LA FOI
1. La Croyance, la Confiance, l’Ecoute, le Respect.
’J’étais déjà très à l’écoute des l’enfants puisque j’avais fait les pédagogies institutionnelles, ce sont les techniques Freinet mis dans la classe ; mais c’était encore des groupes, je voyais la classe groupe entier qui fonctionnait, là je m’aperçois que je prends les êtres humains individuellement et je les regarde comme si je les voyais un peu de l’intérieur, comme si je me glissais un peu à l’intérieur d’eux. C’est l’introspection dans l’être humain tout en étant très respectueux, c’est-à-dire en ne portant jamais aucun jugement sur ce qu’il fait en ne lui disant pas tu ne devrais pas faire comme ça, jamais, tu fais comme ça on va essayer de voir, continues à faire comme ça on va essayer de voir si je ne peux pas t’aider pour que tu puisses faire autrement. Un enfant ça doit se respecter, c’est quelqu’un de faible et en même temps très riche, très fort, il faut simplement lui tendre la main. C’est cette écoute de l’être humain qui m’importe actuellement, Je ne crois pas qu’avant j’avais mis les êtres humains en priorité. Ecoute et confiance. Y’a des cas très lourds qui ont été résolus, y’a plus qu’à croire, ce sont des miracles. Si vous arrivez à avoir ce contact humain, écoute et confiance, bon ça y est c’est bon. Une écoute, un certain regard vis-à-vis des réactions de l’enfant, comment ils réagissent, comment ils vont prendre ce que je leur donne. Ca a complètement changé ma pratique, je n’ai plus vu l’enseignement comme l’enseignement de matière, d’application de programme, je regarde avant tout l’être humain pour essayer que cet être humain prenne le mieux possible la connaissance qui est au programme, la connaissance venait après du coup avant toute chose c’était l’être humain qui primait alors que je ne crois pas qu’avant j’avais mis les êtres humains en priorité.
Pour moi ce qui importait, pare-feu les inspecteurs qui venaient me voir, ils regardaient mes préparations, ils regardaient notre emploi du temps, ils regardaient si j’appliquais le programme, ils regardaient comment je faisais une leçon de mathématique, comment je faisais une leçon de français, donc j’avais l’impression que c’était ça qui était important et puis j’appliquais sur des êtres humains qui prenaient. Ah non ça été complètement changé de ce fait, ce n’est plus le programme qui m’importe, il y est certes, faut bien que je fasse faire des mathématiques de la lecture et du français, mais avant toute chose c’est les êtres humains que j’ai devant moi qui m’importe. Ca a été très net et pourtant je vous dis que j’avais fait énormément de stages, même marginaux et très à la pointe à l’intérieur de l’éducation nationale.’.
2. La Filiation Religieuse.
’Alors je ne suis pas croyante au sens ou... je suis d’origine catholique, je suis baptisée, j’ai fait ma communion, mais je ne pratique pas. En quatrième, je me voyais institutrice en Afrique avec les petits noirs, bonne soeur un peu. On peut être bonne soeur sans être croyante, enfin ce rôle humaniste, d’aller prendre la main à ceux qui ont du mal.’.
3. Le Péché, la culpabilité.
’Je me pose des questions toujours sur le pourquoi des enfants qui ne réussissent pas. Je lui donne le plus que je peux, je ne me sentirai pas coupable.’.
4. Les Blessures, les Souffrances.
’Au moment de la guerre, mes parents m’avaient laissé chez ma grand-mère et c’est ma grand-mère en fait qui m’a tout donnée je l’ai énormément aimé, si bien que ma mère quand elle est venue me chercher à cinq ans c’était un drame et je me demande si c’est pas le fait d’avoir reconnu en ma grand-mère qu’elle a fait quelque chose d’extraordinaire que de prendre ces deux petites que maman lui avait laissée.’.
