ENTRETIEN N° 9.
Enseignant en primaire (CE1-CM2/4 niveaux.) Pratique la pédagogie Freinet depuis 12 ans.

LA FOI.

• 1. La croyance, La Confiance, L’Ecoute, Le Respect.

• ’s’il rapporte un cinq en orthographe..ça ne dit pas ce qu’il sait faire et ce qu’il ne sait pas faire..en fin de compte c’est pas positif quoi, alors que dans le système de brevet y’a toujours un côté positif, c’est que l’enfant sait toujours au moins faire quelque chose....Disons que ce qui me plaisait, c’était qu’il y avait une relation duelle, disons qu’avec la personnalisation du travail, ça me permet d’être plus près de certains enfants qui sont en difficulté et que je vais prendre à ce moment-là en soutien... Il y a des valeurs dans lesquelles je crois dans la pédagogie Freinet.’.

• 2. Le Péché, La Culpabilité.

• ’Je ne voulais pas tomber dans le côté répressif de l’école, enfin, tout ce qu’on entend un peu dans la pédagogie traditionnelle, ça me gênait, même si on a tendance à y tomber un peu malgré nous, il ne faut pas se faire d’illusion, mais y’avait ce côté répressif..ce côté notation dans l’évaluation qui m’intéressait pas du tout...ce qui me gênait c’était l’absence de participation de l’enfant à la vie de l’école, faisait qu’il y avait automatiquement un côté répressif qui intervenait. En fin de compte, l’école c’était les adultes qui décident de tout ce qui peut s’y passer...le côté sanction avec automatiquement la punition donnée par l’adulte...on a toujours besoin des autres et moi ce qui me gênait à l’école c’est qu’il fallait travailler à sa table et surtout pas regarder ce qui se passait à droite à gauche, devant, derrière....Dès fois c’est la course à l’emploi du temps et y’a des moments ou je suis obligé de prendre la décision de supprimer telle activité..après coup je me dis il faudrait peut-être en discuter avec eux...et je me rends compte que quelquefois je supprime plus certaines activités que d’autres et qu’il n’y a pas de raisons valables... C’est vrai que dans l’absolu j’aurais peut-être pas procédé comme ça..je ne vais pas en faire une maladie sous prétexte qu’à un moment j’ai pris une décision, alors que j’aurais peut-être pu..Ce qui m’a fait basculer comme ça si on veut, c’est peut-être le côté prise de conscience de la violence, de l’injustice à l’école quand j’étais gamin.’.

• 3. Les Blessures, Les Souffrances.

• ’Je ne me suis jamais trop plu à l’école, je me suis rendu compte..j’ai un petit peu souffert de toute cette pédagogie traditionnelle..arrivé en sixième j’ai redoublé ma sixième..ça m’intéressait pas trop d’aller à l’école..j’ai pleins de souvenirs d’émissions de télévision que je n’aimais pas parce que ça me rappelait qu’il fallait que j’aille me coucher et que le lendemain il y avait de l’école.’.

• 4. Le Libre Engagement Responsable.

• ’C’était pas vraiment en discutant avec les collègues de l’école que ça m’aurait donné envie de continuer, ils m’auraient plutôt donné envie de laisser tomber, plutôt que de continuer. Je fais partie d’Amnesty International...c’est pour apporter ma pierre un petit peu à certaines convictions que j’ai en ce qui concerne les droits de l’homme, la peine de mort, donc essayer d’apporter un petit peu ma contribution.’.

LA RECHERCHE d’UNIVERSALITE et de SINGULARITE.

• 2. La Conscience.

• ’L’autonomie c’est savoir tirer profit de ce qu’on a appris en fin de compte pour le réinvestir dans un autre domaine, à un autre moment...sur le plan scolaire ça peut être des notions qu’on apprend..ça peut-être aussi sur le comportement, les situations d’entraide ; et bien savoir les réinvestir à d’autres moments et dans la vie courante, mais c’est à un niveau plus lointain.’.

• 3. L’Unicité, La Différence.

• ’Ce qui m’avait accroché le plus, c’était que l’enseignant s’attachait à travailler avec un travail personnalisé..le côté personnalisation du travail.. ça permet d’avoir un contact...avec un ou deux enfants en particulier..’.

LA MEDIATION.

• 1. Médiation et Autorité Créatrice.

• ’Cette personne à été un peu un détonateur et j’ai toujours continué à la voir, et je continue à la voir régulièrement...c’est vrai que je continue toujours un peu à l’avoir comme référence sans que ce soit un culte de la personnalité...c’est vrai qu’il m’apporte toujours quelque chose, c’est souvent un référent qui à l’air de trimbaler une certaine sagesse ; comme ça autour de sa pédagogie...Au premier abord ça avait l’air d’être quelqu’un de très tolérant, de très pondéré..’.

• 2. Médiation et Communion, Partage.

• ’Y’a le conseil qui a lieu, on discute de tous les problèmes..c’est leur donner une possibilité d’intervenir..au moins essayer de discuter, qu’il y ait des décisions qui soient prises...quand il y a des conflits entre enfants, j’essaie de faire en sorte d’abord qu’ils en discutent entre eux et ensuite qu’ils viennent l’écrire sur la feuille de conseil et ensuite s’est discuté ensemble au conseil...ça permet de pouvoir s’épauler../ça m’avait remonté le moral..parce que je m’étais rendu compte que les problèmes que j’avais en classe, j’étais pas tout seul à les avoir...tout le fonctionnement de la pédagogie Freinet repose un peu là-dessus, solidarité et autonomie, pour moi c’est les deux piliers...ça veut dire que dans la classe y’a 90% du temps de travail les enfants doivent s’aider entre eux. C’est ça que j’entends un peu par solidarité, c’est l’entraide quoi, qui entraîne automatiquement un sentiment de solidarité enfin ci- possible..c’est vrai que dans la vie professionnelle on travail jamais tous seul dans son coin..les enseignants du secondaire, où à la fac s’étonnent que les étudiants ne sachent pas travailler avec les autres ou les employeurs en ce qui concerne les employés et c’est vrai que ça, ça ne s’apprend pas du jour au lendemain si on ne l’a pas vécu à l’école...j’ai l’impression qu’on retombe toujours soit sur l’autonomie soit sur l’entraide, soit sur la solidarité.’.