LA FOI.
1. La Croyance, La Confiance, L’Ecoute et le Respect.
’j’avais l’image d’une école rigide ennuyante où était négligé l’enfant..j’ai découvert une autre image de l’enfant...une vision d’un enfant qui a plein de potentiel en fait et qui est souvent négligé..que l’enfant était capable d’un retournement de situation..capable aussi d’apprendre aux autres et de nous apprendre à nous.. L’écoute, je crois, une grande écoute, une meilleur écoute des enfants je crois. On part beaucoup de ce qu’est l’individu et le mettre complètement en confiance en réussite pour qu’après effectivement les apprentissages en découlent quoi...Si on essaie pas de former une personne, on aura du mal a avoir un enfant qui scolairement va réussir quoi. A partir du moment où on travaille avec des gens, des enfants différents, je pense qu’il y a une idée de tolérance, de respect...on ne peut pas s’entraider si on ne se respecte pas, c’est les premières lois qui viennent dans la classe, les lois de respect, de tolérance...
2. La Filiation Religieuse.
’J’ai eu une éducation religieuse et puis j’ai toujours été dans le privé..puis j’ai eu une certaine révolte au moment où j’étais révolté contre le système scolaire..j’étais révolté contre le privé quoi..c’était en plus dans le privé, j’étais d’autant plus révolté par l’école privée.’.
3. Le Péché, la Culpabilité.
’Se remettre en cause, là c’était se remettre en cause perpétuellement, essayer des choses, on échange, on confronte, on se remet en cause, on essaie autre chose...puis on essaie d’améliorer, on tâtonne, c’est un cheminement.’.
4. Les Blessures, les Souffrances.
’En CM1, j’étais dans un lycée privée, là non tolérance terrible, c’était un milieu bourgeois, intolérance complète de la personne..les profs qui marchaient au châtiment corporel..je me souviens encore les coups de règles où l’instit amenait l’enfant et lui tapait dessus..des situations de ridicule aussi, d’être amené devant les autres et d’être ridiculisé..des histoires de compétition entre enfants, tu es a quelle place ?.. En sortant du bac quoi, c’était vraiment un rejet de l’école, une révolte contre l’école, cet esprit de non tolérance et puis en fait je dirais de non savoir..j’ai très peu de souvenir de connaissance de l’école...j’avais une image très négative...je pense que c’était à cause de ça que j’avais envie de promouvoir quelque chose de différent.’.
5. La Révélation.
’C’était en troisième année de formation, un prof..il nous avait parlé du mouvement Freinet que je ne connaissais pas..et moi ça a été..euh..ça a été le coup de foudre un peu. Autant..la dernière année je me suis complètement investi, en allant voir dans les classes, je me suis complètement investi. A partir du moment où j’ai découvert ça, j’ai trouvé vraiment que c’était mon truc quoi, alors qu’avant j’étais pas inspiré...ce qui m’a euh..on a vu beaucoup de relation d’aide, alors que je crois que j’avais très peu vu ça dans les autres classes.. et puis par exemple on était accueilli par les enfants qui nous ont présenté l’école...La coopération je crois que c’est l’idée qui m’a plu dès le départ d’ailleurs...ça a appuyé des choses que je pensais déjà.’.
6. Le Libre Engagement Responsable.
’Etre sans arrêt entrain de se justifier de ce qu’on fait, de ne pas être compris parce qu’en fait quand on travaille comme ça, on a toujours à se justifier, à argumenter et puis en fait, au bout du compte pas forcément être compris...On a plutôt sans arrêt des critiques. On a une pression trop importante, pression des parents ou de l’inspecteur, ça génère à certains moments des espèces de qui-vive..à se demander si on est dans le vrai ou pas...parce qu’à partir du moment ou on a des renvois négatifs on se pose des questions si on est bien dans le vrai au niveau de l’école..mais jamais jusqu’à aller contre les finalités.’
Y’a eu d’abord la période rejet, révolte à propos de l’école et puis après vers dix-huit ans, j’ai commencé à faire des choses dans l’animation sportive et socioculturelle, j’ai commencé à dire il est possible de faire des choses différentes..je pratiquais des choses très différentes de ce qui se pratiquait habituellement, j’avais le même rejet par rapport au sport qui était quelque chose de très rigide et moi j’ai travaillé dans un sens complètement différent et puis après dans le milieu socioculturel et les centres de loisirs...J’ai eu beaucoup d’engagement, je n’en ai plus beaucoup en fait. J’ai commencé à m’occuper d’enfants au moment du lycée, c’était un mouvement de jeunesse quoi, un mouvement catholique de jeunesse, l’ACE, JOC, ça a duré quelques années et puis après j’ai quand même coupé beaucoup avec la religion catholique, donc j’ai arrêté avec ça mais en fait j’ai continuer un peu dans le même milieu parce que j’ai fait mes formations d’animateur, donc j’ai encadré des enfants en camp de vacances, en centre de loisirs, des camps à l’étrangers d’adolescents..je me suis beaucoup occupé du milieu associatif et dans mon quartier je m’occupais du centre social de la municipalité, je m’occupais aussi du service jeunesse, je me suis occupé d’une ludothèque...je participais à des activités d’animation le soir avec l’office de jeunesse de la municipalité...parallèlement je m’occupais d’équipes au niveau du sport de foot, j’ai passé mon diplôme d’entraîneur, sur la fin j’entraînais des adultes.’