5. La Révélation.
’Ca a complètement changé de ce fait, ce n’est plus le programme qui m’importe, c’est cette écoute de l’être humain. Ca a été très net et pourtant je vous dis que j’avais fait énormément de stages, même marginaux et très à la pointe à l’intérieur de l’Education Nationale. Ca a été une révélation, j’ai franchi la porte, je suis passée de l’autre côté.’
6. Le Libre Engagement Responsable.
’La valeur que je m’octroie en tant qu’enseignante, elle est indéfinissable tellement elle est forte. Je ne suis pas une enseignante à dire que c’est un métier pourri pas du tout, pas du tout. Je suis responsable de trente élèves de deux niveau différents avec des enfants en difficultés pour certains graves. Je me dévoue. On a crée un club d’aide deux fois par semaine, en dehors de mon temps scolaire. Je fais des stages. Je me dis si tu pouvais donner ce que tu as. C’est quelque chose qui vous prend, vous ne pensez pas à autre chose, moi je ne peux pas être ailleurs. C’est pas possible que je me taise que je ne réagisse pas, c’est pas possible ça. J’ai autre chose qui épanoui l’enfant. Peut-être quand je serai à la retraite, je me remettrai à me regarder, mais je n’ai pas le temps. C’est difficile d’aller vers quelqu’un et de lui dire, j’ai quelque chose. Je n’ai pas été aidée, j’ai fait de la Gestion Mentale au milieu d’un groupe hostile. Je n’ai pas été aidée parce que dans le système où je suis qui est l’enseignement public, j’ai eu coup sur coup deux inspecteurs qui n’étaient pas branchés sur l’enfant, ils s’en fichaient royalement, c’est vrai ce sont les mots. Quand j’ai déménagée, j’ai fait de la Gestion Mentale au milieu d’un groupe hostile, un petit peu par le fait que je sois allé dans le privée chercher quelque chose...Donc j’étais dans un milieu si vous voulez pas favorisé du tout.’
LA RECHERCHE d’UNIVERSALITE et de SINGULARITE.
1. L’Aspiration au Sens et à l’Intelligence.
’J’étais déjà quelqu’un qui cherchait dans la pédagogie autre chose que ce que nous fournissaient les manuels, j’ai essayé de chercher quelque chose, je me situe toujours dans le pourquoi des choses, je disais aux parents ça va très bien, mais au fond de moi, je n’étais pas sûre.’
’Je les mets en projet, quand je leur lis une histoire je les mets en projet de voir ce qui peut se passer dans leur tête. je dois les amener non pas à faire le programme c’est pas ça le plus important, mais je dois leur ouvrir suffisamment le champ d’action mentalement, le champ de fonctionnement. Je procède graduellement pour que l’enfant puisse prendre et abstraire, dans l’ordre chronologique des paramètres, je fais gérer énormément l’espace et le temps. Je leur fais mimer avec le corps pour voir tout ce qui est différence et similitude.’
2. La Conscience, la connaissance.
’La première grande chose c’est l’évocation, ça c’est vraiment la révélation pour moi et qui dit évocation évidemment dit ça y est je rentre dans le domaine du mental. Chacun individuellement n’apprend que par ce qu’il met à l’intérieur de lui et c’est ça la révélation....Qu’il soit lui-même, qu’il sache qu’il a les moyens mentalement pour y arriver, parce qu’on lui a dit que si tu fais comme ça toi, tu peux y arriver.’.
3. La Liberté.
’Il aura la liberté vis-à-vis de beaucoup de choses, vis-à-vis de ce qu’il apprend, vis-à-vis des gens qui vont le manipuler, vis-à-vis de sa vie future, il aura beaucoup plus, beaucoup plus de chance d’être vraiment libre, le mot Libre avec un grand ’L’, libre dans son esprit, libre de pouvoir juger. L’enfant est libre de voir comment il gère mentalement. Je me sens moi-même beaucoup plus libre parce que j’ai cette connaissance de la Gestion Mentale. ’.
4. La Différence.
’Je trouve que ça fait un mois que je l’ai, elle devient attentive aux phénomènes de la copie conforme, je ne désespère pas qu’à Noël elle sache lire. Petit à petit elle va s’apprendre à lire mais dans son monde à elle.’
