LA FOI.
1. La Croyance, la Confiance, l’Ecoute, le Respect.
’Je crois dans cet acte de foi de Feuerstein entre autre.. j’ai l’audace de croire que, je fais le pari de croire que, c’est pas quelque chose de naïf, c’est une conviction..c’est pas une stratégie..euh..vis-à-vis de l’autre, c’est du domaine de la croyance...La tentation que l’enseignant à parfois sur un moment de colère, dans un conseil de classe de dire, on en fera jamais rien, on ne doit pas pouvoir dire ça de quelqu’un qui a dix ou quinze ans, dans le domaine de la médecine, ils continuent d’opérer des gens parce qu’ils disent on peut encore..y’a un acte de foi qui nous manque là, peut-être cet acte de foi qu’on ne sent pas qu’on lui témoigne-là, et qui fait qu’il n’y arrive pas..Dans la médiation y’a toute une attitude qui est à la fois humaniste, philosophique j’allais dire religieuse..je m’efforce de voir d’abord l’humain, de voir d’abord l’enfant, quelque soit la vacherie qu’il a pu faire, le non travail ou sa turbulence....une certaine approche humaine.. de sympathie, il faut aller vers eux...Ca a amené des changements, j’étais directif.. je suis plus calme, on a une relation beaucoup moins de conflit être plus calme... ménager des temps de silence..laissons au temps le temps d’agir..,ça m’est arrivé de sortir en me disant ’quel conard’, mais j’essaie de faire attention, je vais dire plus aux dispositions intérieures avant de rentrer en classe, ça me paraît extrêmement important. On me dit, il a complètement changé, c’est le miracle..je dis non le miracle c’est pas nous c’est lui...on assiste à des conversions chez des jeunes.’
2. La Filiation Religieuse.
’Ca se rattache à une croyance plus grande de Dieu qui croit en l’homme, de Dieu qui ose l’homme, de Dieu qui fait le pari de l’homme, qui fait le choix de l’homme, à l’extrême qui fait le choix du pauvre. Cela rejoint bien.. la vision de Jésus-Christ, d’aller, de rejoindre, de se battre pour amener.., à un achèvement où chacun aura sa dignité.’.
3. Le Péché, la Culpabilité.
’le refus de certaines situations qui deviennent inacceptables, de dégradation de l’enfant, de la femme de l’être humain en général et qu’il faut donc un engagement.’.
4. Les Blessures, les Souffrances.
’Quand vous ne réussissez pas comme tout le monde, vous n’êtes pas aussi docile que tout le monde...quand on met un bonnet d’âne sur la tête de quelqu’un, qu’on lui fait traverser la ville, vous voyez ce que ça veut dire ?, y’avait tout ces tableaux d’honneur, les billets de couleur rouge et verte...ça m’a amené à des choix vis-à-vis de ceux qui sont un peu exclus, qui sont marginalisés.. dans un combat aussi pour transformer les mécanismes qui produisent ce type de marginalité..Je n’ai jamais connu ma mère parce qu’elle est morte, mais je comprends..je me mets à la place de ces enfants et je comprends tout ce qu’ils peuvent ressentir et tout ce qu’il faut faire pour arriver un jour à dire, tu ne la connaîtras jamais.’.
5. La Révélation.
’Ca m’a beaucoup séduit...je veux dire globalement, ça rejoint bien un petit peu ce que, ce qui avait déjà... ce que je portais un petit peu en moi..en ce sens là ça m’a plu et donc j’ai adhéré, et donc j’ai fait la formation et donc je prêche le PEI.’
6. Le libre engagement Responsable.
’Il faut donc un engagement...c’est ça qui fait que je ne pouvais pas ne pas m’impliquer, bien qu’a un moment donné on a des temps de lassitude...c’est devenu de la militance..Je fais parti d’une association par rapport à des personnes en très grandes difficultés, des personnes incarcérées, des personnes prostituées.... je dis aux collègues, on est en terrain de mission.’.
LA RECHERCHE d’UNIVERSALITE et de SINGULARITE.
