LA FOI
1. La Croyance, La Confiance, L’Ecoute, le Respect.
Cette croyance dans les possibilités de la personne de toujours s’améliorer ça m’a beaucoup plus, c’est un discours qui me plaît beaucoup cette croyance, j’étais vraiment intéressée par ces références, ça correspondait un peu à Freinet. Cette croyance, moi je la partage entièrement. Une maman qui m’a dit : ’je vous amène mon fils, il n’a rien dans la tête !’ ça m’oblige quand on dit ça, je suis encore plus performante avec l’enfant. Ca veut dire que cette croyance, moi je la partage entièrement.
Ce qui me reste le plus de C. Rogers c’est sa position de respect de l’autre personne, l’écoute, la confiance ; une qualité d’écoute que je n’avais jamais rencontré avant, on chausse les mocassins de l’autre, c’est vraiment ça. Il vous écoutait comme si vous aviez été le président des Etats-Unis, il mettait la même attitude à écouter n’importe quelle personne. On chausse les mocassins de l’autre, c’est vraiment çà.
2. La Filiation Religieuse.
C’est pas religieux, peut-être que ça l’a été au début, encore que Freinet c’est pas un homme de religion, pas du tout, mais ça pu l’être au début, une certaine éducation de ma famille, un peu altruiste, le style de ma famille c’est un peu ça aider les autres, dans une famille chrétienne pratiquante. Je me demande si ce n’est pas une philosophie alibi, je me suis beaucoup posé la question, je ne me fais pas d’illusion, en m’occupant des autres je me fais du bien à moi, c’est un objectif très égoïste, j’y trouve un bénéfice, quand j’ai vu que le gamin réussit que les parents partent heureux, je suis super contente à ce moment-là, ça fait du bien, c’est un peu du repos, c’est ça. Si c’était vraiment une philosophie altruiste je ne devrais pas avoir quelque chose d’un plaisir égoïste, ce serait pour le plaisir de l’autre enfant. Je me dis c’est la philosophie qui me convient par rapport à mes croyances peut-être qui sont très anciennes, de petite, de la famille, qu’ils m’ont inculquées donc c’est pour ça que je m’y sens à l’aise parce qu’elles correspondent à mon évolution.
3. Le Péché, La Culpabilité.
C’est une chose que j’ai pas pu supporter les enfants qui n’arrivent pas à apprendre, ça m’a toujours énervé comme c’est pas possible, je ne peux pas supporter, je refuse d’être impuissante je crois que je chercherai jusqu’à la fin de mes jours. Petite, j’avais une copine qui réussissait pas à l’école, le soir, je restais avec elle et je lui réexpliquais ce qu’elle n’avait pas compris, j’ avais 11 ans. Ce cadre rigide, une pédagogie bien institutionnalisée, je me suis aperçue qu’il y avait plein de choses qui n’allaient pas, j’ai été effarée de voir que l’enseignement c’était toujours pareil. Déjà à l’époque j’étais sensible aux demandes différentes d’apprentissage des étudiants. Des garçons qui avaient d’énormes difficultés d’apprentissage, énormes et à cause de ça Mon mari à du chercher tout ce que l’on pouvait faire, des garçons qui avaient d’énormes difficultés d’apprentissage, énormes, il a su que Freinet existait, et donc on est parti l’été au congrès Freinet il était pas mort à l’époque, on était complètement dans le mouvement Freinet ça a duré quatre ans.
4. Les Souffrances, Les Blessures.
J’ai perdu maman quand j’avais trois ans, j’ai été élevée par des grands-parents et je me suis beaucoup ennuyée. C. Rogers c’est arrivé à un moment où j’avais pas mal de soucis personnels, j’avais des problèmes familiaux, j’avais reçu un coup sur la tête çà m’a laissé pantelante pendant un petit moment, il fallait que je me reconstruise.’
5. La Révélation.
Freinet pour moi ça vraiment été une révélation, je me suis trouvée vraiment dans une autre perspective, j’ai trouvé çà extraordinaire, c’était contraire à tout ce que moi j’ai appris dans l’enseignement ; j’ai trouvé formidable cette recherche constante en pédagogie, la relation avec l’élève qui était mis sur le même plan que la matière qu’on devait enseigner, l’apprentissage de la démocratie et de la citoyenneté, l’enfant qui n’est pas vu comme un élève mais qui est vu comme une personne.
