Est-ce-que vous vous souvenez de la première fois où vous avez entendu parler de la méthode Freinet ?
Oui J’en ai entendu parler la première fois lors de ma formation d’institutrice. On nous avait parlé de Freinet de Montessori, de Decroly, c’était juste une information. J’avais été sensible au discours qu’elle nous avait fait et c’est tout. Au départ je tâtonnais un peu et puis quand je suis arrivée là, j’ai rencontré des gens qui déjà s’intéressaient à la pédagogie Freinet. Alors, j’ai fait partie du groupe très rapidement et j’ai eu la chance de rencontrer ces personnes.
Ca a été l’effet du hasard ou...
C’est-à-dire que j’ai remplacé un instituteur Freinet, dans une classe où j’ai été nommée, par cet intermédiaire là, je m’y suis encore un peu plus intéressée, mais à cette époque, je n’avais pas les outils (l’imprimerie, le texte libre). C’était plutôt dans l’esprit et dans l’organisation de la classe, un travail en atelier et essayer de faire un travail individualisé ; et après j’ai été nommée dans une école où il y avait quelqu’un qui faisait la pédagogie Freinet.
Est-ce que vous vous souvenez quand la formatrice vous a exposé la première fois la pédagogie Freinet parmi d’autres. Avez-vous été plus attirée par la sensibilité Freinet ?
Ce qui m’avait intéressé, c’était l’enfant individuellement : je me voyais difficilement, euh... que tout le monde travaille au même rythme. Déjà que dans ma nature, c’était un petit peu comme çà. Je me souviens d’avoir été en contact avec un maître (lors de mes remplacements) qui faisait de la pédagogie individualisée. Voilà, je crois que c’est cela. Travail individualisé et surtout essayer d’écouter les enfants et de partir du vécu des enfants, de savoir ce qu’ils étaient, ce qu’ils connaissaient, ce qu’on pouvait faire ensemble. J’avais pas envie, je ne suis pas quelqu’un non plus, par rapport à ma personnalité de trop de directive. Je le suis, mais d’un autre côté, j’aime bien aussi partir des enfants. Je me suis un peu forcée dans les premières années à être à l’écoute des enfants et à partir du vécu des enfants. C’est parti de pleins de petits détails, de pleins de petites circonstances. Par exemple, je me souviens de cette inspectrice d’école maternelle qui nous avait expliqué comment mener un atelier de graphisme à la maternelle. Elle nous avait dit : ’partez des dessins des enfants et vous verrez que dans les dessins des enfants, il y a toujours un détail que l’on peut exploiter’. J’ai donc commencé en soixante-huit, cela fait vingt-quatre ans que j’enseigne et mon fichier de graphisme démarre de la même façon. Alors vous voyez, çà a été un peu par des chemins un petit peu détournés.. et puis, est-ce-que j’ai eu de la chance, je crois pas, je crois que la vie c’est pas fait comme cela. J’ai aussi un naturel où j’essaie d’aller vers les gens et quand je ne sais pas faire, je me tourne vers ceux qui connaissent des pratiques et je m’informe.
Si vous vous souvenez de ces rencontres avec les praticiens Freinet, qu’est-ce-qui vous a intéressé justement : qu’est-ce-qui vous a attiré comme idée?
D’abord, oui je crois, qu’il y a une question de personne. C’était des gens avec qui je me trouvais bien et puis des amitiés qui se sont renforcées surtout avec des gens qui avaient un regard sur l’enfant différent. Je dirais par rapport à ce que je pouvais voir ailleurs. Je crois que c’est une des choses capitales.
Donc il y avait deux choses, des gens avec qui vous vous sentiez bien...
Voilà c’est cela, mais si je me sentais bien, c’était pas par hasard. C’était parce que quand je les entendais parler des enfants cela me réchauffait le coeur par rapport à ce que j’avais pu vivre ailleurs.
Oui tout à fait, et justement quand vous entendiez parler de ce regard, quel était-il ?
Ce qui m’intéressait c’était qu’on était à l’écoute des enfants, on avait envie de faire des choses avec les enfants. Des choses de la vie quotidienne, des choses qui leur étaient proches, qui pouvaient leur faire plaisir et leur faire découvrir le monde extérieur et tout ce qu’il y avait autour de nous en commençant par des choses très simples de la vie quotidienne, de la vie familiale et puis en essayant de découvrir après autre chose. Mais je crois que c’est surtout çà. Ces gens là avaient quand même un respect de l’enfant. On fait des choses, mais après avoir écouté les enfants et on vit dans la classe, une certaine unité avec les enfants et je crois que ce qui est difficile maintenant et surtout en ville, dans des groupes scolaires où on est moins nombreux, on peut, peut-être travailler dans l’optique que Freinet avait que dans une classe trop nombreuse. Bon çà ne m’empêche pas de faire ce que j’ai envie de faire, mais je me dis que c’est peut-être dommage qu’ avant ou après.., mais c’est pas pour autant que ce que l’on fait est bien. Il y a sûrement d’autres choses intéressantes, mais moi je vous dis que ce qui est peut-être le plus important quand j’ai rencontré ces gens là, c’était le respect qu’ils avaient de la vie des enfants et la façon de travailler qui respectait les enfants qui respectait le choix des enfants, l’autonomie des enfants, qui respectait un peu leur prise de position. C’était pas le fait de vouloir absolument inculquer un savoir ou faire un programme. C’était : ’on passe six sept mois ensemble, il faut harmoniser en fait la vie de la classe.’