LA RECHERCHE d’UNIVERSALITE et de SINGULARITE.
1. L’Aspiration au Sens et à l’Intelligence.
’Y’a l’histoire de réinstaurer le désir quoi...le non désir dans la passivité. La Pédagogie Freinet, elle n’est pas savoirs scolaires sans rapports, comment dire, non motivés, complètement abstrait quoi, tellement abstrait qu’on passe à côté....la motivation...le tâtonnement expérimental ça fait partie d’un axe important.. l’histoire de tâtonner, de ne pas avoir tout de suite..je pense que j’aurais fait un autre travail, j’aurais été dans le même sens...’.
3. La Liberté.
’L’expression libre, c’est quelque chose qui me semble être un point fondamental...Le texte libre, ils écrivent quand ils veulent des textes certains vont être corrigés parce qu’ils on un but pour le journal ou les correspondants, certains resteront pour eux quoi..y’a l’expression manuelle, poétique, c’est tout ça...à partir du moment où ce milieu qu’est la classe est géré par les enfants et l’instit qui est là,...y’a la responsabilisation et l’apprentissage de l’autonomie..un enfant qui prend en charge son travail...Les moments de prise de décisions sur des projets d’activités ça m’avait pas mal séduit... c’était plus l’aspect figé, rigide y’a tout un tas de responsabilités qui sont à partager..’
4. L’Unicité, la Différence.
’L’expression est débloquée..plein de choses s’expriment, se disent..on pense que c’est par là que l’enfant va prendre sa place, s’épanouir, va pouvoir un petit peu trouver son cheminement, ses modalités de fonctionnement, alors certains vont s’exprimer par écrit, d’autres plus par oral, d’autres plus par les arts...développer sa personnalité..aller un petit peu au bout de son potentiel..peut-être aller plus au bout dans les domaines qui nous plaisent... et puis c’est lié à la coopération, par le biais des autres on va pouvoir découvrir son cheminement, c’est pas seulement le cheminement individuel qu’on pourrait faire avec un tuteur par exemple..c’est qu’on peut faire des choses différentes grâce aux autres, découvrir un certain potentiel...Le droit à la différence, y’a cette idée de droit à la différence et de rythme de chacun, rythme personnel de travail..on les appelle les apprentissages individualisés et personnalisés.’.
LA MEDIATION.
2. Médiation et Autorité Créatrice.
’Ce sont surtout des personnes, l’enseignant qui nous avait accueilli dans la première classe Freinet..lui c’est un fait marquant, pour moi ça reste très présent..une espèce de pouvoir qu’il avait qui était important..une certaine impression quoi..c’est vrai que je l’ai certainement idéalisée à un moment cette personne..parce que je suis rentrée dans un mouvement puis à la fac avec ce déclic-là...et puis une autre personne qui s’occupait des enfants du voyage, quelqu’un de très modeste justement..une énorme faculté d’écoute, je crois que ça m’a beaucoup aidé à continuer après.’.
3. Médiation et Communion, Partage.
Beaucoup de relation d’aide..relation d’aide entre enfants..y’avait une aide qui était instituée par des réseaux dans la classe et puis y’avait une aide naturelle quoi, dès qu’un enfant était en panne, y’avait tout de suite une possibilité...un enfant était en panne, complètement bloqué sur sa fiche de lecture, y’a un autre enfant qui s’est installé à côté de lui et ils ont travaillé pendant cinq minutes ensemble. L’entraide c’est une des premières lois qui arrivent dans la classe, c’est la loi d’entraide... coopération, entraide, aide mutuelle, faire avec les autres, agir avec, vivre avec les autres. Le moment du conseil est un axe important de la coopération où on va pouvoir échanger, mettre au point quelque chose ensemble, arriver à partir d’une critique à quelque chose de positif...communication pour éviter de rester dans son vase clos, le travail d’éveil sur l’extérieur, la communication avec d’autres classes, d’autres enfants, d’autres personnes au niveau de la France, au niveau International. J’ai travaillé avec un groupe de travail du mouvement qui s’appelait vie coopérative..ce qui m’a apporté en fait, c’est d’échanger avec les autres..de confronter des idées et de repartir avec des projets
4. Médiation et Interpellation Dialogue.
Son rôle me plaisait bien quoi, un rôle plutôt de régulateur, d’animateur, d’aide aussi..y’a un espèce de contrat entre moi et chaque enfant.. il organise son travail, on parle beaucoup, y’a un échange qui s’instaure sur son travail.