6. Le libre Engagement Responsable.
La Gestion Mentale m’a permis de me dire, j’ai des moyens moi aussi, qui seraient de mon ressort, pour faire quelque chose pour un enfant en difficulté, et que j’aurais pas à me dessaisir de çà, à le laisser à d’autres personnes. A un moment j’ai demandé d’avoir une classe en difficulté. Même quand je me suis arrêté, il y avait encore des gamins qui venaient travailler chez moi le soir faire leurs devoirs. Tout ça c’est un investissement énorme, je passe un temps fou à préparer des choses pour les gamins, çà toujours été comme çà tout le temps ; investissement financier, l’investissement des vacances, pour moi c’était normal. Je me suis beaucoup investie, énormément pour l’accueil des étudiants étrangers, bien souvent ils n’avaient jamais aucun contact avec une famille française, ils pouvaient rester un an, personne ne les invitait, jamais et avec mon mari là on les a beaucoup reçu.... Freinet, quand j’étais prof de français, c’était très difficile parce que c’était pas très bien vu, quand j’envoyais les enfants en enquête, la direction, les parents surtout disaient, les enfants c’est fait pour rester en classe, pour écouter, pas pour faire ça. J’étais dans un collège privée et c’est pas ce qu’on attendait de moi.
LA RECHERCHE d’UNIVERSALITE et de SINGULARITE.
1. L’Aspiration au Sens et à L’Intelligence.
J’avais beaucoup beaucoup de questions d’ordre personnel et toute cette recherche m’a donné des éléments de réponse. La rencontre de telle pédagogie, c’est pas un hasard c’est un cheminement. Tout le temps je suis à la recherche, c’est une gourmandise.
3. La Liberté.
L’autonomie, c’est pas d’être indépendant, c’est pas ça. C’est avoir la possibilité de choix. Mais pour qu’il y ait autonomie, il faut qu’il y ait prise de conscience qu’il peut faire comme ci ou comme ça, qu’il découvre qu’il y a une activité mentale dans sa tête, leur apprendre qu’il y a un itinéraire mental et tant qu’il ne le connaisse pas, ils ne pourront pas le réutiliser sciemment.
2. La Conscience, la Connaissance.
Ca m’a aidé à comprendre un certain nombre de choses dans ma classe, mais ça m’a aidée aussi pour moi-même, pour améliorer mes capacités de travail. Je n’imaginais pas, j’ai découvert toute cette démarche qui se faisait dans la tête, cette nécessité du travail mental. J’ai apprécié de pouvoir entrer en contact avec ce travail mental qui s’opérait. Et je crois que si je devais garder quelque chose de la Gestion Mentale, ce serait beaucoup plus ça que la différenciation, qui pourtant au départ m’a plus attirée. C’est plutôt ça qui m’a intéressée finalement. Une des choses qui m’a le plus émue, un gamin qui me dit : je vais quitter l’école en fin de cinquième et je n’ai jamais réussi à apprendre une poésie, je ne voudrais pas quitter l’école sans savoir une poésie, je lui ai fait prendre conscience de ce qu’il pouvait faire dans sa tête pour le faire et il est sorti en sachant sa poésie et c’est ça que j’ai trouvé intéressant dans la gestion mentale, c’est de remettre l’enfant en contact avec son mental, c’est-à-dire le remettre à ses propres commandes quoi, alors qu’au début j’étais plutôt voir les différences d’évocation visuelles, auditives etc, et finalement je trouve que c’est pas ça. Je m’en fiche que ça s’appelle visuel ou auditif et ça m’énerve un peu. Simplement qu’il évoque et surtout qu’il sache qu’il évoque, il faut qu’on ait conscience de ce qu’on fait, une métaposition, ça mène à la créativité.
3. La Liberté.
L’autonomie, c’est pas d’être indépendant, c’est pas ça. C’est avoir la possibilité de choix. Mais pour qu’il y ait autonomie, il faut qu’il y ait prise de conscience qu’il peut faire comme ci ou comme ça, qu’il découvre qu’il y a une activité mentale dans sa tête, leur apprendre qu’il y a un itinéraire mental et tant qu’il ne le connaisse pas, ils ne pourront pas le réutiliser sciemment.