Et leur but finalement qu’est-ce-que c’était du point de vue de l’enfant, c’était pas simplement inculquer un savoir..?
Je pense que si, il ne faut pas négliger ce côté là, mais c’est aussi apprendre a vivre ensemble, c’est l’organisation, c’est le respect des autres, c’est une vie un peu coopérative, c’est savoir prendre des décisions. Ce qui me permet de penser que cette attitude vis-à-vis des enfants permet aussi de renforcer leur personnalité, de l’affirmer. C’est qu’ils sont là et qu’ils existent individuellement et qu’ on respecte chacun d’eux. La vie quelquefois, c’est pas toujours facile pour les enfants, pour nous. Ils ont le droit d’exister, ils ont le droit d’être comme ils sont. Je veux dire que ce qui me choque beaucoup dans certaines écoles, c’est qu’il faut absolument que tout le monde soit presque pareil alors que la pédagogie Freinet telle qu’elle est, c’est chacun à sa place, dans la classe.
Alors ses idées vous les avez toujours gardées un peu comme votre cheval de bataille ?
Oui, oui et de plus en plus je crois.
Si on résume ce que vous avez dit en fait, c’est beaucoup écouter l’enfant dans sa singularité, partir de ce qu’il est, ( pause)
Oui, développer sa personnalité.
Apprendre à vivre ensemble, avoir l’esprit de coopérative, savoir prendre des décisions. Et maintenant dans votre action quotidienne, ce sont des valeurs qui restent..?
Ah oui, oui et qui se peaufinent en fait. C’est vrai qu’il y a quinze ans il y avait des choses. J’étais sensibilisée, mais dans ma pratique je voyais bien qu’il y avait des choses qui n’étaient pas toujours en accord avec mon idée parce-qu’il y avait des problèmes matériels dans la classe. Il y avait trop d’enfant, parce-qu’il y avait des contingences extérieures qui perturbaient. Je me bats de plus en plus pour cela, une pédagogie de l’entraide, voilà moi je pense que c’est ce qui est important, c’est que des enfants vivent une année en groupe. Ils sont là et puis il y a aussi les copains. Il n’y a pas que la maîtresse qui peut apporter une aide. Il peut y avoir aussi une aide entre eux.
Ce que vous appelez la coopérative ?
Oui c’est cela la vie coopérative, la pédagogie de l’entraide, oui.
Par rapport aux personnes que vous avez rencontrez avec qui vous étiez engagé dans le groupe, qu’est-ce-qui vous intéressait chez ces personnes, du fait que vous vous sentiez bien à l’aise ?
Je pense que c’était des qualités très humaines, c’est le principal.. enfin parmi les gens que j’ai rencontré dans ce groupe, quand j’y suis arrivée, c’était vraiment des qualités humaines. Je pense que des gens qui avaient un fonctionnement dans leur vie, un respect des individus, des adultes. Donc çà ne pouvait que ce passer de la même façon dans leur classe. Des gens qui avaient une réflexion un petit peu sur la vie, comment dire, des gens chaleureux, des gens qui respectent les autres , qui sont aussi à l’écoute des autres. Je pense que si l’on veut que dans la classe cela se passe de cette façon, je crois que la première des choses est de les ressentir personnellement ces choses. Je crois que la première des choses est de ressentir personnellement ces choses là, pour que çà passe bien et ces gens là....Il y en avait certains là vraiment c’était ça.
Et si vous aviez maintenant à réfléchir à ce à quoi vous contribuez pour l’enfant, qu’est-ce-que vous diriez ?
Je suis arrivée nouvelle dans cette école. Je vois que par rapport à l’attitude que j’ai pu avoir en début d’année, ce qui m’intéresse principalement, c’est que chacun puisse avoir sa place dans la classe et que chacun puisse être respecté des autres, même si un enfant a un comportement difficile, si c’est un rebelle, s’il a du mal a vivre la vie de groupe, il faut quand même savoir l’accepter. Je crois que la principale des choses, c’est d’avoir été assez réceptive à l’arrivée des enfants cette année et d’avoir essayé de sauvegarder leur personnalité avec leur problème dans un premier temps. Dans la classe j’en vois beaucoup qui ont des problèmes des joies, des peines et des difficultés. (on en a tous). Je crois que c’est cela aussi ce qui me plaît dans ces gens là, chez les gens que j’ai pu rencontrer c’est que c’était des gens qui n’avaient pas peur de dire que quelquefois dans la vie on était confronté à des difficultés qui étaient assez honnêtes avec eux-mêmes, qui évitaient d’avoir trop de contradictions, on en a tous, c’est difficile de les court-circuiter mais il faut essayer quand même d’être lucide.
