3. L’élève comme une personne digne et unique.

Selon l’idée de la dignité et de l’unicité de l’homme, on désignera une pédagogie comme personnaliste lorsque l’élève, au-delà des comportements scolaires, est entendu comme une personne unique, comme un être en soi, ayant une valeur en soi, dont l’existence a du sens, qui est inscrit dans le sens et porteur d’avenir. Il a une dignité et le respect à son égard implique de le traiter comme une fin. La disposition pédagogique procède d’une attention aux signes de liberté. Elle considère la réalité singulière de l’élève, sa fragilité, ce qui implique une certaine écoute, non dénuée de charité. Elle correspond à un certain regard sur l’enfant. Chaque élève est irréductible à un autre ; difficilement compréhensible, mais que l’on doit considérer. Il a une personnalité, une histoire, des traits particuliers et une intelligence personnelle. Aussi, l’éducateur personnaliste est-il attentif aux méthodes personnelles d’appropriation, aux procédures diversifiées. Cette visée différe également la sévérité du jugement, en raison d’une forme d’acceptation d’intérêts inégaux, c’est-à-dire d’une motivation et d’une compétence disciplinaire qui peuvent s’avérer plus ou moins dysharmoniques et se traduire en points forts et en points faibles. Ce qui n’est pas synonyme d’ abdication professorale, mais relève d’une forme de reconnaissance, d’acceptation, voire d’encouragement. La conception de la dignité et de l’unicité de l’élève comme personne invite à surseoir à la violence verbale ou à tout acte humiliant, ce qui n’est pas antinomique de l’exigence et de la contrainte. Au demeurant, la pédagogie personnaliste valorise le développement et l’affirmation d’une personnalité.