LA FOI.
1. La Croyance, La Confiance, L’Ecoute, Le Respect.
’Ce qui m’intéressait, c’était qu’on était à l’écoute des enfants. Essayer d’écouter les enfants, savoir ce qu’ils étaient, et partir du vécu des enfants..qui leur étaient proches, des choses très simples, qui pouvaient leur faire plaisir...on fait des choses, mais après avoir écouté les enfants...quand on laisse la parole aux enfants et bien le monde est riche quand on leur laisse la parole...des gens qui avaient un regard différent de ce que je pouvais voir ailleurs, je crois que c’est une des choses capitales...moi je vous dis ce qui est peut-être le plus important quand j’ai rencontré ces gens-là, c’était le respect qu’ils avaient de la vie des enfants, qui respectaient leur prise de position, c’était pas le fait de vouloir absolument inculquer un savoir, faire un programme et tout, c’était et bien on passe six, sept mois ensemble...on respecte chacun d’eux, ils ont le droit d’exister, ils ont le droit d’être comme ils sont..même s’il a un comportement difficile, même si c’est un rebelle, il faut quand même savoir l’accepter, essayer de sauvergarder leur personnalité, avec leurs problèmes..avec leurs joies, leurs peines..leurs difficultés.., on en a tous...je mettrai tout de suite le respect, l’écoute..et que l’enfant ait suffisamment de personnalité,...capable de défendre leur personnalité, leur position...moi c’est là-dessus que je me bats et que je me batterai le plus...Vous allez peut-être avoir l’impression de tourner en rond, mais pour moi ce sont les valeurs fondamentales..Pour moi ce sont des choses capitales.. et moi je m’y accroche et je m’y accrocherai jusqu’à la fin de ma carrière.. moi je dis toujours que les enseignants ne sont pas là pour leur confort, mais pour le confort des enfants avant tout...après la rentrée dire celui-ci il va redoubler, c’est leur donner peu de chance ! Laisser le temps..je crois que c’est une maladie de l’enseignement d’aller trop vite..laisser le temps du jugement. ..
2. La Filiation Religieuse.
’Mes parents sont religieux, enfin sont croyants, mes grands-parents aussi, et plus ou moins pratiquants, mon père non, mais ma mère oui, par contre moi très tôt je me suis rendu compte, de pleins de choses au niveau de l’église au niveau des curés..ma mère a quand même une certaine morale chrétienne, mais elle nous a jamais influencé par la suite..par exemple le dimanche matin, elle ne va jamais rater la messe et quand y’a l’intervention du Pape elle regarde.’.
3. Le Péché la Culpabilité.
’Des instits qui ne se remette pas en cause, qui sortent directement le cahier de l’année dernière..au début c’est quand même à nous de nous adapter, de saisir les personnalités des enfants...ils n’en ont rien à faire des gamins..j’ai vu un instit sur la cour, il ne voulait parler à aucun gamin : ne viens pas me déranger, débrouille-toi..’ Quelquefois en contradiction...manque de patience....
4. Les Blessures, Les Souffrances.
’J’avais douze ans, j’allais au cinéma avec ma mère ; je m’en souviens et je revois les scènes, le mercredi, le curé, au catéchisme, me faisait des réflexions désagréables devant tout le monde, à m’humilier, il me mettait en porte à faux..et il avait des maîtresses dans le village ! et tout le monde était au courant !...j’ai dit non! , après tout ce qu’on nous a inculqué au catéchisme ; à la confession, on nous poussait à avouer des trucs qu’on avait même pas fait..vous êtes sûr d’avoir tout dit ? On culpabilisait..qu’il ne fasse pas la morale aux autres, sous prétexte d’un espèce de pouvoir que lui donnait sa fonction.../J’ai vu des pratiques qui m’ont ah!!...une instit c’était une horreur...elle lui a mis des orties dans son slip...et puis, envoyer l’élève avec sa page arrachée, dans le dos, dans l’école des garçons..c’était une copine, elle avait des difficultés..je la revois, elle essayait de la soulever par les oreilles, la soulever !.Alors des blessures comme ça quand vous êtes petite ça vous impressionne..’.
6. Le Libre Engagement Responsable.
’J’ai été syndiqué au SGEN..ça m’a un peu déçue...mais je n’ai jamais été une accrocheuse de la politique...je n’ai pas l’âme de syndicaliste..je serais plus proche du PSU...je fais partie du mouvement Freinet.. pour la formation des jeunes qui sont intéressés.’.
LA RECHERCHE d’UNIVERSALITE et de SINGULARITE.
2. La Conscience.
’Dans ces ateliers ces moments-là, permettent d’expérimenter, de tâtonner..dans ces ateliers là c’est pas grave si on se trompe parce qu’on est justement là pour essayer d’apprendre...à la fin de la journée, je leur demande de se souvenir de ce qu’ils ont aimé, de ce qu’ils n’ont pas aimé, d’essayer un peu de faire un petit bilan.’.