LA MEDIATION.
1. Médiation et Héritage, Transmission.
’C’est vrai qu’ on est sur terre comme un maillon de chaîne et qu’il faut le faire passer, on est pas propriétaire je me dis si tu pouvais donner ce que tu as. Je sers de médiateur j’aime pas le mot instituteur maintenant.’.
Je suis là pour t’aider, entre cette connaissance qui est là et toi, mais qui n’est peut-être pas une connaissance livresque qui est une connaissance des relations entre deux élèves, une connaissance des relations humaines. Je me sens plus institutrice, je me sens si vous voulez médiateur entre toi comment tu es et puis ce que moi je voudrais quand même que tu saches à la fin et avec un regard pas tellement sur la connaissance, un regard vis- à-vis des réactions de l’enfant par rapport à ce que je leur donne, comment ils réagissent, comment ils vont le prendre, c’est cette écoute de l’être humain qui m’importe actuellement.’.’Je me dis si tu pouvais donner ce que tu as, c’est vrai qu’ on est sur terre comme un maillon de chaîne et qu’il faut le faire passer, on est pas propriétaire de ça et il faut le faire passer ce qui est très difficile.’
2. Médiation et Autorité Créatrice.
’ Ca a été une vraie rencontre, je le cherchais. Il m’a ouvert la porte, il me portait, il m’a appris a être vrai, à voir vrai. C’était merveilleux, j’ai vécu quelque chose d’extraordinaire. Je devais les avoir toutes ces valeurs avant, seulement j’arrivais pas à les faire mûrir davantage.’.’J’ai rencontré celui qu’il me fallait pour pouvoir résoudre mes problèmes au moment où ils étaient très importants. J’ai l’impression que je le cherchais. Il m’a ouvert la porte, je pouvais pas l’ouvrir toute seule, je pouvais pas toute seule. Il était pour moi porteur d’une idée extraordinaire et je cherchais en lui cette idée extraordinaire...je savais que j’allais puiser en lui. C’était quelque chose de très fort qui me poussait à aller chercher là, je savais que là, il y avait quelque chose de très important. J’allais au-delà de ce que j’étais à travers ce qu’il disait, il me portait. La même longueur d’onde au point de vue humaniste, y’avait quelque chose qui se passait, un état d’esprit similaire. Q’un être humain, qu’un enfant ça devait se respecter. Il a la même hargne à faire bouger les choses pour que les enfants soient heureux à l’école et ne se sentent pas complètement perdus. ’.
3. Médiation et Communion, Partage.
’La vie est un partage, aider l’autre, simplement de l’humanisme, c’est-à-dire, je pense moi qu’on est sur terre pour aider l’autre, c’est un partage la vie, la vie c’est pas vivre pour soi, pour moi c’est un partage et si je ne vis pas en partageant avec les autres, il est vrai que les enfants m’interpellent plus que les adultes, mais si je ne donne pas quelque chose en ce sens, je ne me trouve pas très utile sur la terre.
4. Médiation et Interpellation, Dialogue.
’Etablir vraiment un dialogue, connaître l’enfant par le dialogue. Pas simplement le dialogue scolaire. Quelqu’un qui est là dans la classe sur qui on peut compter, c’est le médiateur.’.
’La connaissance de l’enfant par le dialogue pédagogique, en parlant avec lui en l’observant. Pour faire de la Gestion Mentale, il faut que l’enfant vous fasse énormément confiance en tant que médiateur, si vous êtes là à matraquer, il ne fera pas ce qu’il faut, il aura une crainte, une peur, il ne fera pas. Si vous établissez vraiment un dialogue mais qui soit pas simplement le dialogue du scolaire, si vous arrivez à avoir ce contact humain écoute et confiance avec l’être humain, bon ça y’est c’est bon, mais il faut l’avoir, c’est pas simplement lui dire tu fais ceci, tu fais cela, c’est établir vraiment un dialogue, quelqu’un qui est là dans la classe sur qui on peut compter, c’est le médiateur.’.