1. L’Aspiration au Sens et à l’Intelligence.
’Le PEI est tombé à point...je sentais au bout d’un certain nombre d’années un manque, il manquait quelque chose..on chercherait d’autres finalités...la formation à l’heure actuelle ça ressemble un peu à du condiment qu’on ajoute comme ça..du soupoudrage.. les enseignants se posent des questions de fond..c’est plus par rapport aux finalités même, qu’est-ce qu’on fait ? Ils sont dans une grande faiblesse...Les remettre en route dans une démarche de construction de leur vie, le relancer, le rallumer, le stimuler,..le challenge..le défi..le sentiment de compétence..le remotiver en permanence, dire : allez tu vois tu peux aller plus loin..ce que tu dis là ça a peut-être un sens..entendre ce sentiment universel..ça me semble une priorité cette éducation à l’universel...cheminer avec eux dans cette démarche d’ouverture, j’allais dire en les amenant à...donner du sens, de la signification, ça me paraît être de l’ordre de la construction de l’humain, c’est ça qui me paraît important...parce qu’on se dit mais c’est la présence, c’est le signe de quelqu’un qui est Dieu et qui est présent dans la vie des hommes et qui s’exprime par la vie des hommes et qui nous donne signe.’
2. La Conscience, la Connaissance.
’On aboutit à des principes qui ont un caractère universel qui touchent à tout ce qui est du domaine transcendantale...ça ressemble à des maximes, des proverbes..On essaie de faire cette réconciliation avec eux-mêmes...Il faut attacher beaucoup d’importance au vécu, aux expériences... comme ça on essaie de tendre un peu vers l’universel, c’est révélateur.
3. La Liberté.
’Tu as besoin de ton autonomie, de ta liberté donc de ta personnalité, en étant exigeant avec toi. Les remettre en route dans une démarche de construction de leur vie, je suis le premier agent de ma construction, c’est votre enfant qui va décider, c’est pas moi qui vait t’orienter, c’est toi qui est l’acteur..acteur de leur propre développement.
4. La Différence.
’T’as certainement quelque chose à dire, alors quand l’élève me dit c’est comme mon voisin, je lui dis : ’Non t’as certainement écrit autrement, lis-moi ce que tu as écrit’. Le groupe en fait a toutes ces richesses, et c’est lui qui va se communiquer la connaissance.
LA MEDIATION.
1. Médiation et Héritage, transmission.
’Il y a en réalité un héritage du sens..ce que l’autre dit ça s’enracine dans quoi, dans une expérience, dans un enseignement, dans une tradition, dans un rite, dans un sens.’
2. Médiation et Autorité Créatrice.
’Ca a été le témoignage à l’âge de quatorze ans d’un prêtre, il était frère à l’époque, son attitude à l’autre, la capacité de voir dans un élève autre chose, pas uniquement son côté résultas scolaires ou sa turbulence et de dire que ce qu’il avait repéré chez toi c’était important, ça avait de la valeur...incontestablement ce frère nous avait bien sensibilisé sur cette ouverture à l’autre et entre autre à celui qui était dans la souffrance et la difficulté, et on avait fait des actions qui me sont restées profondément, qui ont été des choses extrêmement importantes et ça avait sans doute été quelque chose qui avait déterminé mes orientations certainement...Le pouvoir il est dans les idées qu’on sème, j’ai pas besoin d’avoir un titre ici pour avoir du pouvoir, il est dans la direction qu’on trace. En fait le vrai pouvoir c’est de permettre à l’autre de s’élever et c’est ça qu’on doit exercer. La médiation vient dans la façon d’être en relation avec les élèves, on essaie d’être un petit peu un révélateur...j’ai cru comprendre que ce discours de vérité les avait démasqué..l’objectif est bien d’amener ces élèves à devenir médiateur..par rapport à son copain et que le copain va être médiateur. On est quelque part le fruit des autres.
3. Médiation et Communion, Partage.
On avait lançé l’idée d’une célébration de Noël au couvent des dominicains.. on était seulement trente..je dis on est en terrain de mission..s’il y a un dénominateur sur lequel on doit pouvoir rassembler les gens, ce sont les droits de l’homme..L’échange, la coopération, c’était déjà chez Freinet.
4. Médiation et Interpellation, Dialogue.
’Les petits Africains, y’avait une autre dynamique, ils voulaient discuter sur des sujets comme la faim, les problèmes du mariage, les problèmes de l’emploi, les problèmes de l’école.. et nos français étaient là comme des enfants, d’une passivité..Est-ce qu’on est asociale parce que les Français ne discute pas avec nous ? Ils ont donné à voir leur dynamisme, leur esprit collectif, leur organisation, leur expression française, leur maturité, la plupart étaient impliqués dans le scoutisme, le théâtre.