Je repense à un mot que vous m’avez dit au niveau des valeurs, le respect et l’autonomie. Pour vous ,qu’est-ce que cela signifie l’autonomie ?
Je vais vous donner des exemples par rapport au fonctionnement de ma classe. Dans la classe par exemple, le matin, il y a une quinzaine d’ateliers qui sont permanents. Les enfants décident d’aller dans l’atelier où ils veulent, donc c’est eux qui choisissent et je peux vous assurer qu’en maternelle, il faut déjà avoir un esprit de décision. J’ai vu des situations en début d’année où il y avait des enfants qui restaient pendant trois semaine un mois a tourner parce qu’ils ne savaient pas quoi prendre. Quand on a déjà pris la décision de choisir un atelier, on commence à être autonome. Parce que si on le choisit, c’est soit pare-feu on va y retrouver des copains ou soit parce que c’est quelque chose qui nous plaît ou parce qu’on a un esprit de découverte et qu’ on a envie de faire autre chose. Quand on veut aller dans un atelier tel que la construction de légo et qu’il n’y a plus de place, alors il y a différentes attitudes. Y’a celui qui va aller prendre l’étiquette pour aller la planquer ailleurs, puis mettre la sienne à la place. Celui qui vient me voir et qui me dit : ’Moi je voudrais aller là et qui a encore besoin d’assurance. Il y en a un autre qui dit : ’bon tanpis, je vais aller voir ailleurs’. C’est encore une preuve d’autonomie. Puis, il y en a d’autres qui trichent. Il y a toutes sortes de situations. Moi je dis que c’est être autonome, voilà. Etre autonome, être capable par exemple quand on voit un enfant en difficulté dans la classe, d’aller lui donner un coup de main, d’aller l’aider. Etre autonome c’est être capable par exemple au niveau de la maternelle, de faire son rangement soi-même, de se retrouver dans le classe, donc on est capable si la maîtresse s’absente pendant une courte durée, de vivre un peu seul sa vie.
Au fond ce que vous me dites et ce que je crois ressentir et qui mène votre activité quotidienne, la transmission du savoir, c’est une chose, mais c’est aussi toutes ces valeurs...
Ah oui, oui. Moi je pense qu’ au niveau de l’école maternelle ou encore l’individu est encore très sensible, les enfants ont encore pleins de choses à découvrir et puis c’est encore la difficulté parce que à la maison est-ce-qu’on est autonome ? Est-ce-qu’à l’école on va l’être plus, on va prendre des décisions après à la maison. La personnalité n’est pas encore affirmée à cet âge là, donc c’est pour çà que j’insiste beaucoup là-dessus parce que je pense que c’est à partir du moment où on est autonome, où on arrive à être mieux dans son corps et capable de certaines décisions qu’on est plus réceptif après au savoir. Enfin moi je pense qu’on est plus réceptif à certaines acquisitions et puis dans ces ateliers, c’est ces moments là qui permettent d’expérimenter de tâtonner de faire des choses. Dans ces ateliers là, ce n’est pas grave si on se trompe parce-qu’on est justement là pour essayer d’apprendre.
Quand vous avez fait partie du groupe Freinet, qu’est-ce qui vous a plu...?
Je vais vous dire que ce qui m’a plu et qu’il ne faut pas du tout mettre de côté, c’était un côté convivial. On se retrouvait, on discutait et puis on faisait une bonne ’bouffe’. Ensuite il y avait ce côté où l’on s’occupait des enfants, on voulait bien se retrouver pour faire un petit peu de réflexion, mais on voulait aussi, nous, y trouver un petit peu d’intérêt, voilà (rire).
Vous pensez que çà c’est aussi un facteur important pour vous ?
Oui, vraiment. Je crois, le partage de tout justement. Le partage du travail, le partage de son expérience et puis après le partage des recettes de cuisine. Chacun emmenait son plat. On buvait une bonne bouteille, c’était... Je pense que si on veut donner quelque chose, un tout aux enfants, il ne faut pas non plus, (nous même dans notre démarche), ne pas être, (le terme n’est peut-être pas correct), ne pas être sectaire, ne pas donner une importance à une chose plus qu’à une autre vous voyez dans quel esprit ?
Non je ne vois pas...
Pour moi, dans ces moments là, quand on parlait entre nous, quand on faisait un petit peu de recherche, c’était important. Le moment où on mangeait où chacun découvrait ce que l’autre avait apporté, c’était aussi important. Je veux dire que, je ne mets pas de valeurs sur l’une plus que sur l’autre et dans la classe, je ne mets pas de valeurs, y’a certains ateliers qui n’ont pas plus de valeur que d’autres, alors qu’on pourrait apporter par exemple plus d’importance à certains ateliers par exemple l’atelier graphisme plus qu’à l’atelier jeu. Je crois que, et çà c’est très difficile de notre part, parce que on a toujours peur de perdre un peu de temps et puis de se dire bon c’est peut-être... mais si on décide de mettre un atelier dans la classe, c’est qu’on décide d’accepter qu’il soit fréquenté.