4. La Différence.
Le goût d’apprendre, la curiosité, l’interactivité, la correspondance, la démocratie, la citoyenneté c’est Freinet qui me l’a apporté, mais y’avait tout un plan que j’ignorais c’était qu’il fallait prendre en compte les différentes stratégies, laisser ouverte la possibilité, avant je l’aurais jamais imaginé, jamais, jamais ! Apprendre à l’enfant à découvrir lui comment il fait. Mettre l’enfant en contact avec ses propres stratégies éventuellement qu’il entende qu’il y a d’autres stratégies pour qu’éventuellement il puisse se les approprier mais c’est pas pour montrer qu’il est différent. C’est pour au contraire le fait de savoir qu’il y a d’autres façon, de pouvoir les emprunter.
LA MEDIATION.
1. Médiation et Transmission, Héritage.
C’est la philosophie qui me convient par rapport à mes croyances très anciennes de petite, de la famille qui m’ont été inculquées. Quand je suis dans cette situation de transmettre quelque chose, d’apprendre aux enfants, je me sens bien, c’est l’amour !
2. Médiation et Autorité Créatrice.
Mon grand-père ça toujours été mon modèle quand j’étais petite, chez lui c’était un peu la maison du Bon Dieu, il était la bonté, y’avait toujours plein de gens qui venaient lui demander quelque chose chez lui, il s’en occupait ne les laissait pas en rade, ça toujours été la personnalité à qui j’aurais aimé le mieux ressembler, il savait comment s’y prendre avec moi, il savait quand ça allait pas.
C. Rogers c’est la personne la plus congruente, je ne lui avais parlé pas plus de deux minutes, j’avais l’impression que je le connaissais depuis toujours, une qualité d’écoute, ça m’a aidé à me reconstruire à un certain moment. Un autre ami aussi qui est un ami de C. Rogers qui avait cette même bonté de s’occuper des autres, c’est mon modèle ça, pendant très longtemps j’ai voulu être comme ça. Cette philosophie de Rogers, d’A. de La Garanderie, cette philosophie très forte, humaniste, c’est une philosophie que j’ai sentie très forte chez mon grand-père qui m’a élevée et ces gens mon appris à être un peu plus comme ce grand-père ; c’est une manifestation de ce besoin d’aider quoi de ressembler à ce fameux grand-père.
Une autre personne qui m’a beaucoup marquée, c’est ma deuxième maman, mon père s’est remarié, ce qui était important pour elle c’était d’aider les gens qui avaient des soucis, des petites gens, et elle l’a fait d’une façon extraordinaire. Les autres sont très importants voilà c’est ça.
A. de La Garanderie, il a été très important, mais ça pas été un modèle non Freinet à la limite serait plus un modèle, en tant qu’être humain, je sais pas parce que je sentais aussi une cohérence. Sa pensée est importante, ce qu’il a découvert, ça a été un petit peu de l’admiration, mais je peux pas dire que c’est... Je ressens dans ces personnes certaines choses qui me correspondent. Des parents disent : on n’en revient pas les enfants apprennent avec vous des choses qu’ils n’arrivent pas à apprendre ailleurs. Comment ça se passe je n’en sais rien. Quelquefois je le sais parce que c’est sciemment que je fais quelque chose, mais d’autres fois c’est un peu mystérieux, je ne sais pas.
3. Médiation et Communion, Partage.
Déjà toute petite je m’occupais de groupes de gamins noirs, je disais, on va pas rester comme ça, on va jouer ensemble, on va faire quelque chose.
On dit : tel élève t’as vu comment il est, on parle des mauvaises notes, jamais de techniques pédagogiques, on va jamais dans la classe les uns des autres, on parle pas, c’est presque un secret, on ferme la porte ; et là on était capable de parler d’autre chose que les bulletins de notes, on s’enrichissait mutuellement d’une façon incroyable, je pouvais partager quelque chose. Je me rappelle d’une collègue elle a préparé toute sa séquence, elle nous a montré comment elle a fait et bien ça m’éclaire encore aujourd’hui.