LA FOI.
1. La Croyance, La Confiance, L’Ecoute et le Respect.
’En fait ce ne sont pas des élèves ce sont des enfants..j’essaie de faire rentrer le plus possible leur vie personnelle affective dans la classe...C’est une pédagogie qui essaie de tenir compte de ce que l’enfant apporte, de leur vécu, et de leur affectif...il s’est brûlée la main aujourd’hui, c’était sa préoccupation, fallait que je fasse avec...quand ils me disent mon chat est mort, pourquoi ça ferait pas un texte qu’on écrit aux correspondants, je ne dis pas je ne veux rien savoir de toi...J’ai envie que ce soit quelqu’un qui soit capable d’écouter. L’école est un lieu de vie..j’essaie de mettre en place des règles de vie..obéir aux règles de vie..le respect d’autrui..quand quelqu’un parle, j’écoute, j’attends..je n’embête pas quelqu’un qui est entrain de faire quelque chose d’important...J’essaie de développer des valeurs auxquelles je tiens, c’est-à-dire la non compétition, toute l’organisation de la classe implique une non compétitivité, une non hiérarchisation des résultats...je crois à ce que je fais..on peut bien faire passer les choses que quand on y croit.’.
2. La Filiation Religieuse.
’Education religieuse ? Non pas du tout non.’.
6. Le Libre Engagement Responsable.
’Y’a des instits qui se sont fait saquer, on leur disait que c’était nul, on leur a baissé leur note...faut être fort en quelque sorte, faut y croire et si on est seule on peut se faire ’bouffer’ par la grosse inertie de la majorité..des gens qui avaient choisi une idée, qui s’y tenaient malgré les écueils, certains avaient vraiment eu des ennuis...d’être assez fidèle. Moi je ne suis pas prête à renier ça...On nous tape sur les doigts mais on continue..je suis pas quelqu’un qui subit... la liberté pédagogique on pourra pas me l’enlever.... A partir du moment où on choisit ça, on comprend que la classe elle est pas finie à quatre heures et demie, ça aurait pu être rebutant si j’avais été paresseuse.. y’a des gens qui disent c’est fou c’est trop de boulot.. mais dans la mesure où c’est quelque chose qui me plaît qui plaît à mes enfants que je trouve très vivant dans la classe pour moi c’est pas un sacrifice le boulot à ce moment-là. C’est une pédagogie du travail, de l’élève mais aussi de l’instit, parce que c’est beaucoup plus compliqué que quand le livre il est ouvert et que le môme il suit bêtement sur son livre...Y’a des choses qui sont faites dans le programme que je trouve bête, alors je ne les fais pas, ça ne me gêne pas parce que je trouve ça bête.. ’.
LA RECHERCHE d’UNIVERSALITE et de SINGULARITE.
1. L’Aspiration au Sens et à L’Intelligence.
’L’idée qui me tient quand même presque le plus à coeur, c’est essayer de donner le plus possible du sens au travail, leur faire comprendre pourquoi on apprend à lire pourquoi on écrit...Il ne comprend pas pourquoi on lui demande ça, c’est bête c’est abusif, c’est trop, c’est pas ça un enfant de sept ans...donner du sens le plus possible, donner une motivation..Tenir compte de leur envie, de leur désir, ça va donner du sens au travail et il va avoir envie de travailler.. je trouve qu’il y a des écoles où c’est très triste, vaincre la tristesse ; le quotidien des mômes est très triste....J’essaie qu’il ait envie de venir à l’école ça paraît banal, mais c’est fondamental..Je fais en sorte qu’ils aient de l’intérêt à ce qu’ils font quelque-soit la sanction..Trouver des outils un peu plus alléchants...Freinet il a dit : on ne fait pas boire un cheval qui n’a pas soif...L’instit doit faire d’abord qu’ils aient soif..donner cette envie..Quand déjà on lit un texte qu’on a reçu de correspondants ou d’amis...y’a un côté affectif là qui va soutenir ou nourrir l’envie d’apprendre....Nous on a la passion du boulot.’.
2. La Conscience.
’On ne peut pas faire abstraction de ce qu’ils vivent..utiliser la vie de l’enfant, les expériences... Partir de leurs expériences, c’est très important. Le CP m’intéresse en ce sens-là, il peut y avoir le plus de passerelles pour l’utiliser..Il faut que je parte de ses envies..Ils arrivent avec des envies à cause de ce qu’ils ont vécu de ce qu’ils aiment... .’.
3. La Liberté.
’Quelqu’un qui sache soutenir un point de vue, être capable de dire non sans avoir peur de le dire.. l’idée que ce n’est pas un entonnoir qu’on gave, il a des droits..L’idée de ne pas subir, d’être actif, ça me plaisait.’
LA MEDIATION.
2. Médiation et Autorité Créatrice.
’J’aimerais que ce soit quelqu’un qui sache défendre son point de vue non violemment, parce que je pense qu’on peut être fort sans avoir l’esprit de compétition.. être capable de dire non et ne pas avoir peur de le dire, soutenir un point de vue,...je les habitue à ça.’.
3. Médiation et Communion, Partage.
’J’ai commencé à aller aux réunions, c’était très convivial, c’était une bande de copains, c’était très affectif, peut-être trop lié à l’affectif, mais j’ai trouvé que ces gens-là me disait : tu as un problème, tu viens, allez viens ’bouffer’, on va discuter et moi c’est plus que lire des livres et des choses comme ça, c’est un petit peu comme ça que j’ai compris les choses.. c’était des aides de coopération pédagogique...Y’avait aussi qu’à un moment y’a une maison en commun qui s’est achetée avec beaucoup de gens qui appartenaient au groupe Freinet...Des gens qui passaient même des vacances ensemble..Y’avait aucun esprit de compétitivité entre nous, on savait qu’on était à égalité, qu’on était là pour s’entraider. L’entraide, la coopération, c’est pas parce que tu as dix ans de moins que tu es moins bonne... on se réunissait pour se remonter le moral quand on a un inspecteur qui vous dit c’est nul, on aurait tendance à le croire..on se dit c’est moi qui débloque.. et ça c’est important de retrouver des relais.. chaleur, partage, en plus on rigole bien...un enfant qui n’y arrive pas je dis y’a qu’à l’aider.. J’attache beaucoup d’importance à l’organisation sociale du groupe, j’essaie de mettre en place des règles de vie d’instruction civique à la limite...Quelqu’un de sociable, capable de travailler avec quelqu’un, d’écouter.. pas écraser le voisin pour être plus sûr de réussir, parce que si on veut être le premier faut écraser l’autre.’.
4. Médiation et Interpellation Dialogue.
’Libre expression des enfants, expression optimalisée..que les parents pouvaient venir nous voir, qu’on était fait pour dialoguer, on allait vers eux, on frappait aux portes, quand on les voyait pas assez on faisait des réunions, un souci de dire, je ne suis pas le maître, je suis prêt à vous écouter.’.
5. Médiation et Rencontre.
’C’est un souvenir affectif, carrément affectif.. c’est un ami qui était instit Freinet, c’est mon mari maintenant..c’est pas le hasard....je crois qu’on est accroché par quelque chose quand c’est quelqu’un qui a du sens affectif, qui vous en parle..quand quelqu’un va vous parler de quelque chose si personnellement vous n’avez pas d’attaches avec cette personne, vous n’allez pas écouter la chose..je crois en fait que ça se fait beaucoup comme ça.’.