Et donc vous seriez actuellement dans un état d’esprit Freinet au niveau des grandes idées?
Oui, je pense, oui, et ces idées vous les avez trouvé dans le groupe. Est-ce-que vous avez lu..
Oui bien sûr, j’ai lu des choses. Par contre je ne vais pas vous ressortir toute la bibliographie. J’ai eu l’occasion l’an passé d’aller au congrès.
Et par rapport à tout ce que vous m’avez dit de ces valeurs et si je vous posais la question, dans la pédagogie Freinet qu’est-ce qui est le plus important qui est véhiculé comme valeur, vous mettriez quels mots derrière ?
Moi je mettrais tout de suite l’enfant, le respect, l’écoute et puis la possibilité d’ essayer de développer au maximum, la personnalité. Que l’enfant ait suffisamment de personnalité, pour pouvoir prendre des décisions, savoir pourquoi il les prend, je crois que c’est important, moi c’est là-dessus que je me bats et me battrai le plus.
Et en même temps vous voyez un type d’adulte derrière par rapport à toutes ces valeurs ?
Bien sûr, cela ne se met pas en place comme çà, c’est bien par rapport à la personnalité de l’enseignant. Pour moi ce sont des choses qui sont capitales : le respect de l’enfant. Je dis toujours que les enseignants ne sont pas là pour leur confort, mais pour le confort des enfants avant tout.
Je vais un peu explorer votre itinéraire du point de vue scolaire et professionnel, c’est-à-dire, est-ce que vous pouvez me donner les grandes étapes de votre cursus ?
J’ai eu la chance d’aller à l’école maternelle et primaire, dans une structure assez familiale, après dans un CEG, toujours cette structure familiale, (ce n’est pas a négliger). Après à la ville le lycée. J’ai passé mon bac et après mon Bac euh... j’ai toujours été attirée par l’enseignement. Alors, après mon bac, j’ai demandé un poste d’enseignant.
Et vous parliez tout à l’heure d’un état d’esprit particulier de Freinet. Est-ce-que vous voyez des épisodes particuliers de votre vie scolaire, professionnelle ou personnelle éventuellement. Des rencontres qui finalement vous auraient amené vers cet état d’esprit ?
Je vois ce que vous voulez dire. Je pense que quand j’ai démarré dans l’enseignement, j’ai rencontré un instituteur qui ne faisait pas de la pédagogie Freinet. La principale des choses, c’était les enfants. Il y avait une vie dans la classe où l’enfant je ne dirais pas était roi, mais avait droit de parole et le droit d’être. Je crois que cela m’a beaucoup impressionné. Quelque temps après, je suis allée dans une école où vraiment, je me sentais très malheureuse en voyant comment cela se passait. C’est peut-être aussi par rapport à ma démarche vis-à-vis de la vie quotidienne je pense. Je crois enfin que un tout. C’est peut-être pas par hasard qu’on va vers telle ou telle pédagogie, cela vient peut-être aussi par rapport à la vie que l’on a, les gens qu’on rencontre, les démarches, la façon dont on vit tout simplement, moi je crois que c’est un peu lié. La façon dont on est à l’écoute des gens.
Alors en fait vous dites selon les personnes un peu qu’on rencontre. Il y avait cet instituteur qui vous a un peu impressionnée, que vous avez admiré...
Oui, absolument. Je l’ai admiré et il m’a beaucoup aidé, énormément. Je débutais, je le remplaçais et je pouvais énormément compter sur lui. C’est quelqu’un qui m’a marqué. Je ne suis pas vraiment attachée, comment dire, pas vraiment en extase devant les inspecteurs, mais cette fille aussi m’a assez impressionnée. Cette fille que j’ai eu et puis quand je suis arrivée à H.. j’ai rencontré dans ma vie personnelle des gens qui avaient un peu une réflexion sur la vie, je cois que tout est lié, enfin je pense par rapport à moi.
Si on avait un lien à faire entre votre état d’esprit actuel, le pourquoi de cet état d’esprit, vous mettriez des rencontres humaines?
Ah oui, complètement, complètement, ah oui, oui complètement,je pense que cela ne s’est pas fait par hasard.
Quand vous revoyez ces personnes clés en lien avec votre état d’esprit, (enfin on en a un petit peu parlé tout-à-l’heure puisque tout à l’heure vous parliez d’amitié de gens qui avaient des qualités humaines, qui étaient chaleureux, à l’écoute). Est-ce que c’était çà aussi chez l’instituteur éventuellement ?
Ah oui, ah oui oui oui, ah là là.`
Qu’est-ce-que vous admiriez chez lui ?