3. La Liberté.
’Que l’enfant ait suffisamment de personnalité pour pouvoir prendre des décisions, prendre la décision de choisir un atelier...ne pas s’imposer de rester pendant trois-quarts d’heures au même atelier si on n’y trouve plus d’intérêt...être autonome, c’est être capable, quand on voit un petit enfant en difficulté dans la classe d’aller lui donner un coup de main, d’aller l’aider...l’idée c’est d’aguerrir l’enfant vis-à-vis du monde, qu’il soit capable d’avoir un jugement..il faut prendre le pouvoir de décision...qu’ils soient capable de défendre leur positions...solliciter son esprit critique..qu’il se prenne en charge...c’est pas grave si on perd du temps à partir du moment où on est autonome, où on arrive à être mieux dans son corps et capable de certaines décisions, qu’on est plus réceptif après au savoir ce qui me permet de penser que cette attitude-là...permet aussi de renforcer leur personnalité, de l’affirmer je crois que c’est ça qui est important, moi c’est là-dessus que je me bats et me battrais le plus...’.
4. L’Unicité, la Différence.
’Ce qui m’avait intéressé, c’était de s’intéresser à l’enfant individuellement, le travail individualisé, la pédagogie individualisée et surtout écouter les enfants...ils sont là et ils existent individuellement, on respecte chacun d’eux..moi ce qui me choque beaucoup dans certaines écoles, c’est qu’il faut absolument que tout le monde soit presque pareil, alors que la pédagogie Freinet telle qu’elle est, c’est, chacun a sa place dans la classe...y’a quand même des choses auxquelles on doit quand même se soumettre, y’a des choses qu’il faut faire même si on ne les aime pas, mais sans pour cela briser la personnalité de l’enfant’.
LA MEDIATION.
1. Médiation et Héritage, Transmission.
’J’habitais dans un petit village, mes parents étaient boulangers, y’avait tout une convivialité, y’avait pas mal d’échanges qui se faisaient aussi à la maison..maman nous avait habitué à respecter tout le monde, à être correct avec tout le monde...Il y avait un autre boulanger concurrent qui était très catholique, alors y’avait les gens plus ou moins laïcs qui venaient acheter du pain chez mes parents, les cathos qui allaient chez le concurrent. Ils allaient à la messe tous les jours presque, c’était vraiment des purs..à la limite ça pouvait friser l’intégrisme. Mon grand-père maternelle était famille d’accueil des pritanéens,..il recevaient beaucoup de monde, ma grand-mère leur faisait des tartes, elle a eu des remerciements, pendant très longtemps elle en a revu.. ’.
2. Médiation et Autorité Créatrice.
’Un instit que j’ai beaucoup admiré et qui m’a beaucoup aidé, beaucoup, beaucoup aidé...je pouvais énormément compter sur lui..c’est quelqu’un qui m’a marqué...il ne faisait pas la pédagogie Freinet mais c’était quelqu’un pour qui, la principale chose c’était les enfants, y’avait une vie dans la classe où l’enfant je dirais pas, était roi, mais avait droit de parole et droit d’être, et je crois que ça, ça m’a beaucoup impressionnée.../La façon dont j’ai été accueillie..c’était des gens qui étaient prêts à m’aider...à m’entourer de leur chaleur humaine..quand je les entendais parler des enfants et bien ça me réchauffait le coeur par rapport à ce que j’avais pu vivre ailleurs..c’était des gens très très humains..des qualités très humaines, moi je crois que c’est le principal, un respect des autres...qui sont aussi à l’écoute des autres...qui étaient assez honnête avec eux-mêmes...si on veut que dans la classe ça se passe de cette façon, je crois que la première des choses est de ressentir personnellement ces choses.’
3. Médiation et Communion, Partage.
’ Y’a eu des amitiés qui se sont renforçées..ce qui ma plu.. c’était un côté convivial, on se retrouvait..on faisait une bonne ’bouffe’, on buvait une bonne bouteille..le partage de tout justement, le partage de son expérience et puis après le partage des recettes de cuisine, chacun emmenait son plat.../ on vit dans la classe une certaine unité avec les enfants...il faut harmoniser la vie de la classe..apprendre à vivre ensemble, c’est le respect des autres, c’est une vie un peu coopérative..quand il font des peintures, les mettre toutes ensemble..j’essaie de le faire le plus possible, de partage de complicité..une pédagogie de l’entraide, il faut faire avec les copains..’
4. Médiation et Rencontre.
’ça vient peut-être aussi.. par les gens qu’on rencontre....c’est sans doute pas un hasard, mais j’ai eu la chance de rencontrer des gens chaleureux..j’ai rencontré des gens qui avaient un peu une réflexion sur le vie, je crois que tout est lié.’.