomie ce n’est pas d’être indépendant, c’est pas ça, c’est avoir la possibilité de choix.’ ; ’ Il y a une liberté de choisir.’. C’est sortir des déterminismes par un ’jugement’, un ’éveil critique’ , ’il aura la liberté vis-à-vis de beaucoup de choses, vis-à-vis de ce qu’il apprend, vis-à-vis des gens qui vont le manipuler, vis-à-vis de sa vie future, il aura beaucoup plus de chance d’être vraiment libre avec un grand ’L’.’. On évoque pareillement la responsabilité vis-à-vis de soi-même, ’je pense que ça peut les rendre plus libre par cette connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes pour pouvoir en fait prendre des décisions, d’une manière sereine et réfléchie , pour qu’ils deviennent quelque part responsables d’abord d’eux-mêmes.’.

Ainsi, le choix effectué est une expression de liberté ; il est un acte responsable. Seulement, en Gestion Mentale, on insiste au moins 5 fois sur dix sur le fait que le choix libre, non déterminé, présuppose une découverte de la conscience ; c’est pourquoi il faut instruire le sujet sur son monde mental : ‘’Qu’il soit conscient de ses choix’ , ’Qu’il y ait prise de conscience qu’il peut faire comme si ou comme ça. Qu’il découvre qu’il y a une activité mentale dans sa tête, leur apprendre qu’il y a un itinéraire mental et tant qu’il ne le connait pas, il ne pourra pas le réutiliser sciemment.’ . On insiste aussi sur le lien entre liberté et conscience mentale : ‘’L’individu est libre si on lui a donné les moyens de faire des choix conscients et raisonnés, si on lui a donné les moyens pour mieux gérer ses choix, pour mieux les construire, la liberté de ses choix, l’amener à être responsable de ses choix.’ ; ’On ne peut être autonome que si on est arrivé à prendre conscience de certains faits mentaux, de certaines réalités mentales. c’est une forme de liberté devant la connaissance’ ; ’Pour qu’il y ait autonomie, il faut qu’il y ait prise de conscience’ ; ’qu’il utilise ses ressources mentales’ .’. Cette connaissance introduit la liberté : ’‘je pense que ça peut les rendre plus libre, cette connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes, pour pouvoir en fait prendre des décisions qu’on a à prendre, d’une manière tout à fait sereine et réfléchie’ ; elle ouvre une voie de recherche : ’un enfant qui va chercher, qui dit qu’est-ce que je peux faire, c’est important pour se libérer.’. Deux enseignants en PEI effectuent également ce lien entre engagement responsable et intentionalité : ’Faire des gens engagés, qui soient en situation d’analyser, de réfléchir, d’être actifs, qui se battent contre les injustices, qui en aient conscience.’. La liberté est une conscience de loi :’On a mis un principe, (PDG) ils recherchent des applications à force de répétition ça donne de l’autonomie.’.

On ajoutera en filigranne que 8 enseignants (4 en PEI, 4 en Gestion Mentale.), souhaitent former une personnalité : ’Qu’il ait suffisamment de personnalité.’, ’un individu à part entière.’, que l’assise personnelle est un soubassement à la manifestation responsable, libre. Ainsi, on fait voeu d’ancrage : ’qu’il ait les deux pieds bien plantés sur terre.’, et de solidité : ’Qu’il tienne debout.’. On a l’idée d’une personne assurée et robuste : ’Qu’ils soient plus sûrs d’eux et plus forts.’. Q’une ’maturité’ soit ’gagnée’. C’est pourquoi il faut ’aguerrir’ les enfants, ’renforcer leur personnalité, l’affirmer.’. Il seront ainsi capables, compte tenu de leurs choix, de ’soutenir un point de vue, être capables de dire non, sans avoir peur de le dire’ ; ’C’est le côté grandissement de la personne.’ . Mais développer la liberté, c’est également respecter une personnalité : ’Tu as besoin de ton autonomie, de ta liberté, donc de ta personnalité, en étant exigeant avec toi.’. Chez Freinet, la créativité est une expression de liberté accompagnée : ’une expression qui part de l’enfant puis on l’aide à progresser, la création, la créativité, on y tient, il y a des libertés fondamentales, il a besoin de s’exprimer.’.

Il y a donc un lien étroit entre liberté, responsabilité, et autonomie. Ainsi, chez Freinet, on formule ce lien : ’Autonomie et responsabilité pour moi c’est très lié.’. En Gestion Mentale, on pense que ’quand on est responsable, on est libre, avoir une certaine liberté, c’est ne pas être dépendant pour pouvoir prendre sa décision en fait’. On dit clairement que la Gestion Mentale est un moyen au service de cette finalité éducative : ’La Gestion Mentale me paraît à l’heure actuelle et je pense que ce sera longtemps un moyen qui me paraît le mieux répondre à çà.’ ; ’le but visé est bien celui de la révélation d’une liberté, c’est un souci de service et de service de liberté’.

En conclusion, si on défend communément une pédagogie de la liberté, celle-ci est définie par le choix de la responsabilité. Alors éduquer la liberté, c’est éduquer au choix de soi et d’autrui selon une visée ’comptable’. Dès lors, comment concevoir cette perspective où coïncident liberté et responsabilité ? Ne serait-ce pas l’idée de la personne ?