D’abord la façon dont il était avec les enfants et puis la façon dont moi j’ai été accueillie par ces gens là, parce que vous savez quand vous débarquez de province, que vous vous retrouvez dans la région parisienne en banlieue, que vous n’avez aucune formation. Tous ces gens qui étaient prêts à m’aider sur le plan professionnel et à m’entourer de leur chaleur humaine, c’était des gens très très humains. Je sais pas si c’est un hasard, c’est sans doute pas un hasard mais j’ai eu la chance de rencontrer des gens chaleureux.
Et autrement est-ce-qu’il y a des points de votre éducation...
J’ai été quelqu’un d’ assez heureuse. J’habitais dans un petit village dans lequel il y avait vraiment une vie de village. Mes parents étaient assez conviviaux. Il y avait donc énormément d’échange qui se faisaient. A la maison aussi il y avait tout une convivialité en fait.
Donc y’avait peut-être des racines..?
Peut-être, je crois que je suis quelqu’un de très sociable.
Autrement, bon toutes ces valeurs dont vous m’avez parlé.... y’aurait-il d’autres choses a dire...?
Oui, il y a la personnalité. Ce sont des choses primordiales pour moi dans la classe. Il y a autre chose, il faut bien passer à un moment ou à un autre à des acquisitions, à des découvertes, mais je pense que cela peut se faire par l’intermédiaire de toutes les notions que l’on peut avoir avec les enfants.
Tout à l’heure on disait qu’au fond cela peut s’ancrer dans une certaine conception de l’homme, de son existence et de son développement.
Est-ce-que vous pourriez me parler un petit peu de l’idéal....
L’idée c’est d’aguerrir l’enfant vis-à-vis du monde, pour qu’il soit capable d’avoir un jugement, qu’il soit capable de prendre des décisions, qu’ils soit capable de défendre leur position. Pour moi c’est important parce que je pense que si les gens sont capable d’argumenter leur position, s’ils sont capables de défendre leur personnalité, de défendre leur position, ce ne sera peut-être pas facile dans la vie parce que quelquefois on n’ est pas compris et on peut être rejeté. Mais quand on est avec des gens qui sont dans le même état d’esprit, il peut y avoir quand même un échange... Vous allez peut-être avoir l’impression de tourner en rond, mais pour moi, ce sont les valeurs fondamentales et je m’y accroche et m’y accrocherai jusqu’à la fin de ma carrière à ces choses là. Je vois des petits ’bouts’, cette année, qui sont arrivés à l’école tendus malheureux et je les vois en ce moment. Je ne veux pas dire que j’ai fait des miracles, mais qui sont capable de venir me parler d’eux-mêmes. L’autre jour une petite fille a été capable de se laisser aller à pleurer. Elle n’ était pas bien dans sa peau, elle pleurait. Donc laisser les enfants être tels qu’ils sont. Il y’a quand même des règles de vie, des choses que les enfants doivent respecter y’a des choses auxquelles ont doit quand même se soumettre, mais sans pour cela briser la personnalité de l’enfant. Y’a des choses qu’il faut faire, même si on ne les aime pas.
Qu’est-ce-que vous auriez à dire de votre personnalité ?
Moi je crois qu’il y a un trait de caractère qui n’ est pas à mon avantage : je suis assez ’soupe-au-lait’, j’ai du mal à avoir du recul pour expliquer les choses pondéremment. J’aurais tendance à m’emporter. Malgré tous ces grands mots, quelquefois, parce-qu’il y a des enfants qui sont un peu plus énervés, parce que vous avez envie dans un groupe qu’il y ait quelque chose qui soit réalisé ou qu’il y ait une activité qui doit être terminée. Des fois, dans la classe, je peux avoir un comportement en contradiction avec mes idées et quelquefois j’essaie de me dominer. Parfois, je ne me domine pas. Il y a des enfants à qui je dis : ’Ecoute tu te débrouilles’. Pour le moment je n’ai pas le temps. Je sais que j’ai des petites filles dans ma classe qui sont d’une sensibilité et l’autre jour j’ai fait un exercice et j’ai dû intervenir en lui disant écoute M... quand même et elle s’est mise a pleurer. J’essaie de me contrôler et c’est très difficile dans notre métier, on est sollicité, par tellement de chose que l’ on veut faire attention. Dans ma personnalité y’a sûrement des choses qui ne sont pas encore complètement. Ce sont des choses qui me guident, mais il y a peut-être au fond de moi, dans ma nature première, des réactions un peu vivent quoi, un peu plus impulsives.
Quand vous parliez tout à l’heure de sensibilité, vous préférez qu’un enfant soit formé un petit peu plus vers l’assurance, c’est çà que vous valorisez ?
L’assurance, c’est cela complètement.
......(Interruption de 4 ans.)
Donc on s’était vu il y a 4 ans.
Oui, depuis je suis partie de l’école X et j’ai pris la direction de Y. Peut-être parce que je pensais qu’il était encore possible de faire quelque chose de l’animation. C’est bien d’arriver avec pleins d’idées. J’avais des grandes sections de maternelle. Y’a eu l’opportunité de prendre un poste avec un copain qui fait de la pédagogie Freinet à fond, qui est en primaire. Et puis j’ai été battu au barème.
Par rapport à l’entretien qu’on avait eu il y a 4 ans est-ce que vous êtes en accord ?
Oui je redirai la même chose, l’essentiel. Je reste sur mes positions. c’est vrai que tout tourne autour du respect de l’autonomie.
Vous disiez çà n’a pas toujours été facile la pédagogie Freinet. Avez-vous rencontré de l’hostilité par rapport à votre approche ?
Non, peu. Moi je crois que le pari c’est quand les enfants sont respectueux des autres, sont heureux de venir à l’école...y’a sûrement des collègues qui ont dit elle nous ennui avec tout ces trucs, mais...de la curiosité jamais de l’animosité... en fait on s’est inspiré de mon travail. Une collègue a changé sa façon de travailler. Par exemple au niveau du coin regroupement, pour s’occuper de la date, des moments riches...tout un système d’affichage, elle fait comme moi..; j’ai retrouvé ma façon de faire. J’ai vu aussi de plus grands moments de liberté, elle semble être plus décontractée quant à l’animation des ateliers.
Vous l’avez constaté ..
Voilà. On m’avait demandé d’aider a réorganiser une classe. L’organisation matérielle est très importante.
Vous pensez que vous êtes vraiment dans la pédagogie Freinet. Vous vous affichez...enfin c’est pas le mot ?
Y’a un peu de de mélange. Freinet avait des classes de grands. On ne fait pas en maternelle ce que la pédagogie Freinet voudrait que l’on fasse en primaire. En primaire c’est axé sur le journal scolaire. La méthode naturelle d’apprentissage de la lecture. Alors des outils Freinet en maternelle y’en a quand même pas beaucoup. Mais je crois que la pédagogie Freinet avant tout, c’est quand même le respect de l’enfant, l’emmener vers l’autonomie d’un problème. Qu’il prenne des décisions... alors en maternelle je le fais.
Est-ce que çà vous arrive d’être un peu en contradiction par rapport aux idées.
Oui.
Comment vous gérez ça ?
C’est pas évident. Ca m’arrive quelquefois de dire un peu fort à des enfants qui sont très sensibles. Ce serait plutôt au niveau de l’attitude. OU par exemple on fait un travail en art plastique, y’a des enfants qui sont pas poussés par ça, je leur demande quand même de participer. on ne peut pas non plus accepter... il faut l’inviter à découvrir les activités c’est pas la liberté totale.. on décide de quelque chose. Travailler sur les tableaux de peintres.. tout le monde participe, par contre y’a le choix des oeuvres.
Est-ce que vous faites toujours partie du mouvement ?
Oui.
Du Groupe...
Je dirais qu’on est 7-8 très fidèle. On a eu la possibilité d’intervenir à l’IUFM pour une information sur la pédagogie Freinet. a la suite de ça on fait paraître une information invitant à l’assemblée générale, à l’organisation de l’année....ils sont très demandeurs... on a réfléchi...on a parlé de la correspondance scolaire et puis la doc et on organise un mini stage...
L’apport des autres dans le groupe vous a beaucoup aidé
Ah oui complètement. toujours près a me donner un renseignement... Je crois qu’on fait la classe comme on vit. On peut pas avoir deux attitudes, moi j’en suis persuadée.
Vous disiez chez vos parents c’était très convivial et vous avez retrouvé chez Freinet...
Oui, voilà c’est ça...et c’est pas par hasard que les gens un peu du groupe on eu une histoire un peu comme ça. Depuis que je suis malade, je rencontre une jeune là qui me parlait de son enfance... de la mentalité avec sacs à dos, ils allaient dans les auberges de jeunesse et tout ça.
Vous pourriez me reparler de çà...votre milieu familial...vous disiez c’était très familial.
Mes parents étaient très amis avec la marchande de légumes et de poissons et le maréchal Ferrant. Y’avait souvent des réunions entre eux trois. Ils se réunissaient souvent autour d’une table au moment de Noël, la galette des rois...jouer aux cartes... ma mère a toujours été quelqu’un de très familier, qui recevaient beaucoup les copains. C’était une façon d’être simple. Et je crois que ce qui m’a beaucoup aussi marqué... mes parents étaient boulanger... fallait faire des études...Je me souviens que parmi les gens du village... Fallait passer un examen... et maman nous avait toujours dit : ce n’est pas parce que vous avez la possibilité au collège qu’il faut mépriser les autres. Y’avait pleins de choses comme çà...le respect des autres
Vos grands-parents...
Ils étaient famille d’accueil des pritanéens. Ma grand-mère faisait des tartes magnifiques...elle a eu des remerciements...pendant très longtemps, elle en a revu
Et tout ça, ça n’avait rien de religieux
Ah non pas du tout...Mes parents sont religieux enfin je veux dire, croyant...mes grands-parents aussi... et plus ou moins pratiquants...
Ils pratiquaient un petit peu...un petit peu...
Oui mes grands-parents un peu et puis mes parents.. mon père non mais ma mère oui..
Donc un peu de sensibilité catholique
Oui c’est ça...Mais par contre... moi très tôt je me suis rendue compte de pleins de choses au niveau de l’église.. au niveau des curés. J’habitais dans un village vous voyez.. y’avait un ciné-club...ma mère aimait beaucoup le cinéma et quelquefois elle m’y emmenait, j’ai vu des films quand j’avais 12 ans et je me souviens que le curé quand j’allais au catéchisme me faisait des réflexions très désagréables devant tout le monde....Je peux vous assurer qu’il faisait des réflexions devant les autres à m’humilier...alors moi à partir du moment où j’ai fait ma communion, j’ai dit ’basta’ je ne voulais plus entendre parler de l’Eglise et des curés.. et tout çà et mes parents ne m’ont jamais forcée.
Est-ce que vous vous souvenez par rapport à ce curé...
Par exemple que j’avais vu des films avec des scènes d’amour. Il me mettait en porte-à-faux devant les copains et les copines et je revois les scènes, complètement...et ce type là il avait des maîtresses dans le village et tout le monde était au courant;
C’était un curé..
Oui..alors moi j’ai dit non..après tout ce qu’on nous a inculqué comme idée au catéchisme.. à la confession qu’on nous poussait à avouer des choses qu’on avait même pas fait... Eh vous avez pas encore fait autre choses...vous êtes sûr d’avoir tout dit. Ah, non...Nous culpabiliser....L’autre jour un copain qui disait c’est tout juste si on voulait pas nous faire dire qu’on s’était touché la quêquête... non mais c’est ça et c’était du vice...
Et c’est ça qui vous a fait renier..
Ah oui, je pense.. je veux dire que c’était pas quelque chose de très construit dans ma tête à l’époque parce que j’étais jeune, mais au fur et à mesure je me suis rendue compte des déviations de l’Eglise.. du pouvoir
A quel âge
Je vous dis 12 ans. La grande communion, que j’ai pris conscience que...non et puis c’était pas un mec bien...qui fasse pas la morale aux autres, sous prétexte du pouvoir que lui donnait sa fonction.
Et votre maman par rapport à ça elle était plus ou moins pratiquante.
Bon ma mère a quand même une certaine morale chrétienne...toujours mais qui ne va jamais influencer par la suite..
Elle pratique toujours
Non...mais le dimanche matin, elle ne va jamais raté la messe avec le pape... Quand il y a l’intervention du pape elle regarde.. On était dans un village et je ne sais pas si la pression du village n’intervenais pas aussi...surtout qu’il y avait un autre boulanger concurrent qui était très catholique...Y’avait les gens plus ou moins laïc qui venaient acheter du pain chez mes parents.. les cathos qui allaient chez le concurrents... ba mes parents du fait qu’il étaient catho, chrétiens qu’ils avaient été élevés dans cette mouvance peut-être ils ont fait des concessions...les autres ils allaient à la messe presque tous les jours, c’étaient des purs...A la limite ça pouvait friser l’intégrisme... et ça ça jouait énormément..maman nous avait éduquer à respecter tout le monde à être correct avec tout le monde.. j’avais plein de copines.. les livres de marie Rouanais... 65 ans qui raconte son enfance.. les soirs d’été on causait les enfants jouaient dans la rue... dans les Deux-Sèvres c’était très protestant. Y’a des laïcard, je peux vous assurer, il y avait des frénétiques à l’époque
Et donc la pédagogie Freinet représente ce versant laïc..
Ah oui moi je pense.. Freinet était un laïc.. c’était un coco..;
Qu’est-ce-que ?
Communiste...Anarchiste..., laïque...défendant presque l’école de Jules Ferry.
Alors ça c’était le versant famille...
Oui et puis après je suis allé à Paris...il fallit savoir gérer sa vie...et moi tous les gens qui m’ont prêté attention, je suis rentrée à fond avec eux quoi..y’a eu des décéptions et encore c’était peut-être moi... les premières années je suis tombée avec une inspectrice intelligente qui se souciait des enfants et qui avait pour but de partir du travail des enfants.
Dans votre itinéraire... à par Freinet.. avez-vous fait partie d’autres choses..d’autres groupes..
Non..Non pas eu d’autres... j’ai été syndiquée..je faisais partie...euh les manifs... autrement d’autres mouvements non...
Par rapport à la politique
J’étais CFDT...proche du PSU à l’époque mais j’ai jamais été une accrocheuse par rapport à la politique... J’ai jamais fait partie de groupe..
Et pendant l’enfance ?
Non..on a fait partie des...mon frère..un autre curé qui faisait plein de choses pour les jeunes..Je pense que j’ai pas une âme de syndicaliste.
...ce moment où vous avez sentie que la pédagogie..euh c’était la rencontre avec l’instit..
Oui, voilà..l’inspectrice après qui m’a fait découvrir que l’école c’était pas déverser du savoir...les individus ça m’a beaucoup apporté...J’allais dans les groupes..le premier groupe c’était des grandes gueules.
Est-ce que vous avez eu des blessures à l’école?
Pas moi, mais par rapport à des copines, moi j’ai vu des pratiques d’enseignants qui m’ont...oh là là ..une instit qui avait ses chouchoutes..Je me rappelle encore elle lui a mis des orties dans son slip et puis vous tirez les oreilles pour vous soutenir...Envoyez l’élève avec sa page arrachée dans le dos dans l’école des garçons. Je revois des copines devant le tableau noir...elle l’a soulevée par les oreilles... Et puis j’ai eu à faire à des classes où l’instit avait des préférences.
Vous parliez tout à l’heure des remplacements...
Oui j’ai été choquée du non respect des enfants... des rythmes d’apprentissage..tout le monde devait faire la même chose et il y en avait qui était à dix lieues de réussir.. c’est ce qui m’a le plus choqué...j’ai vu des instits qui n’ont aucun sens de la pédagogie... avec le Bled 4 exercices systématiques et puis il restait dans son bureau. Les enfants... la jour de la rentrée je suis allée me présenter au directeur de l’école...je lui dis y’a quand même une majorité d’homme, il répond, je préfère ça au poulailler...vous pouvez vous imaginer le discours qu’il peut avoir avec des gamins qui sont un petit peu difficile...et puis des instits qui ne se remettent jamais en cause... les mêmes exercices...
C’est à nous de sentir l’ambiance de la classe et de nous adapter...saisir les personnalités des enfants. Je crois ... c’est dur à dire mais enfin pourquoi pas, je crois qu’il y a une frange d’instituteur qui ne voit pas les enfants qui déversent quelque chose y’a aucune communication..sur la cour ne vient pas me déranger...
Vous dites la pédagogie c’est important, mais au niveau de l’attitude...
Moi je crois il faut toujours se laisser un temps...un temps de jugement d’abord..celui-là il va redoubler...y’a des instits qui vont très vite... et puis très vite au niveau de la pédagogie...A la Toussaint il faut qu’il y ait tant de leçon de vues. c’est en fonction des choses qui vont se passer dans la classe. Quand on laisse la parole aux enfants, le monde est riche, le monde est très riche. Parce qu’on a le temps dans une année de faire le programme. Je crois que c’est une maladie l’enseignement d’aller trop vite et là justement il n’y a peut-être pas suffisamment de remise en cause.
Qu’est-ce que vous cherchez chez l’enfant à solliciter ?
D’abord son esprit critique. lui donner les possibilités pour qu’il se prenne en charge. Prendre le pouvoir de décision...ne pas s’imposer de rester au même atelier si on n’y trouve plus d’intérêt...Quand il font quelque chose de le regarder, d’observer par rapport aux autres... de commenter...mettre les peintures ensemble...en fin de journée faire un bilan de la journée...la communication
Donc responsabiliser l’enfant
Qu’il y ait aussi de la complicité
De partager.
Ah oui, de partage
Au niveau de la parole.. avez-vous une règle...est-ce qu’il y a un type de langage ?
Je ne vais pas parler de la même façon quand ils sont en grand groupe et quand ils sont en ateliers, c’est pas pareil.
Quand on fait des dessins c’est éviter d’avoir la maison le soleil mais qu’ils partent de ce qu’ils ont vécu et puis qu’ils racontent leur dessin...c’est du...un langage individuel, par rapport à chaque personne...il y en a un je vais l’encourager, l’autre je vais lui dire euh...celui qui fait rien..et ça ..y’a des instits c’est ont fait les groupes en début d’année et puis on ne change pas..ils sont toujours avec la même bande. C’est ça qui est bien de les laisser prendre des initiatives selon leurs intérêts..je n’ai pas la prétention de faire de la pédagogie Freinet en maternelle, j’essaie de m’inspirer, d’utiliser des outils, de mettre tout à la disposition des enfants de leur faire comprendre l’essentiel de là à être puriste non..
Mais vous faites toujours partie du mouvement ?
Ah oui.. Je suis affiliée au groupe National et je reçois les informations.
....
Oui une question j’aimerais bien revenir sur les autres pédagogies.
Moi j’ai été très séduite justement quand R. nous avais présenté la Gestion Mentale et j’étais intéressée de savoir comment repérer les visuels et les auditifs...y’avait des tests.. je lui ai demandé d’aller dans sa classe, mais j’étais très déçue, c’est mortel...alors que je suis convaincu que c’est très important qu’on est pas tous pareil...
Vous aviez eu cet apport
Oui je n’ai pas potassé les bouquins d’A. mais ça pourrait être intéressant même en maternelle là....Montesori, Decroly, GFEN...moi je ne suis pas hermétique...jusqu’à présent ça me convenait